- Goldman Sachs et BNY Mellon vont proposer des fonds monétaires tokenisés avec un règlement 24/7 sur une blockchain privée.
- Ces fonds répondent à l’interdiction des stablecoins rémunérés aux États-Unis, en offrant un rendement sécurisé via des actifs comme les bons du Trésor.
- Avec 5,7 milliards $ déjà tokenisés, la tendance s’accélère et menace directement les Bourses traditionnelles comme le NYSE, au profit d’une finance instantanée, transparente et décentralisée.
Deux titans de la finance, Goldman Sachs et BNY Mellon, viennent de franchir un cap décisif : offrir aux institutions un accès direct à des fonds monétaires… tokenisés. Cette déclaration dévoile un pas de plus vers la désintermédiation des marchés financiers, et surtout un tournant stratégique pour Wall Street.
Concrètement ? Les clients institutionnels pourront bientôt investir dans des fonds monétaires dont la propriété est inscrite directement sur la blockchain privée de Goldman. Oui, on parle bien de settlement en temps réel, 24/7, sans avoir à attendre l’ouverture des marchés.
BNY Mellon, première banque dépositaire au monde, résume l’enjeu : “La finance de demain sera temps réel, digitale et transparente.” Le message est clair. L’heure est à la tokenisation, même pour les mastodontes de la finance traditionnelle.
Tokenisation + rendement = combo gagnant
Ces fonds monétaires nouvelle génération ne sont pas qu’un gadget technologique. Ils répondent à un vide laissé béant par la réglementation.
Depuis l’adoption du GENIUS Act aux États-Unis, qui interdit les stablecoins porteurs d’intérêts, les investisseurs institutionnels sont à la recherche d’alternatives. Les fonds tokenisés arrivent au bon moment : ils offrent un rendement, tout en étant adossés à des actifs sûrs comme les bons du Trésor.
Résultat : des hedge funds, des fonds de pension et des grandes entreprises y voient une opportunité inédite pour faire travailler leur trésorerie… sans s’exposer à la volatilité des cryptos classiques.
$5,7 milliards déjà tokenisés, et ce n’est que le début
Moody’s l’affirme : depuis 2021, les fonds monétaires tokenisés ont déjà atteint 5,7 milliards de dollars d’encours. Et cette croissance est portée par un nouveau profil d’acteurs : des gestionnaires d’actifs, des assureurs, des brokers… Tous veulent relier les marchés traditionnels à l’infrastructure crypto.
À la clé : fractionnement natif des parts, transparence des mouvements, règlement instantané. Autant de bénéfices impossibles à obtenir via les circuits bancaires classiques.
Une guerre silencieuse contre le NYSE
Goldman et BNY ne sont pas seuls dans cette ruée vers la tokenisation. Robinhood prépare sa propre “Robinhood Chain” sur Arbitrum et souhaite déjà ermettre le trading de dérivés d’actions… directement sur la blockchain.
Galaxy Digital le dit sans détour : ce genre d’initiatives menace directement l’hégémonie des grandes places boursières comme le New York Stock Exchange. En rendant les marchés accessibles en continu, via une liquidité décentralisée, ces géants tech-financiers entament une lente mais certaine désintégration des anciens monopoles.
La finance n’attend plus l’ouverture des marchés
Ce virage opéré par Goldman Sachs et BNY Mellon n’est pas anecdotique. C’est une déclaration d’intention. Celle d’un système qui s’auto-tokenise pour survivre.
Le futur des marchés ? Il s’écrira peut-être sans guichets, sans horaires, et surtout… sans barrière entre TradFi et DeFi.
