Qui est Éric Larchevêque, le créateur de Ledger ?

Vous avez sûrement déjà croisé le nom de Ledger… Mais savez-vous qui est Éric Larchevêque, le Français à l’origine de cette révolution dans la sécurité des cryptomonnaies ?

Dans cet article, on retrace le parcours atypique de cet entrepreneur visionnaire, de ses débuts dans le poker jusqu’à la création d’un géant mondial de la tech.

Éric Larchevêque : un parcours entrepreneurial époustoufflant

Éric Larchevêque est sans aucun doute l’un des entrepreneurs français qui ont marqué l’histoire de la tech bien avant l’arrivée des cryptomonnaies. Né en 1973 à Boulogne-Billancourt et ayant grandi à Vierzon, il baigne dès son enfance dans un environnement entrepreneurial : son père est industriel dans la porcelaine. Et autant vous dire que cette culture familiale lui transmet très tôt un goût pour l’innovation et la prise de risques réfléchie.

Après un diplôme d’ingénieur en Conception des Architectures de l’Information à l’ESIEE Paris en 1996, Éric fonde Montorgueil SAS en 1998. L’entreprise, spécialisée dans les sites de rencontre et de divertissement pour adultes, sera revendue en 2007 pour 22 millions d’euros. Ce premier succès confirme son talent à anticiper les tendances du web et lui procure une solide indépendance financière.

Entre 2007 et 2009, il prend un virage singulier : il devient joueur de poker professionnel. Une parenthèse étonnante mais formatrice, qui lui enseigne la gestion du risque et l’importance de la prise de décision en situation d’incertitude — deux qualités qu’il utilisera plus tard face aux marchés volatiles du monde crypto.

En 2011, Éric revient dans l’univers de la tech en lançant Prixing, un comparateur de prix mobile innovant pour l’époque. L’application atteint rapidement un million d’utilisateurs avant d’être rachetée par HighCo en 2014. Ce succès le propulse vers une nouvelle conviction : la révolution blockchain est en marche.

L’année 2014 est un tournant. Il fonde La Maison du Bitcoin (aujourd’hui Coinhouse), le premier espace en Europe consacré à l’apprentissage et aux transactions en cryptomonnaies. Quelques mois plus tard, il co-crée Ledger avec huit experts en cybersécurité, inventant le concept du hardware wallet : un portefeuille physique sécurisé pour les clés privées des utilisateurs.

À travers ces initiatives, Éric affiche une philosophie constante : allier éducation et innovation technologique. Alors que beaucoup voient le Bitcoin comme une mode passagère, il y perçoit déjà une transformation mondiale.
« La décentralisation financière n’est pas une option, c’est une nécessité historique », déclare-t-il en 2014.

Cette vision audacieuse, combinée à son expérience, explique l’ascension fulgurante de Ledger. Dès 2016, le Ledger Nano devient une référence mondiale, vendu dans plus de 100 pays. Ce succès est le fruit d’une alchimie rare entre formation d’ingénieur, flair entrepreneurial et audace stratégique.

Ledger : Révolutionner la sécurité des crypto monnaies

Chez Ledger, tout commence avec BOLOS, un système d’exploitation unique qui sécurise l’utilisation des cryptomonnaies. Contrairement aux systèmes classiques, BOLOS isole chaque application dans un espace protégé, pour éviter toute interaction dangereuse avec les clés privées. Ce système repose sur un Secure Element certifié EAL5+, une puce électronique utilisée aussi dans les cartes bancaires et les passeports. En 2019, Ledger va encore plus loin en ajoutant la connexion Bluetooth sécurisée sur le Nano X, rendant possible les transactions mobiles sans risque de piratage.

Le Ledger Nano X, lancé en 2019, est une véritable révolution. C’est le premier portefeuille physique qui utilise le Bluetooth et qui permet de gérer plus de 5 500 cryptomonnaies avec l’application Ledger Live. Grâce à cette innovation, Ledger connaît un immense succès : en 2021, l’entreprise devient la 15ᵉ licorne française, avec une valeur de 1,5 milliard de dollars, et plus de 6 millions d’appareils vendus dans 190 pays.

Mais tout n’a pas été simple. En juillet 2020, Ledger subit une fuite de données : les informations personnelles de 272 000 clients sont exposées. Pour réagir, l’entreprise lance un programme Bug Bounty, offrant jusqu’à 5 000 dollars pour chaque faille trouvée. En six mois, 85 % des problèmes sont corrigés, montrant l’engagement de Ledger pour améliorer sa sécurité.

Ledger ne s’arrête pas aux portefeuilles pour particuliers. Avec Coinbase, dès 2024, il devient possible d’acheter des cryptomonnaies directement via Ledger Live, sans intermédiaire. Avec Binance, l’intégration simplifie encore plus la gestion des actifs digitaux. En 2023, Ledger lance Enterprise TRADELINK pour aider des entreprises, comme Samsung Ventures, à sécuriser leurs portefeuilles institutionnels.

La certification CC EAL5+ des puces est un avantage énorme : en 2025, moins de 1 % des autres portefeuilles possèdent ce niveau de sécurité. C’est pour cela qu’aujourd’hui, environ 20 % des cryptomonnaies mondiales sont protégées par des appareils Ledger.

La transition stratégique de 2019 : De CEO à président

Après cinq ans en tant que PDG, en 2019, Éric Larchevêque passe la main à Pascal Gauthier, expert du numérique, et devient Président exécutif. Ce changement stratégique arrive au bon moment, alors que Ledger compte déjà 180 employés répartis sur cinq sites internationaux.

Une passation pour l’expansion mondiale

Pascal Gauthier n’est pas un inconnu chez Ledger. Ancien président depuis 2017, il a surtout été COO chez Criteo, où il a contribué à transformer la startup en entreprise cotée à 2,17 milliards d’euros. Son objectif est clair : préparer Ledger à conquérir les marchés américain et asiatique, tout en élargissant l’offre au-delà des simples portefeuilles physiques. Sous sa direction, Ledger finalise l’intégration de Ledger Live, une application complète pour gérer ses actifs numériques.

Recentrage sur l’innovation et la régulation

Cette nouvelle organisation offre à Larchevêque une liberté précieuse pour se concentrer sur trois chantiers majeurs. Il supervise la recherche et développement, qui aboutit en 2024 avec la création du Ledger Stax, un portefeuille physique tactile innovant. Il s’investit également dans les discussions européennes, jouant un rôle clé dans l’élaboration du règlement MiCA adopté en 2023, pour garantir un équilibre entre protection des investisseurs et innovation technologique.

Développer l’écosystème Web3

La vision de Larchevêque ne s’arrête pas là. Il lance Ledger Cathay Capital, un fonds d’investissement de 100 millions d’euros dédié au Web3, en partenariat avec Cathay Innovation. Objectif : soutenir le développement de la finance décentralisée, de la sécurité des NFT et des infrastructures blockchain. Cette stratégie positionne Ledger comme un acteur clé de l’adoption massive du Web3.

Impact sur la valorisation : une croissance maîtrisée

Cette transition porte ses fruits. Même pendant le « crypto hiver », en 2023, Ledger atteint une valorisation de 1,3 milliard d’euros et parvient à lever 108 millions d’euros supplémentaires, sans dilution. Dans un contexte de fortes turbulences dans l’industrie crypto, Ledger prouve la force d’une gouvernance solide combinant efficacité opérationnelle et vision stratégique.

Grâce à cette réorganisation, Ledger est prêt à relever les défis technologiques à venir, notamment celui de la sécurisation des identités décentralisées, que nous aborderons dans le prochain chapitre

L’affaire de l’enlèvement présumé (2025) : Hoax et conséquences

Le 12 janvier 2025, un choc frappe la communauté crypto en France : un message anonyme annonce l’enlèvement d’Éric Larchevêque avec une demande de rançon de 5 millions de dollars en cryptomonnaies. La rumeur, relayée par des comptes influents, sème immédiatement la panique.

Une fausse rumeur…

Heureusement, Éric Larchevêque sort du silence.

En effet, il dément rapidement la rumeur et rassure la communauté : il n’a jamais été enlevé. Dans un message publié sur X, Éric Larchevêque explique qu’il a lui-même été contacté par les ravisseurs, mais que la véritable cible était son associé et ami, David Balland, cofondateur de Ledger, ainsi que l’épouse de ce dernier.

Il exprime alors son « immense soulagement » après leur libération et remercie les forces de l’ordre, en particulier le GIGN, pour leur intervention exceptionnelle. Il précise aussi avoir été profondément touché par les nombreux messages de soutien reçus face aux rumeurs infondées concernant sa propre sécurité, et rappelle que Ledger avait rapidement démenti ces informations.

Cet incident révèle plusieurs failles. D’abord, la vitesse fulgurante à laquelle les rumeurs se propagent dans l’univers crypto.

« Qui veut être mon associé ? » : Médiatisation et stratégie d’investissement

Depuis 2023, Éric Larchevêque participe à l’émission « Qui veut être mon associé ? » sur M6. Pour lui, cette émission n’est pas juste une vitrine : c’est une vraie opportunité pour médiatiser les cryptomonnaies et influencer leur adoption massive. Chaque saison, il analyse environ 45 startups, mais n’en sélectionne en moyenne que trois. Ce choix strict agit comme un filtre de qualité pour tout l’écosystème crypto français.

À chaque passage télévisé, Éric profite de son temps d’antenne pour éduquer les spectateurs.

Quand il mise sur une startup, Éric privilégie celles qui font le lien entre le Web2 et le Web3.
Un bel exemple : Closd, une legaltech qu’il soutient depuis 2020 à hauteur de 750 000 €. Closd a sécurisé 12 000 contrats via Ledger en 2024, en intégrant des smart contracts dans le secteur juridique traditionnel.

En général, ses investissements varient entre 100 000 € et 1 million d’euros, pour des parts de 5 % à 25 %, et il privilégie les modèles B2B.

Un autre projet marquant est Dark Matters, une startup travaillant sur la biométrie blockchain. Depuis 2023, Éric lui apporte un mentorat important.

Selon SimilarWeb, chaque passage télévisé d’Éric entraîne un pic important sur Ledger Academy, le blog éducatif de Ledger. De plus, certaines des startups financées finissent par utiliser la technologie Ledger, créant un réseau d’innovation interconnecté.

Héritage et projets actuels : Au-delà de Ledger

Aujourd’hui, Éric Larchevêque ne se contente plus d’avoir bouleversé la sécurité des cryptomonnaies avec Ledger. Il veut aller encore plus loin, en laissant une véritable empreinte sur la tech française. Pour lui, l’avenir se construit sur trois piliers : éducation, innovation et utilité publique.

ALGOSUP : réinventer la formation en informatique

En 2021, à Vierzon, Éric fonde ALGOSUP, une école d’informatique pas comme les autres. Installée sur l’ancien site industriel de la Société Française, cette école propose une méthode d’apprentissage innovante : 100 % pratique, 100 % en anglais, et dispensée par des professionnels du secteur.

Ici, pas de cours magistraux interminables. Les étudiants travaillent sur de vrais projets commandés par des entreprises locales, tout en suivant des cours théoriques donnés par des experts internationaux. Leur quotidien ressemble davantage à celui d’un développeur en entreprise qu’à celui d’un étudiant classique.

Et ça marche : de nombreux diplômés trouvent un emploi rapidement, dans des entreprises aussi prestigieuses que Ledger, Thales ou Solana Labs.

À travers ALGOSUP, Éric ne forme pas seulement des codeurs. Il prépare une génération capable de comprendre, créer et sécuriser les technologies de demain. Avec cette initiative, il montre qu’il croit profondément en une chose : former des esprits libres, agiles et tournés vers l’innovation est la meilleure façon d’influencer positivement l’avenir.

FAQ – Questions fréquemment posées au sujet d’Éric Larchevêque

FAQ – Éric Larchevêque : du poker à la sécurisation des cryptos

Qui est Éric Larchevêque ?
C’est un entrepreneur français visionnaire, connu pour avoir cofondé Ledger et popularisé les portefeuilles matériels de cryptomonnaies.

Quel a été son premier succès entrepreneurial ?
En 1998, il fonde Montorgueil SAS, une entreprise vendue 22 millions d’euros en 2007, ce qui lance sa carrière dans la tech.

Pourquoi a-t-il joué au poker professionnel ?
Entre 2007 et 2009, il se consacre au poker pour affiner sa gestion du risque, une compétence qu’il applique ensuite à ses projets crypto.

Comment est née l’idée de Ledger ?
En 2014, il cofonde Ledger avec huit experts en cybersécurité pour répondre à la nécessité de sécuriser les clés privées des utilisateurs de cryptos.

Quelle technologie différencie Ledger des autres wallets ?
Ledger repose sur BOLOS, un système d’exploitation breveté, et des puces certifiées EAL5+, assurant une sécurité matérielle de niveau bancaire.

Pourquoi a-t-il quitté son rôle de CEO chez Ledger ?
En 2019, il devient président exécutif pour se concentrer sur la stratégie, la R&D et l’influence réglementaire, laissant la gestion opérationnelle à Pascal Gauthier.

Quel impact a eu Ledger dans l’industrie crypto ?
Avec plus de 6 millions d’appareils vendus dans 190 pays, Ledger est devenu un acteur incontournable de la sécurité des actifs numériques.

Qu’a révélé l’affaire de l’enlèvement présumé en 2025 ?
Elle a exposé la vulnérabilité du secteur face aux fake news et montré la nécessité de dispositifs d’authentification décentralisée comme le DECERT.

Pourquoi participe-t-il à l’émission « Qui veut être mon associé ? » ?
Pour médiatiser les enjeux de la blockchain, soutenir des projets Web3 et démocratiser l’accès aux technologies émergentes.

Quels sont ses projets actuels ?
Il dirige l’école ALGOSUP à Vierzon, forme la nouvelle génération d’ingénieurs et investit dans les technologies Web3 via Ledger Cathay Capital.