🔮 DIRECT : Le procĂšs de Sam Bankman-Fried ‘SBF’ en temps rĂ©el

Bienvenue Ă  notre suivi en direct du procĂšs du fondateur de FTX, Sam-Bankman-Fried. Suivez ici chaque jour le dĂ©roulement des Ă©vĂ©nements Ă  l’intĂ©rieur et Ă  l’extĂ©rieur de la salle d’audience.
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DerniÚre modification effectuée le 03.11.2023 16:45

Jeudi 2 novembre : SBF est reconnu coupable des 7 chefs d’accusations retenus contre lui

AprĂšs un procĂšs de cinq semaines qui a captivĂ© l’attention de la communautĂ© crypto et financiĂšre mondiale, Sam Bankman-Fried, fondateur d’FTX, a Ă©tĂ© reconnu coupable de toutes les accusations portĂ©es contre lui. Le verdict, rendu par un jury new-yorkais, annonce un tournant potentiellement sombre pour l’ancien magnat de la crypto monnaie qui risque plusieurs dĂ©cennies derriĂšre les barreaux.

Les jurĂ©s ont commencĂ© leurs dĂ©libĂ©rations un peu aprĂšs 15 heures, heure locale. Moins de cinq heures plus tard, les rĂ©sultats Ă©taient annoncĂ©s : coupable sur tous les points. Le silence a rĂ©gnĂ© dans la salle d’audience lorsque le verdict a Ă©tĂ© lu. Sam Bankman-Fried est restĂ© immobile, suivant les instructions du juge de fixer la boĂźte des jurĂ©s, tandis que ceux-ci portaient leur regard vers le greffier et le magistrat.

L’annonce du verdict unanime a marquĂ© un moment poignant, non seulement pour l’accusĂ© mais aussi pour sa famille prĂ©sente dans la salle. Joseph Bankman, le pĂšre de l’accusĂ©, s’est effondrĂ©, la tĂȘte dans ses mains, tandis que Barbara Fried, sa mĂšre, s’est bouchĂ©e les oreilles, comme si elle voulait pas entendre la rĂ©alitĂ©.

La date provisoire de la sentence a Ă©tĂ© fixĂ©e au 28 mars 2024, oĂč Bankman-Fried pourrait se voir infliger une peine pouvant thĂ©oriquement atteindre jusqu’Ă  115 ans de prison. Ces Ă©vĂ©nements concluent une saga judiciaire qui a mis en lumiĂšre les pratiques opaques et prĂ©sumĂ©es frauduleuses au sein de FTX et sa sociĂ©tĂ© sƓur, Alameda Research.

À l’extĂ©rieur du palais de justice, le procureur amĂ©ricain Damian Williams a dĂ©clarĂ© que Sam Bankman-Fried avait perpĂ©trĂ© « l’un des plus grands crimes financiers de l’histoire amĂ©ricaine« . La rĂ©action immĂ©diate du systĂšme judiciaire souligne une tolĂ©rance zĂ©ro envers ce genre de malversations financiĂšres.

Une dĂ©claration de l’avocat de la dĂ©fense Mark Cohen suggĂšre qu’une procĂ©dure d’appel est trĂšs probable, et ils prĂ©voient de « combattre vigoureusement les accusations.

Mercredi 1er novembre : QuinziÚme journée du procÚs

Dans l’atmosphĂšre tendue de la salle d’audience Ă  Manhattan, les avocats de la dĂ©fense et de l’accusation ont livrĂ© leurs plaidoiries finales dans le cadre du procĂšs de Sam Bankman-Fried, l’ancien PDG de l’Ă©change de crypto monnaies FTX. Alors que le procĂšs touche Ă  sa fin, les deux parties ont proposĂ© des interprĂ©tations diamĂ©tralement opposĂ©es de la montĂ©e et de la chute de l’entreprise autrefois valorisĂ©e Ă  32 milliards de dollars.

L’accusation, reprĂ©sentĂ©e par l’Assistant du Procureur amĂ©ricain Nicholas Roos, a dĂ©peint Bankman-Fried comme l’architecte d’une « pyramide de tromperie« , construite sur des mensonges et de fausses promesses. Roos a mis l’accent sur la disparition de milliards de dollars appartenant aux clients de FTX, affirmant que SBF en Ă©tait le seul responsable. Il a soulignĂ© que les anciens employĂ©s de Bankman-Fried et ses collĂšgues dirigeants ont tĂ©moignĂ© qu’ils ignoraient que les fonds des clients Ă©taient mal utilisĂ©s, pensant que ces fonds appartenaient aux clients et n’Ă©taient pas Ă  la disposition d’FTX ou de tout autre parti.

En rĂ©ponse, l’avocat de la dĂ©fense, Mark Cohen, a rĂ©futĂ© ces allĂ©gations, arguant que le gouvernement avait construit une narration de film hollywoodien, Ă©loignĂ©e de la rĂ©alitĂ©, en faisant de Bankman-Fried un mĂ©chant fictif. Selon Cohen, bien qu’une meilleure gestion des risques aurait dĂ» ĂȘtre mise en place chez FTX, son client avait agi de bonne foi, ce qui constitue une dĂ©fense complĂšte contre toutes les accusations.

Cohen a Ă©galement minimisĂ© l’importance de divers dĂ©tails personnels de la vie de Bankman-Fried, qui avaient Ă©tĂ© exposĂ©s pendant le procĂšs, comme ses habitudes vestimentaires et sa vie sexuelle, affirmant qu’ils n’avaient rien Ă  voir avec le fonctionnement de sa bourse ou avec les crimes dont il est accusĂ©.

Revenant Ă  la charge, Roos a exhortĂ© le jury Ă  considĂ©rer trois questions clĂ©s lors de l’examen des preuves : oĂč est passĂ© l’argent, que s’est-il passĂ© et qui en est responsable. Il a insistĂ© sur le fait que Bankman-Fried Ă©tait Ă  la fois au centre et au contrĂŽle de FTX et d’Alameda, dont il possĂšde 90% des parts, ce qui le rendait le seul vĂ©ritablement capable d’accĂ©der aux fonds des deux entitĂ©s.

Roos a poursuivi en exposant des occasions spĂ©cifiques oĂč Bankman-Fried aurait « doublĂ© la mise » et aggravĂ© la situation chez FTX et Alameda, comme lorsqu’il aurait utilisĂ© plus d’un milliard de dollars de l’argent des utilisateurs de FTX pour racheter des actions Ă  Binance, ou lorsqu’il a continuĂ© Ă  investir des milliards malgrĂ© le fait qu’Alameda, ayant dĂ©jĂ  empruntĂ© des milliards aux utilisateurs de FTX, affichait plus de passifs que d’actifs.

Le procureur a Ă©galement soulignĂ© les dĂ©clarations d’autres tĂ©moins et les mĂ©tadonnĂ©es Google, qui auraient montrĂ© que Bankman-Fried avait conscience des problĂšmes financiers d’Alameda et qu’il avait menti Ă  la barre lorsqu’il prĂ©tendait ne pas en ĂȘtre informĂ©.

En clĂŽturant, Roos a citĂ© des investissements supplĂ©mentaires effectuĂ©s fin 2022, en dĂ©pit des avertissements de collaborateurs tels que Nishad Singh, indiquant que Bankman-Fried savait que cela impliquerait l’utilisation des dĂ©pĂŽts des utilisateurs.

Le jury devra ainsi peser les preuves prĂ©sentĂ©es tout au long d’un mois de tĂ©moignages et de prĂ©sentations de centaines de piĂšces Ă  conviction, pour dĂ©terminer si les actions de Bankman-Fried constituent une fraude dĂ©libĂ©rĂ©e ou si le gouvernement a tissĂ© un rĂ©cit exagĂ©rĂ© et Ă©loignĂ© de la rĂ©alitĂ© des faits.

Si le jury dĂ©clare Sam Bankman-Fried coupable, le juge dĂ©cidera alors de la sentence adĂ©quate, pouvant aller jusqu’Ă  115 annĂ©es de prison pour ces premiĂšres accusations.

Mardi 31 octobre : QuatorziÚme journée du procÚs

21:30 – Fin de journĂ©e tendue avec des questions prĂ©cises sur les fonds des clients

Le procĂšs de Sam Bankman-Fried s’est terminĂ© aujourd’hui avec des Ă©changes tendus entre le prĂ©venu et l’assistante du procureur, Danielle Sassoon, concernant l’utilisation des fonds des clients de FTX. Les rĂ©ponses d’SBF, souvent Ă©vasives, ont mis en Ă©vidence les zones d’ombre restantes dans la comprĂ©hension des Ă©vĂ©nements ayant conduit Ă  la chute de FTX.

Alors que son tĂ©moignage s’achĂšve, la cour se prĂ©pare Ă  entendre les arguments de clĂŽture, avec un jury qui aura la tĂąche ardue de dĂ©mĂȘler les fils d’une affaire complexe.

18:30 – Les procureurs interrogent SBF sur ses relations avec les Bahamas et l’utilisation des fonds FTX

Dans le cadre de la derniĂšre ligne droite du procĂšs FTX, les procureurs ont concentrĂ© leurs questions sur la relation entre Sam Bankman-Fried et les rĂ©gulateurs des Bahamas, ainsi que sur l’opacitĂ© des mouvements de fonds entre FTX et Alameda. Les dĂ©tails rĂ©vĂ©lĂ©s lors de l’interrogatoire de cet aprĂšs-midi ajoutent une tension supplĂ©mentaire aux dĂ©libĂ©rations Ă  venir, qui s’annoncent complexes.

14:30 – Interrogatoire final pour Sam Bankman-Fried

Sam Bankman-Fried tĂ©moigne pour la derniĂšre fois aujourd’hui dans son procĂšs pour fraude. Le fondateur de FTX a subi un interrogatoire serrĂ© sur la disparition de 8 milliards de dollars dans les comptes d’Alameda Research, soulignant les lacunes de supervision au sein de l’entreprise.

Lundi 30 octobre : TreiziÚme journée du procÚs

La stratégie médiatique de SBF se retourne contre lui

Sam Bankman-Fried, l’ancien fondateur d’FTX, a vu sa tentative de contrĂŽler le rĂ©cit aprĂšs la chute de son entreprise se retourner contre lui de maniĂšre spectaculaire. Lors de l’interrogatoire du lundi, les procureurs ont passĂ© des heures Ă  utiliser ses nombreuses interviews post-effondrement comme preuves Ă  charge, suggĂ©rant une potentielle criminalitĂ© au sein d’FTX. Ces sĂ©ances de questions-rĂ©ponses avec l’assistante du procureur des États-Unis, Danielle Sassoon, ont rĂ©vĂ©lĂ© un schĂ©ma rĂ©pĂ©titif oĂč, malgrĂ© les dĂ©nĂ©gations de Bankman-Fried ou son incapacitĂ© Ă  se souvenir de ses dĂ©clarations prĂ©cĂ©dentes, Sassoon confrontait systĂ©matiquement le prĂ©venu avec des preuves solides, y compris ses Ă©changes de textos dĂ©sormais cĂ©lĂšbres.

18:30 – Les interviews post-effondrement deviennent une preuve accablante

Dans une ironie du sort, alors que Bankman-Fried avait pris l’habitude d’effacer la plupart de ses communications Ă©crites, c’est sa propension Ă  divulguer des dĂ©tails lors de ses apparitions mĂ©diatiques aprĂšs l’effondrement de FTX qui a fourni Ă  Sassoon une matiĂšre riche pour attaquer sa crĂ©dibilitĂ©. En citant un article de Bloomberg de dĂ©cembre 2022, Sassoon a soulignĂ© une admission claire de la part de Bankman-Fried que « le fonds [Alameda] n’avait pas Ă  suivre les mĂȘmes rĂšgles de marge que les autres traders« . Ces interviews, qui Ă©taient censĂ©es redorer l’image publique de Bankman-Fried, sont maintenant utilisĂ©es contre lui, illustrant le risque de tels discours publics lorsque les mots peuvent ĂȘtre retournĂ©s contre vous dans un tribunal.

14:30 – Les privilĂšges allĂ©guĂ©s d’Alameda Research au cƓur du contre-interrogatoire

Au cƓur du contre-interrogatoire se trouvait l’allĂ©gation selon laquelle Alameda Research, la sociĂ©tĂ© de trading fondĂ©e par Bankman-Fried avant FTX, jouissait de « privilĂšges spĂ©ciaux » sur l’Ă©change, lui permettant de dĂ©tourner des milliards de dollars de dĂ©pĂŽts d’utilisateurs. Sous le feu des questions de Sassoon, Bankman-Fried a reconnu, sous la pression du juge Lewis Kaplan, qu’Alameda avait « pris une position bien plus importante que ce que j’avais anticipé« . Cependant, il a Ă©vitĂ© de mentionner des privilĂšges spĂ©ciaux, contredisant ainsi indirectement des dĂ©clarations antĂ©rieures faites aux mĂ©dias.

Vendredi 27 octobre : DouziÚme journée du procÚs

18:30 – Une nouvelle perspective sur la fonctionnalitĂ© controversĂ©e d’FTX

Tout au long de son tĂ©moignage, SBF a tentĂ© de rĂ©orienter la perspective du public sur certaines des fonctionnalitĂ©s controversĂ©es du logiciel de l’exchange. Il a notamment expliquĂ© qu’une fonctionnalitĂ© trĂšs scrutĂ©e du logiciel de l’exchange, qui permettait Ă  Alameda d’Ă©viter que ses positions soient liquidĂ©es et de maintenir un solde nĂ©gatif, avait Ă©tĂ© mise en place pour corriger un bug dans le systĂšme de gestion des risques de l’exchange. Cette dĂ©claration vise clairement Ă  prĂ©senter la situation sous un jour diffĂ©rent, suggĂ©rant que les dĂ©cisions prises n’Ă©taient pas malveillantes, mais plutĂŽt des solutions Ă  des problĂšmes non anticipĂ©s.

15:30 – SBF reconnaĂźt des erreurs devant le jury

En commençant son tĂ©moignage vendredi devant le jury, Sam Bankman-Fried (SBF) a admis avoir commis des erreurs au sein de son empire cryptographique aujourd’hui effondrĂ©, FTX. La plus grande de ces erreurs, selon lui, a Ă©tĂ© de ne pas avoir employĂ© de responsable des risques, ce qui a entraĂźnĂ© des consĂ©quences nĂ©fastes pour de nombreuses personnes. Son avocat, Mark Cohen, a passĂ© une grande partie de la matinĂ©e de vendredi Ă  guider son client Ă  travers les premiers jours d’existence de FTX et d’Alameda Research, la firme de trading de Bankman-Fried. L’objectif Ă©tait de transformer la narrative des procureurs concernant la chute des entreprises en une histoire plus favorable Ă  l’accusĂ©.

Jeudi 26 octobre : OnziÚme journée du procÚs

22:30 – Des rĂ©ponses Ă©vasives et une patience qui s’amenuise

Alors que le procureur interrogeait SBF sur les mouvements de fonds et la relation entre FTX et Alameda, les rĂ©ponses de SBF se sont avĂ©rĂ©es Ă©vasives. À la question de savoir s’il Ă©tait au courant qu’Alameda pourrait avoir un solde global nĂ©gatif, SBF a rĂ©pondu de maniĂšre vague, ce qui a incitĂ© le juge Ă  exprimer son impatience face Ă  cette façon « intĂ©ressante » de rĂ©pondre aux questions. MalgrĂ© la pression, SBF a continuĂ© Ă  esquiver, affirmant qu’il pensait que tous les prĂȘts Ă©taient documentĂ©s.

La patience du juge face Ă  la dĂ©fense d’SBF s’est finalement Ă©puisĂ©e. Mettant en parallĂšle le blanchiment d’argent et le cas prĂ©sentĂ© par SBF, le juge a posĂ© une question rhĂ©torique : si quelqu’un commet un braquage de banque puis cherche des conseils juridiques pour dĂ©penser cet argent, peut-il vraiment plaider l’ignorance ? Il a clairement suggĂ©rĂ© que la dĂ©fense d’SBF, se basant sur le fait qu’il avait un avocat et qu’il n’avait donc pas d’intention criminelle, Ă©tait fondamentalement faible.

20:30 SBF passe Ă  la barre sans le jury

De façon inhabituelle, le juge Kaplan a demandĂ© aux membres du jury de quitter la salle avant de permettre Ă  SBF de tĂ©moigner. Cette dĂ©marche peut ĂȘtre perçue comme une mesure de protection, empĂȘchant SBF de tenter de sĂ©duire ou d’influencer le jury, tout en garantissant que le juge n’aurait pas Ă  interrompre le tĂ©moin s’il dĂ©vient du sujet.

Cette étape pourrait également permettre au juge de préparer SBF pour un témoignage complet devant le jury le lendemain.

Dans une tentative de dĂ©fense, il a rĂ©vĂ©lĂ© que FTX utilisait l’application Signal, avec un mode de suppression automatique des messages, afin d’Ă©viter les potentielles attaques contre l’exchange. Point crucial, SBF a identifiĂ© Dan Friedberg comme Ă©tant la personne clĂ© qui signait et orchestrĂ© de nombreuses manoeuvres et structures juridiques au sein de l'empire FTX. Le message de la dĂ©fense est donc clairement formulĂ© : Dan Friedberg est le responsable principal, et non SBF.

Dans ses premiĂšres dĂ©clarations, SBF a affirmĂ© ne pas savoir pourquoi les fonds des clients avaient Ă©tĂ© transfĂ©rĂ©s Ă  la sociĂ©tĂ© North Dimension, ajoutant : « Je ne suis pas juriste […] je n’ai pas crĂ©Ă© cet accord de paiement. »

15:30 Le FBI témoigne

L’agent Troiano prend la barre dans le procĂšs criminel du fondateur d’FTX, Sam Bankman-Fried, alors que les procureurs prĂ©sentent des groupes de conversation Signal, avec l’option de suppression automatique des messages activĂ©e. SBF aurait Ă©tĂ© prĂ©sent dans environ 300 groupes Signal, avec 288 d’entre eux utilisant l’option de suppression automatique des messages.

La dĂ©fense tente d’insinuer que les procureurs auraient pu modifier les conversations avant de les distribuer Ă  l’agent du FBI pour son examination.

22:30 – Le procĂšs prend une pause d’une semaine

Le procĂšs reprendra le jeudi 26 octobre avec les derniers tĂ©moins du DOJ. Les procureurs ont annoncĂ© en ouverture de la sĂ©ance du jeudi qu’ils s’attendaient Ă  conclure rapidement aprĂšs cette pause d’une semaine. La dĂ©fense commencera Ă  prĂ©senter son dossier, si elle choisit de le faire, aprĂšs le dĂ©jeuner du jeudi 26 octobre.

Ce qui est vĂ©ritablement attendu le 26 octobre ? Le tĂ©moignage potentiel d’SBF lui-mĂȘme…

19:30 – Des prĂȘts non concordants et une valeur d’investissement devenue nulle

Can Sun a Ă©galement expliquĂ© qu’il suivait les prĂȘts accordĂ©s aux dirigeants de FTX et d’Alameda. Cependant, ses enregistrements ne correspondaient pas Ă  un autre document que le DOJ lui a montrĂ©. Il a soulignĂ© Ă  plusieurs reprises qu’il ignorait que l’argent des clients Ă©tait impliquĂ© dans ces prĂȘts. Par ailleurs, Robert Boroujerdi, directeur chez Third Point, une entreprise d’investissement fondĂ©e par Dan Loeb, a tĂ©moignĂ© que sa sociĂ©tĂ© avait investi 60 millions de dollars dans FTX. Cet investissement, a-t-il dĂ©clarĂ©, ne vaut plus rien aujourd’hui.

17:30 – L’ancien conseiller juridique de FTX nie avoir approuvĂ© l’utilisation inappropriĂ©e des fonds des clients

Lors de la 12e journĂ©e du procĂšs pour fraude de Sam Bankman-Fried, Can Sun, le conseiller juridique de FTX de aoĂ»t 2021 Ă  la chute de l’Ă©change en novembre 2022, a fermement dĂ©menti avoir donnĂ© son aval Ă  l'emprunt des fonds des clients de FTX par la sociĂ©tĂ© sƓur, Alameda Research. Sun a insistĂ© sur le fait qu’il croyait que les fonds des clients de FTX Ă©taient sĂ©parĂ©s de ceux de l’entreprise, se basant sur les discussions qu’il avait eues avec Bankman-Fried.

De plus, l’assistant du procureur amĂ©ricain, Danielle Sassoon, a montrĂ© que selon les termes de service de FTX et d’autres dĂ©clarations publiques, les fonds des clients devaient ĂȘtre « protĂ©gĂ©s » des propres fonds de FTX.

Merci Ă  l’incroyable Matthew Russell Lee (Inner City Press) de retranscrire en direct la totalitĂ© du procĂšs pour nous permettre de sĂ©lectionner les meilleurs moments.

Mercredi 18 octobre : DixiÚme journée du procÚs

19:30 – Une analyse accablante de l’utilisation des fonds des clients par FTX

Peter Easton, en poursuivant son tĂ©moignage, a fourni des dĂ©tails alarmants sur la gestion des fonds des clients par FTX. Selon lui, ces fonds ont Ă©tĂ© rĂ©investis dans des propriĂ©tĂ©s, des entreprises, et mĂȘme utilisĂ©s pour des contributions politiques.

L’enquĂȘte menĂ©e par le professeur de comptabilitĂ© Peter Easton a dĂ©montrĂ© que les fonds des clients de FTX ont financĂ© une grande partie des investissements de la plateforme dans des entreprises telles que SkyBridge Capital, dirigĂ©e par Anthony Scaramucci, ancien directeur de la communication pour Donald Trump, et Genesis Digital Assets. De plus, il a Ă©tĂ© rĂ©vĂ©lĂ© que l’argent des utilisateurs de FTX a Ă©tĂ© transfĂ©rĂ© vers un compte bancaire de Paper Bird, Inc., une entreprise dĂ©tenue uniquement par SBF. Cet argent a principalement Ă©tĂ© utilisĂ© pour financer un investissement de 100 millions de dollars dans Dave, Inc., une plateforme bancaire mobile.

17:30 – Des investissements questionnables et un manque de transparence Ă©vident

Les procureurs ont fait appel Ă  un professeur de comptabilitĂ© qui a participĂ© aux enquĂȘtes gouvernementales sur Enron et WorldCom il y a vingt ans.

Son analyse a rĂ©vĂ©lĂ© un Ă©cart croissant entre les dĂ©pĂŽts des utilisateurs de FTX et les soldes bancaires de l’entreprise. En juin 2022, alors que les dĂ©pĂŽts chez FTX atteignaient un sommet, la plateforme ne disposait que de 2 milliards de dollars pour garantir plus de 11 milliards de dĂ©pĂŽts d’utilisateurs.

15:30 – Des dĂ©clarations publiques contradictoires et une lobbyiste mal Ă  l’aise

Eliora Katz, ancienne lobbyiste de FTX, a tĂ©moignĂ©, mettant en Ă©vidence l’Ă©cart entre les dĂ©clarations publiques de Sam Bankman-Fried sur les mesures de sĂ©curitĂ© de l’Ă©change et la rĂ©alitĂ© qui a conduit Ă  sa chute. Les dĂ©clarations antĂ©rieures de SBF devant le House Financial Services Committee ont Ă©tĂ© soulignĂ©es, notamment ses affirmations selon lesquelles FTX disposait d’un « systĂšme transparent ».

Cependant, selon les procureurs, la rĂ©alitĂ© Ă©tait tout autre : une mauvaise gestion des finances et un dĂ©tournement inappropriĂ© des fonds des clients. Le rĂŽle principal d’Eliora Katz dans le tĂ©moignage semblait ĂȘtre de lire Ă  haute voix des tweets et des transcriptions, illustrant ainsi les contradictions dans les dĂ©clarations de SBF et FTX. Elle est apparue visiblement mal Ă  l’aise Ă  la barre alors qu’elle niait avoir rassemblĂ© divers documents publiĂ©s par FTX et dĂ©clarait qu’elle croyait que tout ce que Bankman-Fried avait dit au public au sujet de la protection des investisseurs Ă©tait vrai.

Merci Ă  l’incroyable Matthew Russell Lee (Inner City Press) de retranscrire en direct la totalitĂ© du procĂšs pour nous permettre de sĂ©lectionner les meilleurs moments.

Mardi 17 octobre : NeuviÚme journée du procÚs

20:30 – Les liens entre le Premier ministre bahamien et SBF

Deux mois avant l’effondrement de l'empire de Sam Bankman-Fried, le Premier ministre des Bahamas, Philip Davis, avait sollicitĂ© le magnat de la crypto pour discuter avec son fils d’un projet NFT sur lequel il Ă©tait consultant. Un e-mail datant de septembre 2022, prĂ©sentĂ© comme preuve au tribunal, rĂ©vĂšle les relations privilĂ©giĂ©es entre Bankman-Fried et les autoritĂ©s bahamiennes.

Cette dĂ©couverte soulĂšve des prĂ©occupations sur la rĂ©gulation des entreprises de crypto monnaie aux Bahamas, notamment le fait que la SEC des Bahamas ait permis Ă  FTX de fonctionner sans licence pendant plus de deux ans. Le contenu de cet e-mail, rĂ©vĂ©lĂ© lors de l’interrogatoire de l’agent du FBI Richard Busik, met en lumiĂšre les connexions potentiellement problĂ©matiques entre les hauts responsables gouvernementaux et l’industrie de la cryptomonnaie.

16:30 – Singh s’est senti suicidaire lors du crash de FTX

Dans une rĂ©vĂ©lation troublante, Nishad Singh, ancien chef de l’ingĂ©nierie chez FTX, a dĂ©crit son sentiment de trahison et son Ă©tat Ă©motionnel suite Ă  la dĂ©couverte des problĂšmes financiers massifs de FTX. Singh a partagĂ© comment une rĂ©union en septembre 2022 avec SBF a Ă©tĂ© le point de basculement, le faisant rĂ©aliser l’ampleur de la malversation financiĂšre au sein de l’entreprise. Singh a Ă©galement tĂ©moignĂ© du rĂŽle crucial que Sam Bankman-Fried a jouĂ© dans la direction de FTX et sa responsabilitĂ© prĂ©sumĂ©e dans les crimes de l’entreprise. La pression et le stress de l’affaire ont eu un impact significatif sur la santĂ© mentale de Singh, le poussant mĂȘme Ă  envisager le suicide.

15:30 – Nishad Singh Ă©voque des chĂšques en blanc

Nishad Singh a tĂ©moignĂ© des opĂ©rations prĂ©sumĂ©es de Sam Bankman-Fried visant Ă  financer secrĂštement des candidats politiques et des causes. Selon Singh, une messagerie de groupe Ă©tait utilisĂ©e pour diriger les fonds, avec des consultants politiques faisant des recommandations. Il a Ă©galement Ă©voquĂ© avoir signĂ© des « chĂšques en blanc » qui Ă©taient ensuite distribuĂ©s Ă  des causes politiques sĂ©lectionnĂ©es. Cette section du tĂ©moignage a dĂ©montrĂ© l’Ă©tendue de l’opĂ©ration sophistiquĂ©e prĂ©sumĂ©e de SBF, bien que ce dernier ne soit pas directement inculpĂ© de violations de financement de campagne.

Merci Ă  l’incroyable Matthew Russell Lee (Inner City Press) de retranscrire en direct la totalitĂ© du procĂšs pour nous permettre de sĂ©lectionner les meilleurs moments.

Lundi 16 octobre : HuitiÚme journée du procÚs

22:30 – SBF a besoin de plus d’Adderall pour tĂ©moigner

Sam Bankman-Fried pourrait bien ĂȘtre amenĂ© Ă  tĂ©moigner lors de son procĂšs pĂ©nal, une Ă©ventualitĂ© Ă©voquĂ©e par sa dĂ©fense dans un dĂ©pĂŽt judiciaire effectuĂ© tard dimanche soir. Cependant, un Ă©lĂ©ment majeur complique cette possibilitĂ© d’aprĂšs la dĂ©fense : il peine Ă  avoir accĂšs Ă  son traitement mĂ©dical (Adderall) pour le trouble du dĂ©ficit de l’attention avec hyperactivitĂ© (TDAH). Dans une lettre adressĂ©e au juge Lewis Kaplan, son avocat de la dĂ©fense, Mark Cohen, a rĂ©vĂ©lĂ© que malgrĂ© le fait qu’il reçoive des doses inadĂ©quates d’Adderall de la part du Bureau des Prisons (BOP), SBF s’efforce de rester concentrĂ© pendant le procĂšs.

Mon client a fait de son mieux pour rester concentré pendant le procÚs.

Mark Cohen

Les procureurs prĂ©voient de conclure leur argumentaire Ă  la mi-journĂ©e du 26 octobre, aprĂšs quoi il reviendra Ă  l’Ă©quipe de dĂ©fense de prĂ©senter son cas. Si tout semble indiquer qu’ils le feront, la question demeure quant Ă  savoir si SBF sera appelĂ© Ă  la barre.

La lutte de Sam Bankman-Fried pour obtenir son traitement prescrit en dĂ©tention fĂ©dĂ©rale met en Ă©vidence les obstacles bureaucratiques rencontrĂ©s par les accusĂ©s face au systĂšme de justice. Ses avocats s’Ă©vertuent Ă  obtenir les doses complĂštes d’Adderall pour l’ancien PDG de FTX depuis son incarcĂ©ration en aoĂ»t. Si leurs efforts initiaux ont portĂ© leurs fruits, la situation s’est complexifiĂ©e durant le procĂšs, le BOP faisant la sourde oreille Ă  leurs appels et emails rĂ©pĂ©tĂ©s. Actuellement, SBF reçoit une dose matinale d’Adderall, qui selon la dĂ©fense, s’estompe bien avant l’entrĂ©e du jury dans la salle d’audience. Cohen propose une solution alternative : que le procĂšs soit suspendu pendant une journĂ©e pour rĂ©soudre ce problĂšme, ou qu’il soit autorisĂ© Ă  fournir lui-mĂȘme le mĂ©dicament Ă  Sam Bankman-Fried.

Merci Ă  l’incroyable Matthew Russell Lee (Inner City Press) de retranscrire en direct la totalitĂ© du procĂšs pour nous permettre de sĂ©lectionner les meilleurs moments.

Jeudi 12 octobre : SeptiÚme journée du procÚs

22:20 – Zac Prince, fondateur et PDG de BlockFi

Avez-vous créé BlockFi ?
Zac Prince : Oui, Ă  l’automne 2017, en tant que plateforme de prĂȘt de crypto-monnaie. Nous avons traitĂ© avec Jane Street, et des entreprises de crypto.

Lors du bref tĂ©moignage final de la journĂ©e, Zac Prince, fondateur et PDG de BlockFi, a rĂ©vĂ©lĂ© que dĂšs 2021, BlockFi avait prĂȘtĂ© 650 millions de dollars Ă  Alameda sous forme de prĂȘts Ă  durĂ©e indĂ©terminĂ©e. En 2022, avec les intĂ©rĂȘts, cette somme s’Ă©levait Ă  800 millions de dollars. Suite Ă  l’effondrement de FTX et d’Alameda, BlockFi s’est retrouvĂ© en faillite, incapable de rĂ©cupĂ©rer ces fonds.

20:00 – Un autre employĂ© d’Alameda tĂ©moigne

À ma connaissance, FTX a toujours permis Ă  Alameda d'emprunter des fonds d’utilisateurs.

-…-

En fait, c’Ă©tait plutĂŽt amusant *rires*.

Caroline Ellison

AprĂšs le tĂ©moignage choc d’Ellison, c’est au tour de Christian Drappi, ingĂ©nieur logiciel chez Alameda, de prendre la parole. Son tĂ©moignage tourne principalement autour d’une rĂ©union d’urgence organisĂ©e par Ellison peu de temps aprĂšs la rĂ©vĂ©lation de la crise de liquiditĂ© de FTX en novembre 2022. À la surprise gĂ©nĂ©rale, Drappi dĂ©voile qu’un employĂ© d’Alameda, rĂ©cemment recrutĂ©, avait secrĂštement enregistrĂ© cette rĂ©union.

Révélations incriminantes et tentatives de levée de fonds

Dans l’enregistrement, on peut entendre Ellison admettre qu’Alameda avait empruntĂ© massivement auprĂšs de FTX, entraĂźnant un dĂ©ficit des fonds des utilisateurs de FTX. Drappi, soucieux, interroge Ellison sur un Ă©ventuel plan de remboursement des crĂ©anciers de FTX. Elle admet que FTX essayait de lever des fonds pour cela, mais que ces efforts s’Ă©taient finalement soldĂ©s par un Ă©chec. Ces rĂ©vĂ©lations ont suscitĂ© encore plus d’inquiĂ©tudes, car comme l’a notĂ© Drappi, les entreprises lĂšvent gĂ©nĂ©ralement des fonds pour des projets prometteurs et non pour combler un dĂ©ficit.

La stratégie de la défense

Les procureurs ont prĂ©sentĂ© ces enregistrements dans le but de renforcer la crĂ©dibilitĂ© d’Ellison auprĂšs du jury. En effet, ils montrent qu’elle avait admis sa culpabilitĂ© avant mĂȘme d’ĂȘtre au courant des enquĂȘtes criminelles sur FTX, bien qu’on puisse entendre un lĂ©ger rire de sa part pendant son discours. Cependant, lors du contre-interrogatoire de Drappi, la dĂ©fense a pu produire une partie supplĂ©mentaire de l’enregistrement.

Dans cette derniĂšre, on peut entendre un employĂ© d’Alameda remercier Ellison pour sa franchise et son honnĂȘtetĂ© Ă  propos de la situation, reconnaissant que « je suis sĂ»r que ce n’Ă©tait pas amusant« .
Cette fois, Mme Ellison a laissĂ© Ă©chapper un rire plus fort. « En fait, c’Ă©tait plutĂŽt amusant« , a-t-elle rĂ©pondu, toujours en riant. La dĂ©fense n’a pas eu d’autres questions aprĂšs l’enregistrement.

15:30 – Caroline Ellison face Ă  maĂźtre Cohen, l’avocat de SBF

Caroline Ellison, ex petite-amie et PDG d’Alameda Research, est contre-interrogĂ©e par les avocats de la dĂ©fense qui soutiennent que c’est elle, et non Sam Bankman-Fried, qui est responsable de la chute de FTX et d’Alameda.

Les questions de la dĂ©fense irritent les procureurs (vraisemblablement Ă©galement le juge Kaplan) qui estiment qu’elles sont trop rĂ©pĂ©titives par rapport aux informations prĂ©cĂ©demment rapportĂ©es.

Merci Ă  l’incroyable Matthew Russell Lee (Inner City Press) de retranscrire en direct la totalitĂ© du procĂšs pour nous permettre de sĂ©lectionner les meilleurs moments.

Mercredi 11 octobre : SixiÚme journée du procÚs

19:00 – Des tactiques financiĂšres trompeuses

Un Ă©lĂ©ment saillant de la journĂ©e a Ă©tĂ© l’introduction d’un document interne de FTX montrant qu’Alameda avait empruntĂ© massivement auprĂšs des dĂ©pĂŽts des clients de FTX pour rester financiĂšrement stable. Ces actions ont Ă©tĂ© dĂ©libĂ©rĂ©ment dissimulĂ©es, avec des stratĂ©gies Ă©laborĂ©es pour masquer la situation financiĂšre prĂ©caire de l’entreprise.

Selon des messages textuels datant de juin 2022, le prĂȘteur de crypto-monnaie Genesis a demandĂ© Ă  Alameda de rembourser 500 millions de dollars « en virements de 250 millions de dollars ». En outre, l’ancien prĂȘteur de crypto monnaies Celsius a Ă©galement demandĂ© le remboursement de ses prĂȘts.

Face aux difficultĂ©s financiĂšres, Bankman-Fried aurait envisagĂ© de vendre des actions FTX au Prince saoudien Mohammed Bin Salman pour gĂ©rer les remboursements de prĂȘts.

16:00 – Le poids des responsabilitĂ©s et des ordres

Ellison a dĂ©crit comment, malgrĂ© ses inquiĂ©tudes croissantes concernant l’utilisation des fonds des clients, elle a continuĂ© Ă  suivre les ordres de SBF. « Je pensais que c’Ă©tait mal« , a-t-elle dĂ©clarĂ© aux procureurs.

Elle raconte également comment ils ont tenté, avec SBF, de maintenir le prix de Bitcoin sous la barre des $20,000 en vendant les BTC des clients de FTX.

À la mi-juin 2022, Alameda avait empruntĂ© 77% des 13 milliards de dollars de dĂ©pĂŽts en dollars amĂ©ricains des clients de FTX, selon une feuille de calcul interne de FTX prĂ©sentĂ©e par les procureurs et authentifiĂ©e par Ellison. Mme Ellison a dĂ©clarĂ© avoir demandĂ© Ă  Gary Wang et Nishad Sing, cadres de FTX, de rassembler les donnĂ©es pour elle lorsqu’elle s’est inquiĂ©tĂ©e de l’ampleur des emprunts d’Alameda auprĂšs de FTX.

14:30 – Des pots-de-vin au gouvernement chinois

Caroline Ellison, dans son tĂ©moignage, a Ă©voquĂ© une pĂ©riode critique oĂč des fonds essentiels d’Alameda Ă©taient inaccessibles sur des plateformes d’Ă©change chinoises. MalgrĂ© des tentatives initiales de nĂ©gociation avec le gouvernement chinois par des voies lĂ©gales, l’Ă©quipe d’Alameda et FTX s’est retrouvĂ©e dans une impasse.

Face Ă  cette situation, une stratĂ©gie audacieuse a Ă©tĂ© mise en Ɠuvre : la crĂ©ation de comptes d’Ă©change fictifs portant des noms de « prostituĂ©es thaĂŻlandaises« . Cet effort intrigant, suggĂ©rĂ© par l’ex-cadre FTX Ryan Salame, n’a cependant pas portĂ© ses fruits. En derniĂšre instance, Ellison a avouĂ© avoir payĂ© un pot-de-vin de 100 millions de dollars Ă  un compte crypto supposĂ©ment affiliĂ© Ă  des officiels chinois, ce qui a finalement permis de dĂ©bloquer les fonds.

Caroline Ellison décrit une conversation des cadres FTX pendant la tentative de corruption du gouvernement chinois :

SBF : Handi est « plutÎt merdique ».
Sam Trabucco : Est-ce que son pÚre vient de nous dénoncer ?
SBF : LOL. 

12:00 – Une pause rĂ©vĂ©latrice

Juste avant la pause dĂ©jeuner, les procureurs ont partagĂ© un to-do liste maintenue par Ellison, incluant l’Ă©lĂ©ment : « faire en sorte que les rĂ©gulateurs sĂ©vissent contre Binance. Cette information rappelle Ă©videmment les procĂšs des rĂ©gulateurs en cours contre Binance, le plus grand Ă©change crypto du monde.

10:30 – Les dĂ©buts de la dĂ©position d’Ellison

La journĂ©e a commencĂ© avec le retour d’Ellison Ă  la barre, rappelant ses interactions avec SBF. Elle a parlĂ© de son malaise croissant vis-Ă -vis des actions d’Alameda et de sa propre implication dans ces actes.

Cette sixiĂšme journĂ©e du procĂšs a Ă©tĂ© sans doute la plus intense jusqu’Ă  prĂ©sent, avec des rĂ©vĂ©lations qui pourraient avoir des consĂ©quences majeures non seulement pour SBF et Alameda Research, mais aussi pour l’ensemble de l’industrie crypto.

Merci Ă  l’incroyable Matthew Russell Lee (Inner City Press) de retranscrire en direct la totalitĂ© du procĂšs pour nous permettre de sĂ©lectionner les meilleurs moments.

Mardi 10 octobre : CinquiÚme journée du procÚs

22:30 – Fin de la cinquiĂšme journĂ©e : Les moments marquants du tĂ©moignage de Caroline Ellison

L’atmosphĂšre Ă©tait Ă©lectrique lorsque Caroline Ellison, ex-PDG d’Alameda Research et ancienne compagne de Sam Bankman-Fried, a commencĂ© son tĂ©moignage. Alors qu’on lui demandait d’identifier Sam dans la salle d’audience, une tension palpable s’est installĂ©e. MalgrĂ© leur longue association professionnelle et personnelle, elle a eu du mal Ă  repĂ©rer son ex-amant, modifiĂ© par le temps et visiblement dĂ©sireux de ne pas ĂȘtre reconnu. Cette scĂšne illustrait parfaitement la dynamique complexe de leur relation : une association empreinte d’amour, de pouvoir et de criminalitĂ© prĂ©sumĂ©e, qui attire dĂ©sormais l’attention du monde entier.

La double vie de Caroline Ellison :

Ellison, autrefois discrĂšte dans l’ombre du titan crypto Sam Bankman-Fried, s’est retrouvĂ©e sous les feux de la rampe. Leur relation, jadis privĂ©e, est maintenant examinĂ©e Ă  la loupe, rĂ©vĂ©lant des nuances insoupçonnĂ©es de leur collaboration professionnelle. MĂȘme si elle occupait le poste de PDG d’Alameda sur le papier, Ellison a suggĂ©rĂ© qu’elle n’avait pas le dernier mot dans la prise de dĂ©cision. En effet, SBF, dĂ©tenant 90% de la sociĂ©tĂ©, avait tout le pouvoir. Cela Ă©tait Ă©vident dans la maniĂšre dont il a traitĂ© ses inquiĂ©tudes professionnelles : lorsqu’elle l’a averti des dangers potentiels liĂ©s aux pratiques de prĂȘt d’Alameda, il a ignorĂ© ses conseils, mettant en pĂ©ril l’entreprise. Ce mĂȘme dĂ©sĂ©quilibre Ă©tait Ă©vident dans leur relation personnelle. Elle a tout de mĂȘme reçu une prime de 20 millions de dollars d’Alameda en 2021 alors qu’elle montrait que la sociĂ©tĂ© avait un bilan nĂ©gatif.

Sam se mettait en colĂšre contre moi lorsque je discutais de notre trading de FTT devant d’autres personnes.

Ellison n’en est qu’Ă  son premier jour de tĂ©moignage, mais elle a dĂ©jĂ  rĂ©vĂ©lĂ© des dĂ©tails fascinants sur le fonctionnement interne d’Alameda et sur sa relation avec Bankman-Fried. Les jours Ă  venir promettent de rĂ©vĂ©ler encore plus sur cette affaire complexe et ses protagonistes. La contre-interrogation pourrait bien ĂȘtre l’Ă©lĂ©ment dĂ©cisif qui orientera l’issue du procĂšs. Une chose est sĂ»re : la salle d’audience restera accrochĂ©e Ă  chaque mot d’Ellison, alors que la vĂ©ritĂ© continue de se dĂ©voiler.

21:00 – SBF Ă©tait prĂȘt Ă  dĂ©truire le monde sur un pile ou face

Caroline Ellison, ex petite-amie d’SBF et ancienne PDG d’Alameda, s’exprime plus en dĂ©tail sur les ambitions du fondateur d’FTX… D’aprĂšs elle : « SBF avait pour ambition de devenir le PrĂ©sident des États-Unis.« 

Elle ajoute qu’il n’avait pas peur de prendre des risques tant que l »EV’ (la valeur attendue) Ă©tait positive.

Procureur : Qu’est-ce que l’accusĂ© vous a dit Ă  propos du risque ?
Ellison : Il a dit que ce n’Ă©tait pas grave si l’EV, la valeur attendue, Ă©tait positive. Il a dit qu’il Ă©tait prĂȘt Ă  prendre des risques importants – il a dit qu’il Ă©tait prĂȘt Ă  jouer Ă  pile ou face et Ă  dĂ©truire le monde, tant qu’une victoire le rendrait deux fois meilleur.

18:30 – Caroline Ellison s’exprime sur SBF et Alameda

L’attention s’est rapidement tournĂ©e vers l’entrĂ©e de Caroline Ellison. L’ancienne PDG d’Alameda Research et ex-petite amie de Sam Bankman-Fried (SBF) a tĂ©moignĂ©, avouant avoir commis des fraudes sous la direction de SBF. Elle a rĂ©vĂ©lĂ© avoir envoyĂ© des bilans modifiĂ©s pour prĂ©senter les soldes d’Alameda comme Ă©tant moins risquĂ©s aux yeux des investisseurs.

Procureur (DOJ) : Avez-vous commis des crimes ?
Caroline Ellison : Fraude.
DOJ : Avec d’autres personnes ?
Ellison : Oui.
DOJ : Voyez-vous Sam Bankman-Fried ?
Ellison : Il est lĂ .
DOJ : Quelle a été son implication dans les crimes ?
Ellison : Il Ă©tait Ă  la tĂȘte d’Alameda puis de FTX. Il m’a ordonnĂ© de commettre ces crimes.
DOJ : Qu’est-ce qui vous rend coupable ?
Ellison : Alameda a pris plusieurs milliards de dollars aux clients de FTX et les a utilisés pour des investissements.
DOJ : Quel a Ă©tĂ© le rĂŽle de l’accusĂ© ?
Ellison : Il a mis en place les systĂšmes et nous a dit de prendre l’argent.
DOJ : Combien Alameda a-t-elle pris pour rembourser ses prĂȘteurs ?
Ellison : Environ 10 milliards de dollars. En fin de compte, environ 14 milliards de dollars
DOJ : Comment avez-vous escroquĂ© les prĂȘteurs d’Alameda ?
Ellison : J’ai envoyĂ© des bilans qui donnaient l’impression qu’Alameda Ă©tait moins Ă  risque qu’elle ne l’Ă©tait.
DOJ : Pourquoi n’y avait-il pas assez d’argent pour les clients en novembre 2022 ?
Ellison : Nous avons dĂ» le prendre pour rembourser les prĂȘteurs.

Ellison a Ă©galement mentionnĂ© une ligne de crĂ©dit « pratiquement illimitĂ©e » qu’Alameda dĂ©tenait auprĂšs de FTX, et elle a insistĂ© sur le fait que c’Ă©tait SBF qui avait mis en place ces mĂ©canismes. Ayant plaidĂ© coupable de fraude et de complot l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente, elle coopĂšre avec le gouvernement depuis au moins dĂ©cembre. Son tĂ©moignage est considĂ©rĂ© comme essentiel pour Ă©clairer le jury sur les dĂ©cisions qui ont conduit Ă  l’effondrement de FTX en novembre dernier.

J’ai demandĂ© si [l’utilisation de milliards des fonds des clients FTX] apparaĂźtrait dans l’audit. SBF m’a rĂ©pondu de ne pas m’inquiĂ©ter, ‘les auditeurs ne regarderont pas de ce cĂŽté’.

Caroline Ellison

15:30 – Gary Wang, le cofondateur et CTO d’FTX est de retour

Ce mardi, l’audience a repris avec l’avocat de la dĂ©fense, Christian Everdell, qui a poursuivi son contre-interrogatoire de Gary Wang. Il s’est concentrĂ© sur les Ă©vĂ©nements de novembre 2022, mois oĂč FTX a connu sa chute, ainsi que sur les discussions ultĂ©rieures de Wang avec le ministĂšre public. Everdell a tentĂ© de dĂ©celer une potentielle stratĂ©gie de dĂ©fense en interrogeant Wang sur la dĂ©cision d’Ellison de ne pas couvrir les positions d’Alameda.

En rĂ©ponse Ă  une question du juge Lewis Kaplan concernant un prĂȘt de 35 millions de dollars, Wang a rĂ©vĂ©lĂ© que celui-ci Ă©tait destinĂ© Ă  un investissement que Bankman-Fried souhaitait rĂ©aliser. Le juge a ensuite cherchĂ© Ă  savoir si Bankman-Fried avait parfois souhaitĂ© investir dans des entreprises tout en faisant appel Ă  des intermĂ©diaires. Wang, visiblement mal Ă  l’aise, a commencĂ© Ă  rĂ©pondre, mentionnant que SBF ne voulait pas que l’investissement soit directement associĂ© Ă  lui, avant de s’interrompre soudainement.

Lundi 9 octobre : Veille de retour au tribunal

Le DOJ veut empĂȘcher SBF de citer les levĂ©es de fonds d’anthropique

Le DĂ©partement de la Justice des États-Unis (DOJ) souhaite empĂȘcher Sam Bankman-Fried, fondateur de FTX, d’Ă©voquer les rĂ©centes levĂ©es de fonds de la sociĂ©tĂ© d’intelligence artificielle Anthropic dans sa dĂ©fense. Bien que FTX dĂ©tienne une participation dans Anthropic, Ă©valuĂ©e Ă  500 millions de dollars l’annĂ©e derniĂšre, le DOJ soutient que l’investissement de 500 millions de dollars dans Anthropic en 2022 provient des fonds des clients. Le DOJ a insistĂ© sur le fait que la rentabilitĂ© potentielle de ces investissements est sans rapport avec les accusations de fraude portĂ©es contre Bankman-Fried.

En effet, Anthropic a rĂ©cemment conclu un accord avec Amazon pouvant atteindre 4 milliards de dollars et envisage une nouvelle levĂ©e de fonds de 2 milliards de dollars. MalgrĂ© la faillite de FTX, la sociĂ©tĂ© n’a pas encore vendu sa participation dans Anthropic. De nombreux spĂ©cialistes voient en ces levĂ©es de fonds un bien meilleur avenir pour les crĂ©anciers de FTX.

Vendredi 6 octobre : QuatriÚme journée du procÚs

17:00 – SBF avait accordĂ© Ă  Alameda un nĂ©gatif allant jusqu’Ă  $65 milliards

Quel était le montant autorisé par SBF pour la ligne de crédit accordée à Alameda ?

– Gary Wang : 65 milliards de dollars.

Le procureur prĂ©sente un tweet de SBF, assurant qu’Alameda ne disposait pas d’avantage en tradant sur FTX :

16:45 – DĂšs 2020, le solde nĂ©gatif d’Alameda surpassait les revenus de FTX

Gary Wang explique avoir fait une recherche dans la base de donnĂ©es au dĂ©but de l’annĂ©e 2020 : le solde nĂ©gatif d’Alameda surpassait les recettes de FTX.

Quel Ă©tait le chiffre d’affaires de FTX Ă  l’Ă©poque ?

– Gary Wang : Environ 150 millions de dollars.

Et quel Ă©tait le montant nĂ©gatif d’Alameda ?

– Gary Wang : 200 millions de dollars ou plus.

15:30 – Retour de Gary Wang Ă  la barre

Lors de son tĂ©moignage, Gary Wang, co-fondateur et CTO de FTX, a rĂ©vĂ©lĂ© des dĂ©tails prĂ©occupants concernant les privilĂšges accordĂ©s Ă  Alameda Research sur FTX. Wang a confirmĂ© qu’Alameda avait des avantages uniques sur FTX, en particulier la capacitĂ© d’atteindre « des soldes nĂ©gatifs« , ce qui leur permettait de trader mĂȘme lorsque leur solde Ă©tait en dessous de zĂ©ro. Cette fonctionnalitĂ©, non divulguĂ©e, a permis Ă  Alameda de retirer plus de 8 milliards de dollars, tant en fiat qu’en crypto, directement des comptes des clients de FTX.

Wang a exprimĂ© ses prĂ©occupations, dĂ©clarant: « Les clients ne nous ont pas donnĂ© la permission d’utiliser leurs comptes de cette maniĂšre.« 

Merci Ă  l’incroyable Matthew Russell Lee (Inner City Press) de retranscrire en direct la totalitĂ© du procĂšs pour nous permettre de sĂ©lectionner les meilleurs moments.

Jeudi 5 octobre : TroisiÚme journée du procÚs

22:30 – Fin de la troisiĂšme journĂ©e du procĂšs

Aujourd’hui, le co-fondateur de FTX, Gary Wang, a tĂ©moignĂ©, rĂ©vĂ©lant des dĂ©tails cruciaux sur les relations entre FTX et Alameda Research. Wang a confirmĂ© que SBF avait accordĂ© Ă  Alameda des avantages particuliers sur FTX, tels que l’exĂ©cution accĂ©lĂ©rĂ©e des ordres, des retraits de fonds illimitĂ©s et la possibilitĂ© de maintenir des soldes nĂ©gatifs.

Ces privilĂšges se sont avĂ©rĂ©s coĂ»teux pour FTX : au moment de l’effondrement de la plateforme, Alameda avait retirĂ© 8 milliards de dollars de FTX et utilisĂ© 65 milliards de dollars de ses lignes de crĂ©dit. Sur une note plus personnelle, Wang a Ă©galement dĂ©voilĂ© la rĂ©partition des parts entre lui et SBF : Wang dĂ©tient 17% de FTX tandis que SBF en possĂšde 65%. En ce qui concerne Alameda Research, SBF en dĂ©tient 90%, et Wang 10%.

Le procĂšs du gouvernement amĂ©ricain contre SBF devait durer 4 Ă  6 semaines. Aujourd’hui, le DOJ expliquait ĂȘtre en retard sur les estimations, ce qui laisse sous entendre que le procĂšs pourrait durer plus longtemps que prĂ©vu. Plusieurs spĂ©cialistes estimaient d’ailleurs que le procĂšs continuerait jusqu’aux pĂ©riodes de fin d’annĂ©e.

22:00 – Gary Wang, cofondateur et CTO de FTX, passe Ă  la barre

À la question « Avez-vous commis des crimes Ă  FTX ? », Gary rĂ©pond clairement :

Oui. Avec Nishad Singh, Caroline Ellison et Sam Bankman-Fried.

Gary Wang

20:40 – Matt Huang, cofondateur de Paradigm et anciennement associĂ© Ă  Sequoia Capital tĂ©moigne

Matt Huang raconte sa rencontre avec SBF et FTX et son inquiĂ©tude quant Ă  l’absence d’un conseil d’administration formel.

Il dĂ©voile des e-mails entre SBF et Paradigm. Paradigm exprime son inquiĂ©tude quant Ă  la fuite de valeur vers Alameda. « Nous Ă©tions prĂ©occupĂ©s par le front running et l’accĂšs au carnet d’ordres. »

18:00 – Yedidia rĂ©vĂšle des informations cruciales sur les finances de FTX

La session de ce matin s’est concentrĂ©e sur Adam Yedidia, ami d’universitĂ© de Sam Bankman-Fried et plus tard stagiaire chez Alameda et dĂ©veloppeur pour FTX. Yedidia a dĂ©crit son travail sur un projet visant Ă  automatiser les dĂ©pĂŽts et retraits des clients. Il a dĂ©couvert que l’argent des clients Ă©tait transfĂ©rĂ© vers North Dimension, un compte bancaire gĂ©rĂ© par Alameda Research.

Yedidia pensait initialement que c’Ă©tait un simple mĂ©canisme de garde. L’argent des clients Ă©tait suivi via un compte nommĂ© [email protected]. Cependant, une erreur dans l’automatisation a doublĂ© artificiellement le solde du compte, montrant 16 milliards de dollars au lieu des 8 milliards rĂ©els. Inquiet de ce montant disproportionnĂ©, Yedidia a interrogĂ© Bankman-Fried sur la situation financiĂšre des entreprises. SBF a rĂ©pondu qu’ils Ă©taient « infaillibles » en 2021, mais plus en 2022, indiquant que la soliditĂ© financiĂšre pourrait prendre du temps Ă  retrouver.

Yedidia explique que lorsque cette erreur a Ă©tĂ© dĂ©couverte, l’Ă©cart Ă©tait de $500 millions. Seulement, SBF ne lui aurait demandĂ© de la rĂ©parer que 6 mois plus tard, alors que l’Ă©cart s’Ă©tait considĂ©rablement agrandi.

La citation du jour venant de Yedidia nous vient de sa réponse à une question du gouvernement : Pourquoi votre vision de FTX a-t-elle changé ?

Yedidia : FTX a escroqué ses clients.

16:00 – La dĂ©fense insiste pour Ă©carter des preuves photos

La dĂ©fense de Sam Bankman-Fried continue de demander le retrait de plusieurs preuves photos. Lors du procĂšs d’hier, la dĂ©fense a tentĂ© d’Ă©liminer des photos du penthouse FTX aux Bahamas qui montraient Ă©galement un yacht. La volontĂ© Ă©tait d’Ă©viter d’impliquer que Sam Bankman-Fried, connu pour avoir dĂ©clarĂ© conduire une Toyota et ne pas vouloir de yacht, aurait secrĂštement acquis un bateau luxueux en plus de ce penthouse.

La dĂ©fense a soutenu qu’il n’y avait aucune preuve d’une vie de luxe de la part de SBF. Toutefois, le juge Kaplan a rĂ©torquĂ© avec une remarque qui a fait rire quelques personnes :

Mis Ă  part l’appartement de 30 millions de dollars, ce qui Ă©tait autrefois trĂšs cher Ă  New York.

Le tout avant de rejeter la demande pour Ă©carter les photos comme preuve.

14:30 – Les deux jets de Sam Bankman-Fried pourraient ĂȘtre saisis

Le dĂ©partement de la justice des États-Unis (DOJ) examine la possibilitĂ© de saisir deux jets de luxe appartenant Ă  SBF. Les avions, un Bombardier Global et un Embraer Legacy, apparemment propriĂ©tĂ© de Bankman-Fried, font l’objet d’un litige entre le DOJ et FTX concernant leur vĂ©ritable propriĂ©tĂ©. Bien que les avions aient Ă©tĂ© achetĂ©s par Island Air Capital (IAC) grĂące Ă  un financement provenant de FTX, personne associĂ© Ă  FTX n’a volĂ© avec eux car ils Ă©taient en cours de modernisation au moment de la faillite de la sociĂ©tĂ©. Le DOJ prĂ©tend que les avions ont Ă©tĂ© achetĂ©s avec les produits de la fraude, tandis que FTX conteste cette affirmation.

10:30 – Le hacker de FTX dĂ©place $37 millions en ETH

Alors que le procĂšs de Sam Bankman-Fried, ancien PDG de FTX, retient l’attention, une importante transaction d’Ether a Ă©tĂ© effectuĂ©e en marge de cet Ă©vĂ©nement. L’adresse de portefeuille associĂ©e au hacker de FTX a dĂ©placĂ© environ 37 millions de dollars en ETH en 24 heures. Cette activitĂ© intervient presque un an aprĂšs que des comptes liĂ©s Ă  FTX aient Ă©tĂ© dĂ©robĂ©s de 600 millions de dollars, peu aprĂšs la faillite de l’Ă©change. AprĂšs des mois de silence, l’exploitant semble liquider ses fonds, ayant transfĂ©rĂ© 60 000 ETH ($100 millions) depuis le 30 septembre via plusieurs adresses, ce qui pousse de nombreuses personnes Ă  penser qu’il s’agit en rĂ©alitĂ© d’SBF et ses proches.

Merci Ă  l’incroyable Matthew Russell Lee (Inner City Press) de retranscrire en direct la totalitĂ© du procĂšs pour nous permettre de sĂ©lectionner les meilleurs moments.

Mercredi 4 octobre : DeuxiÚme journée du procÚs

22:30 – Fin de la deuxiĂšme journĂ©e du procĂšs

Demain, le procĂšs se poursuivra avec le tĂ©moignage d’Adam Yedidia. L’accusation prĂ©voit Ă©galement d’appeler Matt Huang, cofondateur de la sociĂ©tĂ© de cryptographie Paradigm, et Gary Wang, directeur de la technologie de FTX et premier tĂ©moin du « cercle intĂ©rieur » de SBF.

21:40 – Premiers tĂ©moignages : Un client et un ancien employĂ© Ă  la barre

La salle d’audience Ă©tait tendue alors que le premier tĂ©moin de ce procĂšs, Marc-Antoine Julliard, un Français Ă©tabli Ă  Londres, a expliquĂ© de ses dĂ©boires avec FTX. MalgrĂ© la confiance initiale gĂ©nĂ©rĂ©e par la vision quotidienne de son solde FTX, ses tentatives rĂ©pĂ©tĂ©es pour retirer des fonds se sont heurtĂ©es Ă  un mur. Plusieurs tentatives ont Ă©chouĂ©, pour une valeur approximative de $140,000, illustrant la gravitĂ© de sa situation.

Cependant, c’est le tĂ©moignage d’Adam Yedidia, ancien employĂ© de FTX et d’Alameda, qui a vĂ©ritablement retenu l’attention de la cour. Proche de Sam Bankman-Fried, il a dĂ©voilĂ© les raisons de sa dĂ©mission fin 2022 : il aurait Ă©tĂ© informĂ© du dĂ©tournement de fonds des clients de FTX au profit des crĂ©anciers d’Alameda. BĂ©nĂ©ficiant d’une immunitĂ©, Yedidia a insistĂ© sur l’importance de sa sincĂ©ritĂ©, sous peine de poursuites.

19:25 – La dĂ©fense de SBF accuse Caroline et les autres associĂ©s

De son cĂŽtĂ© la dĂ©fense peint le profile d’un gĂ©nie qui a tout rĂ©ussi en lançant un exchange rĂ©putĂ© mondialement et un fonds de trading Ă  succĂšs de ses mains. Lorsque l’entreprise s’est avĂ©rĂ©e trop importante, il a alors Ă©tĂ© obligĂ© de dĂ©lĂ©guer des tĂąches Ă  plusieurs associĂ©s, dont Caroline Ellison. D’aprĂšs la dĂ©fense, ce sont ces associĂ©s qui sont responsables du fiasco FTX / Alameda.

19:00 – « Il n’y a qu’un seul verdict : Sam Bankman-Fried est COUPABLE »

L’accusation dĂ©peint un tableau sombre de Sam Bankman-Fried, le dĂ©crivant comme l’architecte d’une fraude Ă  hauteur de milliards, tout en exploitant la confiance de ses clients. Selon eux, derriĂšre le voile de FTX se cachait une toile complexe oĂč l’argent des clients Ă©tait malicieusement dĂ©tournĂ©, avec Alameda Research jouant un rĂŽle central. Le gouvernement insiste sur le dĂ©calage entre les dĂ©clarations publiques de Sam et la rĂ©alitĂ©, citant des tweets rassurants contredits par des informations financiĂšres internes. Le DOJ insiste fortement sur le fait que SBF est un menteur.

Il n’y a qu’un seul verdict : Sam Bankman-Fried est COUPABLE

D’autres points saillants incluent des accusations de faux documents envoyĂ©s Ă  des prĂȘteurs et de dĂ©tournements en faveur d’associĂ©s proches, dont son frĂšre. L’accusation a conclu sur une note implacable, affirmant sans Ă©quivoque la culpabilitĂ© de Sam Bankman-Fried.

17:30 – La composition du jury dĂ©voilĂ©e

Le juge Lewis Kaplan a annoncĂ© ce mercredi la composition du jury qui dĂ©cidera du sort de l’ancien PDG de FTX, Sam Bankman-Fried, devant la Cour du district sud de New York. Ce jury de 12 personnes, sĂ©lectionnĂ© dĂšs le deuxiĂšme jour du procĂšs, comprend une assistante mĂ©dicale, une bibliothĂ©caire, une infirmiĂšre et neuf autres membres de la sociĂ©tĂ© civile. Lors de la sĂ©lection, prĂšs de 50 personnes ont partagĂ© des dĂ©tails tels que leur Ăąge, leur profession et leur formation.

Parmi les jurĂ©s potentiels figuraient un ancien procureur, un agent pĂ©nitentiaire Ă  la retraite, une hĂŽtesse de l’air et plusieurs employĂ©s d’une ligne ferroviaire de banlieue.

16:30 – Les parents d’SBF font leur entrĂ©e

Les parents de Sam Bankman-Fried, Barbara Fried et Joseph Bankman, sont arrivés au procÚs de leur fils en début de matinée.

PHOTOGRAPHIE : MICHAEL M. SANTIAGO

Alors que Sam Bankman-Fried, fondateur dĂ©chu de FTX, est sous les projecteurs du tribunal, ses parents, tous deux Ă©minents professeurs Ă  la Stanford Law School, font face Ă  leurs propres ennuis judiciaires. FTX, ayant dĂ©posĂ© le bilan l’an dernier, les poursuit pour rĂ©cupĂ©rer des millions en liquiditĂ©s et cadeaux, dont une villa de 16,4 millions de dollars aux Bahamas. Les parents de SBF sont accusĂ©s d’avoir jouĂ© un rĂŽle dans l'empire crypto de leur fils et de s’ĂȘtre « enrichis aux dĂ©pens du groupe FTX.

16:10 – L’absence de lois crypto n’a rien Ă  voir avec les allĂ©gations de SBF selon le DOJ

MalgrĂ© les allĂ©gations de Sam Bankman-Fried, fondateur de FTX, selon lesquelles le flou autour de la rĂ©glementation des cryptos aux États-Unis pourrait justifier certaines de ses actions, le DĂ©partement de la Justice (DOJ) s’y oppose fermement. « L’absence de rĂ©glementation n’est pas pertinente », tranchent-ils.

Les procureurs contestent aussi la défense de Bankman-Fried qui prétend que la réaffectation des fonds des clients était courante dans le secteur. Pendant que le fondateur de FTX met en avant sa philanthropie, le DOJ met en garde : pas de tentatives pour se peindre sous un jour plus favorable sans accord préalable.

15:30 – Ouverture du procĂšs de SBF

Le vĂ©ritable procĂšs de Sam Bankman-Fried commence aujourd’hui avec les plaidoiries d’ouvertures.

Que peut-on attendre des plaidoiries d’ouverture aujourd’hui ? Il s’agit d’un moment clĂ© du procĂšs, car il permet Ă  l’accusation et Ă  la dĂ©fense de planter le dĂ©cor pour les jurĂ©s et d’exposer les faits les plus marquants, tels qu’ils les perçoivent.

La plus grande inconnue est la maniĂšre dont Bankman-Fried cherchera Ă  se dĂ©fendre, et les plaidoiries d’ouverture donneront la premiĂšre vĂ©ritable indication. Selon toute vraisemblance, la dĂ©fense tentera de faire valoir que M. Bankman-Fried n’avait pas l’intention de commettre une fraude et que les problĂšmes de FTX Ă©taient plutĂŽt le rĂ©sultat de son inexpĂ©rience et de son manque de sens des affaires.

À ce stade, les deux parties se limitent Ă  exposer les preuves qu’elles ont l’intention de prĂ©senter, mais les plaidoiries d’ouverture nous donneront des indications sur la maniĂšre dont Bankman-Fried tentera d’Ă©tayer cette interprĂ©tation des Ă©vĂ©nements.

Merci Ă  l’incroyable Matthew Russell Lee (Inner City Press) de retranscrire en direct la totalitĂ© du procĂšs pour nous permettre de sĂ©lectionner les meilleurs moments.

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