Quelle est la différence entre un utility token et un security token ?

utility security token

L’émission de cryptomonnaies est indissociable du domaine de la blockchain. Intimement lié à chaque projet se développant sur la blockchain, le token en devient une préoccupation à part entière.

Loin de son apparence faussement simple, chaque token ne bénéficie pas de la même catégorisation. Il est alors possible d’émettre plusieurs types de tokens qui n’auront pas les mêmes spécificités, il seront également traités différemment de la part des législateurs.

Intéressons-nous, dans le cadre de cet article, à la différence entre les utility tokens et les security tokens.

Définition générale d’un utility token et d’un security token

La numérisation ou tokenisation des actifs financiers s’est traduit par l’apparition des security token et des utility tokens dans le domaine des crypto monnaies.

Le security token

Reposant sur un actif tangible, les security tokens sont des actifs naturellement spéculatifs. Ayant la valeur de titre financier inscrit sur la blockchain, les security tokens reposent sur un actif tangible comme une entreprise.

Ainsi, ils représentent une opportunité d’investissement qui n’ouvre pas nécessairement des droits aux détenteurs de ces tokens. Il existe souvent cette mauvaise conception populaire autour des security tokens. Il faut avoir en tête qu’un investisseur achetant un security token le fait en espérant recevoir une plus-value à la suite des décisions stratégiques et technologiques de l’entreprise qui l’émet.

La catégorisation en security token complexifie les agissements des émetteurs puisqu’ils sont fortement réglementés et exigent de respecter correctement les procédures associées.

L’utility token

À l’inverse du security token, l’acquéreur d’un utility token n’attend pas nécessairement un retour sur investissement. Néanmoins, la valeur du token est susceptible d’augmenter selon l’offre et la demande sur le marché. Pour autant, cette fluctuation ne sera pas liée à une valeur tangible.

Un utility token sert principalement la plateforme pour laquelle il est émis. Ainsi, une crypto qui permet d’accéder à un service proposé sur une blockchain pourrait faire partie de cette catégorie.

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The howey test : le test du security token

Les utility tokens se distinguent notamment par leur incapacité à passer The Howey Test avec succès. À l’inverse, les security tokens en sont capables.

The Howey Test permet de considérer si un token relève de la catégorie des security token au regard du Securities Exchange Act de 1933. Bien que ce test soit seulement valable légalement aux États-Unis, il apporte des précisions intéressantes pour déterminer les contours concrets de la notion.

Un security token doit satisfaire aux points suivants :

  • Il doit s’agir d’un investissement économique en argent
  • Cet investissement doit être placé dans une entreprise
  • Les investisseurs doivent attendre des profits
  • Ces profits doivent être réalisés grâce aux efforts d’une tierce personne

La régulation du security token

La différence majeure entre ces deux tokens apparaît au niveau de la régulation. L’utility token n’est pas régulé en tant que tel – bien que la méthode de distribution puisse l’être – rendant son émission peu contraignante.

Par contre, le security token fait l’objet d’une grande surveillance de la part des institutions financières. En France, l’AFM (Autorité des Marchés Financiers) assure ce contrôle tandis qu’aux États-Unis la SEC (Security exchanges commission) s’en charge.

De nombreux projets de l’univers des cryptomonnaies ont été mis à mal par l’exigence de conformité imposée par ces institutions. L’affaire opposant l’entreprise Ripple à la SEC en est l’exemple le plus parlant.

Désormais, la méthode du STO (Security Token Offering) permet aux émetteurs d’un token de le délivrer dans le respect de la réglementation en vigueur.

La différence entre ICO et STO

L’initial coin offering ou ICO est la procédure évidente pour émettre un utility token. En France, cette procédure ne nécessite pas le visa de l’AMF même si l’obtention de ce dernier est un gage de sécurité et de sérieux pour l’entreprise émettrice du jeton.

Durant l’âge d’or des ICO de 2017, de nombreux tokens ont été émis sous cette appellation. Néanmoins, l’absence de régulation s’est traduite par l’augmentation des arnaques. En France, la loi PACTE encadre désormais les ICO pour éviter que ces pratiques nuisent aux investisseurs.

Le security token offering ou STO permet l’émission d’un security token. Cette procédure est réglementée, mais permet à l’entreprise émettrice de sécuriser l’investisseur tout en lui donnant confiance dans le projet. 

La préparation d’une STO soumet l’entreprise à une grande rigueur, mais permet à des entreprises de taille moyenne ne pouvant pas réaliser d’IPO (Initial Public Offering) de réaliser des levées de fonds. De plus, l’utilisation des smart contracts permet d’ajouter des conditions précises et d’imaginer le développement de security token correspondant à une valeur mobilière autre qu’une entreprise.

Conclusion

La compréhension de la différence entre un security token et un utility token permet à toute personne de réellement envisager les enjeux lors de l’acquisition d’un token.

Que ce soit au niveau de l’utilité ou au niveau de la réglementation, les caractéristiques fondamentalement différentes entre ces deux tokens obligent les entreprises émettrices à produire une analyse poussée de leur offre.

Le monde des cryptomonnaies offrant des solutions diverses aux utilisateurs, il vaut mieux avoir à l’esprit ces différences majeures pour éviter d’investir dans des projets risqués ou frauduleux.