Ethereum (ETH) vs Solana (SOL), Comparatif complet : Vision, Performances, Frais et Coûts

ethereum vs solana

Ethereum et Solana sont deux crypto-monnaies faisant office d’ordinateurs mondiaux (ou blockchain haute performance), permettant l’exécution de programmes de façon totalement décentralisée. Mais ces deux projets ont une vision très différente pour accomplir cette mission.

Vision d’Ethereum : construire une blockchain décentralisée et résistante à la censure dans un premier temps, puis d’améliorer sa facilité d’utilisation au fil du temps.

Vision de Solana : créer d’abord une blockchain utile, puis parvenir à la décentralisation et à la résistance à la censure au fil du temps. Elle a été conçue pour être très performante et pour être la meilleure couche d’exécution qui soit.

Ethereum et modularité : répartir les tâches à travers des Rollups

Ethereum a, dans un premier temps, tenté d’avancer sur une intégration du sharding pour augmenter ses performances en tentant de diviser les opérations sur son réseau en plusieurs shards (sous-réseaux), mais, rapidement, cette vision a été abandonnée par peur de créer des soucis relatifs à la sécurité. On parle aujourd’hui de DankSharding, c’est-à-dire que les tâches de travail peuvent être divisées sur différentes blockchains en surcouche (rollups) tout en profitant de la sécurité de la couche principale (Ethereum).

Cette vision permet plus de flexibilité pour les développeurs d’applications tout en maintenant un niveau de décentralisation élevé mais, de nouveaux problèmes sont apparus : la fragmentation des liquidités et un parcours utilisateur relativement désagréable.

Pourquoi le parcours utilisateur est-il désagréable ? Parce qu’il faut un wallet prenant en charge chaque réseau pour interagir chaque blockchain en surcouche (rollup) et il est nécessaire de bridger des ETH du mainnet d’Ethereum (Layer 1) vers chaque Rollup (Layer 2) pour payer le gas et exécuter les transactions, cela rend chaque action beaucoup plus lente. De plus, bridger les fonds coûte de l’argent à chaque fois.

blockchain monolithique modulaire

Solana et vision monolithique : un réseau unique pour tout faire

De son côté, Solana a fait un choix « politique », celui de maintenir un seul état et un même ensemble de règles pour tout son réseau, au lieu de diviser la charge de travail en différents shards ou rollups.

Solana optimise la « composabilité atomique », estimant qu’il s’agit de la caractéristique la plus utile pour les blockchains.

La composabilité atomique est un concept utilisé dans le domaine des systèmes distribués et des applications sur la blockchai. Il désigne la capacité de différents composants ou modules à interagir et fonctionner ensemble de manière cohérente et fiable. En d’autres termes, une opération (transaction) est considérée comme atomique si elle est indivisible et irréversible, ce qui signifie qu’elle ne peut pas être partiellement exécutée.

La composabilité atomique assure que les transactions complexes, qui peuvent impliquer plusieurs contrats ou actions sur différents systèmes, soient traitées comme une seule unité. Si une partie de la transaction échoue, l’ensemble de la transaction est annulé, maintenant ainsi la cohérence et l’intégrité du système.

Solana a toujours milité contre les layer 2 (Lightning Network, sidechains, rollups, sous réseau etc.) et toute forme de sharding sur son réseau. Le protocole est pensé pour que tout se passe sur la même couche avec un seul et même état pour tout le monde.

Solana mise sur le fait que le réseau deviendra de plus en plus performant au fur et à mesure des optimisations logicielles et matérielles sur son protocole.

Des optimisations sont appliquées sur les clients logiciels des validateurs en charge de créer, vérifier et valider les blocs de transactions sur la blockchain de Solana. Nous reviendrons sur cette notion de client pour Ethereum et Solana plus bas dans cet article.

Les serveurs en charge d’héberger ces clients sont également équipés de matériel beaucoup plus coûteux et performant afin que les composants (le hardware) ne limitent pas les capacités du réseau : des composants haut de gamme (processeurs, cartes graphiques, SSD et connexions internet) sont obligatoires pour être éligibles à devenir validateur sur le réseau.

ETH vs SOL : Une vision différente pour les coûts des transactions

Avant de comparer les frais de transaction pour que les utilisateurs puissent utiliser Solana et Ethereum, voici un cours d’histoire pour comprendre.

Sur Solana, initialement, il n’y avait pas de marché de frais pour prioriser ou non des transactions. Le but était de maintenir un coût très bas et de motiver les utilisateurs à exécuter régulièrement des transactions, mais cette vision a atteint ses limites dès l’année 2021, lorsque le réseau a été totalement saturé de requêtes pour exécuter des opérations complexes comme le fait de générer, acheter ou vendre des NFT ou encore swapper des jetons sur des applications de finance décentralisée.

En effet, des robots ont exécuté des centaines de milliers de transactions par seconde sur le réseau Solana pour un coût totalement dérisoire, mais le protocole Solana n’est à ce stade pas capable de répondre à toutes ces requêtes en si peu de temps.

Plus d’infos à ce sujet 👉 Le réseau Solana cassé ? Que s’est-il passé ?

Ce problème a théoriquement peu de chance d’arriver sur Ethereum car les frais de transactions reviendraient trop chers aux robots, ce qui les limite dans leur volonté d’exécuter un gros nombre de transactions en très peu de temps.

Aujourd’hui, Solana propose un marché de frais optionnel, mais cela nécessite que chaque application intègre cette possibilité. Le principe est simple : si vous souhaitez que votre transaction passe en priorité, vous payez une commission supérieure aux frais de base de Solana. Autrement, vous vous exposez au risque que votre transaction soit exécutée mais ne soit pas acceptée, c’est-à-dire que vous payez des frais de transaction (vous payez l’exécution), mais vous n’avez pas de garantie que cette transaction fonctionne.

Solana a fait ce choix pour garantir des frais de transaction très bas pour la majeure partie des utilisateurs, là où Ethereum préfère imposer une logique de frais nettement plus élevés mais avec la garantie quasi certaine que la transaction fonctionne.

Frais de transaction Ethereum (ETH) vs Solana (SOL)

Solana est l’un des réseaux de crypto-monnaies les moins chers et les plus efficaces du marché – pour une simple transaction sur le réseau Solana, vous payer environ $0,022 (0,00015 SOL). Si vous souhaitez swapper des jetons sur un agrégateur de DEX comme Jupiter vous payez environ $0.065 (0,000505 SOL).

jupiter transaction fee

Le réseau principal Ethereum propose des frais bien plus élevés avec une moyenne avoisinant les $1 à $2 pour une simple transaction et $5 à plusieurs dizaines de dollars pour un swap en moyenne.

Mais Ethereum n’a pas dit son dernier mot. En effet, l’objectif à terme d’Ethereum est de pousser ses utilisateurs à utiliser des applications hébergées sur des rollups (Layer 2). Ces rollups sont optimisés pour réaliser des opérations complexes et les frais sur ces rollups sont inférieurs à ceux de Solana aujourd’hui.

frais ethereum

Par exemple, les réseaux Arbitrum, Optimism, Base, ZkSync Era et Scroll ont tous des frais de transaction souvent inférieurs à $0,01

les frais pour les swaps de jetons ou les mint de NFT sont également très bas et ne dépassent pas les $0,02 ce qui rend leur politique de frais encore plus compétitive que Solana.

Mais, comme indiqué plus haut, pour profiter de chacun de ces rollups, vous devez à chaque fois bridger des jetons d’Ethereum à ces rollups, ce qui vous coutera à chaque fois plusieurs dollars de frais de gas nécessaire pour bridger les fonds.

Une expérience utilisateur qui laisse à désirer : bridger des fonds prend plusieurs minutes à chaque fois, ce n’est pas instantané, ce qui rend l’expérience utilisateur moins agréables par rapport à Solana qui accepte vos transactions au bout de quelques secondes.

ETH vs SOL : comparatif des performances (TPS & finalité)

Vous lirez de nombreuses informations incomplètes sur internet concernant les performances respectives d’Ethereum et Solana. Il faut comprendre une chose : une simple transaction pour envoyer de l’argent d’un utilisateur A a un utilisateur B ne nécessite pas la même complexité d’exécution qu’un swap (échange) de jetons, un mint (création) de NFT ou le dépôt / retrait de liquidités sur un protocole de finance décentralisée.

Performances réelles du réseau Ethereum

Par exemple, la taille d’un bloc Ethereum est de 30 millions de gaz, la durée nécessaire pour générer un bloc est de 12 secondes et le transfert d’Ether nécessite 21 000 gaz. Cela signifie que chaque bloc peut contenir 30 millions / 21 000 = 1428 transactions.

Le nombre de transactions par seconde (TPS) théorique maximum d’Ethereum est donc de 1428 transactions / 12s = 119 transactions par seconde. Mais en réalité, Ethereum avoisine les 13 à 15 transactions par seconde (source L2beat).

ethereum mainnet tps

Si l’on cumule les transactions des différents rollups (Layer 2) en surcouche d’Ethereum, le réseau devrait être capable de gérer plusieurs dizaines de milliers de transactions par seconde, au fur et à mesure que le nombre de rollups sur le réseau va augmenter. Actuellement, nous pouvons constater environ 300 transactions par seconde.

En général, chaque rollup Ethereum gère une centaine de transactions par seconde en conditions réelles, certains rollups devraient êtres capables d’atteindre plusieurs milliers de TPS en parallélisation correctement les transactions, comme Starknet en intégrant la tech BlockSTM d’Aptos, mais aussi Polygon sur sa zkEVM et prochainement Scroll (zkEVM), Eclipse (Solana VM), Movement (MoveVM) et Fuel (FuelVM).

👉 Comparer les performances des différentes crypto monnaies sur Chainspect

max theorical tps

Performances réelles du réseau Solana

De son côté Solana, Solana présente une logique similaire pour ses transactions, souvenez-vous je vous ai parlé d’un limite de 30 millions de gaz par bloc sur Ethereum et d’un besoin de 21000 de gaz pour exécuter une transaction.

solana compute unit

Sur Solana, on ne parle pas de gaz mais de Compute Unit (CU), un bloc sur Solana est limité à 48 millions de Compute Unit et une simple transaction réalisée depuis un wallet Phantom impose une définit une limite de 500 CU par défaut mais ne consomme que 450 CU (si l’on se réfère au block explorer officiel de Solana).

Le wallet Phantom applique une marge de 50 CU au-dessus des 450 CU minimum nécessaires à la transaction pour s’assurer que la transaction passe sans erreur. En effet, de nombreux utilisateurs ont critiqué Solana car de nombreuses transactions n’étaient pas exécutées, il est donc fortement conseillé de laisser une marge d’au moins 10% de CU en plus des CU minimum qui vont être consommés pour éviter les erreurs.

Comme l’explique bien @laloutre dans ce tweet, Phantom applique 3 fonctions : Transfer (150 CU) + Limite (150 CU) + Priorité sur les frais (150 CU).

Solana peut générer environ 2 blocs par seconde et chaque bloc peut contenir 48 millions de Compute Unit (CU), cela nous fait 96 millions de CU consommables par seconde.

👉 Documentation officielle de Solana sur les Compute Unit (CU)

Il faut également savoir que sur Solana, en théorie, les validateurs de bloc du réseau réalisent une transaction « vote » qui consomme 2100 CU par validateur sur le réseau, et il y a environ 1500 validateurs sur Solana et 2 blocs par seconde on peut donc dire que chaque seconde :

Compute Unit nécessaire aux votes : 1500 (validateurs) * 2100 CU par Vote * 2 blocs / sec
=> 1500 * 2100 * 2 = 6 300 000 CU par seconde sont consommés pour assurer le consensus sur le réseau.

On peut donc dire que 96 000 000 – 6 300 000 = 89 700 000 CU peuvent être consommés pour les transactions, en excluant les votes.

La capacité max théorique du réseau Solana à exécuter des transactions initiées via des wallet Phantom aujourd’hui est donc de 89 700 000 / 500 = 179400 transactions par seconde. Mais, dans les faits beaucoup de transactions ne sont pas de simples transactions, il y a aussi des swap de jetons, des mint de NFT et plein d’autres actions plus complexes qui consomment bien plus de CU.

On note aujourd’hui d’ailleurs que la majeure partie des transactions sur Solana (80%~90% des transactions) sur le réseau sont dédiées aux votes, soit 2000 à 3000 transaction par seconde pour les votes et quelques centaines pour les autres transactions.

Solana tps voting vs real
Santé des transactions sur Solana – Source Dune

Comme sur Ethereum, Solana ne fait pas que de simple transaction, il existe aussi des transactions plus complexes, par exemple un swap Uniswap sur Ethereum nécessite en moyenne 280000 de gaz, contre 21000 de gaz pour une simple transaction.

Sur Solana, chaque action nécessite aussi un nombre de Compute Unit plus ou moins élevé, c’est aux développeurs d’applications de prendre le temps de benchmarker le nombre de Compute Unit nécessaire pour que leurs transactions soit exécutées.

Rappelez vous qu’une simple transaction est souvent déclarée avec une limite de 500 CU sur Solana, un swap de jetons sur l’agrégateur de DEX Jupiter v6 peut déclarer 200 000 à 500 000 CU en fonction de la complexité de la transaction, soit 400 à 1000 fois plus qu’une simple transaction !

solana compute unit2

Reprenons notre calcul de tout à l’heure et adaptons-le à des swap complexes sur Jupiter :

89 700 000 / 500000 = 179,4 transactions par seconde si le réseau Solana ne faisait que des swaps complexes sur Jupiter. Soit 1000 fois moins de transactions que de simples transferts via Phantom.

Vous pouvez donc constater que Solana, grâce à la parallélisation des transactions et l’efficacité de sa machine virtuelle (Sealevel VM), est capable de gérer plusieurs centaines de TPS, là ou Ethereum reste limite entre 13 à 15 TPS actuellement sur sa couche principale (le Layer 1).

Selon Chainspect, le nombre maximum de vraies transactions par seconde mesuré sur le réseau Solana est de l’ordre de 1790 TPS, nous sommes loin des 65000 TPS annoncés mais cela reste largement supérieur à Ethereum et tous les rollups cumulés à ce stade.

A la fin de l’année 2024, un nouveau client pour validateur Solana nommé Firedancer devrait faire son apparition, il s’agit d’un client logiciel développé par l’entreprise Jump ayant pour objectif de permettre à Solana de décupler sa capacité théorique à gérer des transactions.

Le protocole Solana pourra, grâce à Firedancer, finaliser ses transactions plus rapidement avec un temps de finalité de l’ordre de 0,4 à 0,5 secondes contre 2 secondes en moyenne actuellement, rendant les transaction quasi instantanées pour les utilisateurs.

Ethereum à ce jour propose une finalité déterministe des transactions au bout d’une douzaine de minutes. C’est pour cela que le fait de bridger des fonds d’Ethereum (Layer 1) à des rollups (Layer 2) met pas mal de temps. En revanche, lorsque vous effectuez des transactions sur Ethereum comme approuver une paire de jetons avant de swap, ou un swap des jetons, la transaction peut être prise en considération au bout de 12 à 24 secondes (1 à 2 blocs).

Ethereum compte à l’avenir proposer une mise à jour permettant de finaliser les transactions au bout d’un bloc de 12 secondes (single slot finality), mais cela n’arrivera pas avant plusieurs années probablement.

Mais ce n’est pas tout, le client Firedancer permettra également de booster la capacité de Solana à gérer des transactions, Messari indique que Solana pourrait gérer entre 85000 et 180 000 transactions par seconde, en excluant les votes de gouvernance.

Il s’agit ici d’une capacité théorique du réseau à bien mieux gérer des transactions complexes, nous verrons dans la pratique si Solana tient sa promesse, si c’est le cas, ce sera une petite révolution car la technologique de Firedancer pour être utilisé par des Layer 2 Ethereum exploitant la machine virtuelle de Solana comme le rollup Eclipse, qui compte, intégrer la technologie de Firedancer à son séquenceur au plus tôt.

Ethereum : en route vers les 100 000 transactions par seconde ?

Ethereum souhaite, à l’aide de sa vision centrée sur la multiplication des Rollups (rollup centric), dépasser les 100 000 transactions par seconde. Pour cela, nous avons besoin de rollups de nouvelle génération aptes à gérer des milliers voir des dizaines de milliers de transactions par seconde.

Voici quelques rollups à surveiller 👇

MegaETH, le L2 EVM capable de gérer 100 000 TPS à lui seul ?

MegaETH est un rollup EVM compatible soi-disant capable de proposer jusqu’à 100000 TPS avec une latence ridicule d’1ms, par bloc soit 100 blocs par seconde, la promesse est gigantesque. Pour arriver à cette prouesse, MegaETH se base sur la sécurité économique fournie par Eigen Layer.

Le projet est soutenu par Vitalik (co-fondateur Ethereum), Joseph Lubin (CEO Consensys) & Sreeram Kannan (CEO d’Eigen Layer) 👉 Plus d’infos sur MegaETH

Movement : MoveVM + EVM Parallel, le combo gagnant ?

Movement est un réseau de blockchains modulaires basées sur le langage Move que l’on peut retrouver sur les projets Sui & Aptos.

Movement possédera son propre Layer 1 : Move M1, interopérable avec l’écosystème Aptos mais également un Layer 2 Ethereum nommé Move M2, qui exploitera la technologie ZK et la machine virtuelle MoveVM.
Ce Layer 2 Move M2 sera lui aussi interopérable avec le Layer 1 Move M1 et les autres blockchains qui seront lancés sur l’écosystème Movement.

De plus, pour permettre aux développeurs Ethereum de construire sur son écosystème, Movement propose également la première Move-EVM parallélisée, combinant les avantages du langage Move avec la compatibilité de l’EVM d’Ethereum et la parallélisation des transactions afin de proposer des performances nettement supérieures aux rollups EVM traditionnels.

De plus, grâce au séquenceur décentralisé, Movement offre une finalité des transactions en moins d’une seconde et une capacité théorique de 160 000 TPS sur son Layer 2. Le rollup M2 est présentée comme un des layer 2 les pluss rapides et les plus sécurisés du marché, utilisant Celestia pour la disponibilité des données.

Eclipse : le meilleur de Solana sur Ethereum

Eclipse est un un Layer 2 d’Ethereum qui se présente lui aussi comme l’un des plus rapides, en exploitant la machine virtuelle de Solana (SVM) comme environnement d’exécution. Eclipse offre une scalabilité optimisée pour les applications puissantes, grâce à l’exécution parallèle de la Solana VM.

Eclipse utilise le système de disponibilité des données de Celestia (DAS), permettant aux utilisateurs de vérifier eux-mêmes que les données des blocs Eclipse ont été rendues disponibles.

Nous n’avons pas de données précises concernant les performances mais nous pouvons imaginer des performances similaires à Solana soit plusieurs centaines voir milliers de transactions par seconde, de plus, Eclipse intégrera la technologie Firedancer de Solana lorsqu’elle sera disponible et stable.

eclipse firedancer

L’intégration de Firedancer pourrait permettre de décupler les performances d’Eclipse, si l’on se réfère aux estimations fournies par Messari, pourquoi pas atteindre entre 85 000 et 180 000 transactions par seconde. Plus sérieusement, dans la réalité, ne serait ce que plusieurs milliers de transactions par seconde en conditions réelles sur ce rollups serait une prouesse, nous verrons le résultat de ce travail en début d’année 2025 probablement, le temps que Firedancer soit disponible sur Solana.

Layer N – Un Layer 2 next gen exploitant Eigen layer

Layer N est un Layer d’Ethereum, conçu comme un réseau de machines virtuelles personnalisées (XVMs) alimentées par une couche de communication et de liquidité partagée. Layer N utilise un StateNet avec des opérations optimistes et des preuves de faute zk, ce qui lui permet d’atteindre des performances comparables à celles de nombreux systèmes centralisés.

Lors de tests internes, Layer N a atteint 30 000 transactions par seconde, avec un pic de 120 000 TPS.

Layer N permet le développement de XVMs (machines virtuelles extensibles), qui sont des VMs spécifiques aux applications et personnalisables.

Il propose notamment NordVM : une XVM spécifique aux échanges, conçue pour rendre les carnets d’ordres on-chain aussi performants que les échanges centralisés & N-EVM : une version optimisée et publique de l’EVM, destinée aux développeurs de contrats intelligents Solidity.

Polygon AggLayer et Avail Nexus : l’interopérabilité parfaite entre les rollups ?

Polygon AggLayer et Avail Nexus sont respectivement 2 technologies ayant leur propre couche, ce ne sont pas des rollups mais des couches dédies pouvant être exploitées par les rollups afin de faciliter grandement la mutualisation des liquidités et des actions entre les différents rollups de l’écosystème Ethereum mais également Bitcoin.

Si les principaux rollups intègrent ces technologies, les utilisateurs auront une expérience utilisateur unifiée et crosschain quasi parfaite. Pour le moment seuls Polygon zkEVM, Astar zkEVM & OKX zkEVM intègrent la technologie AggLayer de Polygon.

Du côté d’Avail, de nombreux partenariats avec les principaux rollups ont été effectués comme Arbitrum, Optimism, Starknet, zkSync et Polygon zkEVM, rendant cette solution potentiellement plus attrayante pour les différents acteurs de l’écosystème. Cependant, pour le moment, personne ne semble encore intégrer la technologie Avail Nexus permettant l’interopérabilité entre les rollups.

avail nexus layer rollup

Décentralisation des validateurs Ethereum & Solana

Solana a environ 1511 validateurs sur son réseau avec une supermajorité de 20.

validateurs Solana

La supermajorité de 20 représente le plus petit nombre de validateurs qui, ensemble, contrôlent plus de 33% de l’enjeu total (jetons en staking). Ces 20 top validateurs pourraient théoriquement censurer/haltérer le réseau en cas de collusion. C’est la même chose sur Ethereum 2.0, depuis sont passage en Proof of Stake, il faut contrôler plus de 33% de l’enjeu pour pouvoir attaquer le réseau contre 50% sur des réseaux en Proof of Work comme Bitcoin ou Ethereum avant sa mise à jour The Merge.

Le nombre de validateur sur Solana augmentera progressivement au fur et à mesure du temps, le réseau a déjà atteint un nombre de 2560 validateurs (source solanacompass) par le passé.

Sur Ethereum, il y a plus d’1 million de validateurs mais ce n’est pas tellement le nombre de validateurs qui compte mais plutôt à quel point il est difficile de corrompre au moins 1/3 des validateurs du réseau pour pouvoir l’attaquer (censurer/haltérer le consensus).

ethereum validateurs consensus
Pools de Staking Ethereum – Source https://explorer.rated.network/

On peut lire souvent sur Internet que la supermajorité sur Ethereum n’est que de 2, on parle également de coefficient de Nakamoto de 2, mais ce n’est pas tout à fait vrai.

Oui effectivement en cumulant les entités LIDO (29,18%) et Coinbase (13,14%) on peut voir que 42.32% des validateurs sont sous le contrôle de ces 2 entités mais LIDO n’a pas de contrôle directe sur tous les validateurs, c’est en réalité un groupe composé de 48 entités indépendantes les unes des autres, qui représentent chacun entre 0,27% et 0,85% des validateurs au maximum.

Il serait donc plus « honnête » de parler de supermajorité de 49 ou de coefficient de Nakamoto de 49, malgré cela, il faut quand même espérer que dans le futur, LIDO perde de son monopole au profit d’autres concurrents afin de rassurer les utilisateurs et investisseurs.

Un site internet nommé Nakaflow.io référence la supermajorité ou coefficient de nakamoto des crypto monnaies en Proof of Stake majeur, on peut d’ailleurs noter que les réseaux MINA et Polkadot (DOT) sont les réseaux les plus décentralisés et à l’inverse, de nombreux projets de l’écosystème Cosmos Hub comme Cosmos (ATOM), Agoric (BLD) & Osmosis (OSMO) ont des score relativement bas, ce qui peut représenter un risque pour la décentralisation et la sécurité de ces protocoles.

supermajorite proof of stake crypto

Coûts pour devenir et maintenir un validateur : les deux projets ont une vision idéologique différente 👇

Validateur sur Ethereum : combien ça coûte ?

Ethereum impose du matériel moins performant mais un minimum de 32 ETH (soit $100 000 d’ETH au prix actuel) pour devenir validateur, promettant ainsi une décentralisation gigantesque avec environ un million de validateurs sur son réseau à travers le globe.

ethereum validateur
Plus d’1 million de validateurs actifs sur Ethereum le 27 juin 2024 – Source https://beaconcha.in

Pour devenir un validateur sur Ethereum, plusieurs coûts et exigences doivent être pris en compte :

  1. Dépôt minimum de 32 ETH : la principale exigence pour devenir un validateur sur Ethereum est de déposer 32 ETH. Ce montant est nécessaire pour participer au processus de validation des transactions et de création de blocs sur le réseau Ethereum.
  2. Matériel et logiciels : vous aurez besoin d’un ordinateur ou d’un serveur capable de faire tourner un des clients Ethereum. Les clients ne sont que des logiciels qui permettent aux ordinateurs/serveurs d’interagir avec le réseau Ethereum. Le matériel requis n’est pas particulièrement coûteux : un processeur avec plus de 4 cœurs + 16 Gb de RAM ou plus + un disque SSD rapide avec au moins 1 To d’espac et une connexion internet avec une bande passante de 25 MBit/s.
  3. Frais de transaction (Gas fees) : bien que les frais de transaction ne soient pas directement liés au staking, ils peuvent s’appliquer lors de la configuration initiale et des opérations de maintenance du nœud de validation.
  4. Maintenance et mise à jour : en tant que validateur, vous devez maintenir et mettre à jour régulièrement vos logiciels pour assurer le bon fonctionnement et la sécurité de votre nœud. Cela peut nécessiter du temps et des compétences techniques.
  5. Risques et opportunités : il est important de noter que les fonds déposés (32 ETH) sont bloqués et ne peuvent pas être retirés immédiatement. De plus, il existe des risques de pénalités sur vos ETH en cas de comportement malveillant ou de défaillance du nœud (serveur hors ligne).

Il faut l’équivalent d’un petit ordinateur à 300€ 🗄️, une connexion internet 🛜 correcte (environ 360€ / an) pour gérer un nœud sur Ethereum, payer l’électricité (~172€ / an), s’ajoute à cela 32 ETH minimum par validateur soit 32 * 3200€ = 102400€ d’ETH.

Estimation de la consommation énergétique d’un serveur de staking Ethereum

Un ordinateur de bureau ou un serveur utilisé pour le staking consomme généralement environ 100 watts (processeur + ram + carte mère à alimenter) et doit fonctionner 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.

Calcul de la consommation mensuelle : 100 watts * 24 heures = 2,4 kWh par jour soit 72 kWh par mois

Calcul du coût énergétique à l’année :Le coût de l’électricité varie selon les pays, mais prenons une moyenne de 0,20€ par kWh pour la France : 72 kWh * 0,20 € /kWh = 14,4€ par mois ou 172.8€ par an.

En résumé combien ça coute de participer au consensus d’Ethereum ?

Le plus gros budget est donc le budget de départ de plus de 102400€ pour pouvoir devenir validateur soit même et 300€ pour s’équiper d’un serveur adapté.

Il n’y aura que peu de frais supplémentaire à part l’électricité et internet pour maintenir en ligne le validateur soit un peu plus de 532€ par an.

Pour faciliter la vie des validateurs, Ethereum permettra dans sa prochaine mise à jour (Ethereum Pectra) au 1er trimestre de 2025 de bloquer jusqu’à 2048 ETH par validateur contre 32 ETH actuellement, ce qui réduira le budget lié à l’électricité, au matériel mais aussi le nombre de validateurs sur son réseau. On peut imaginer une chute de 1 million de validateurs à 100 000 validateurs, ce qui reste largement suffisant pour maintenir la sécurité et la décentralisation du réseau.

Validateur sur Solana : combien ça coûte ?

Contrairement à Ethereum, Solana impose sur matériel informatique beaucoup plus performant pour les validateurs de son réseau.

Il est recommandé d’avoir un serveur avec un processeur d’au moins 12 coeurs / 24 threads, 256 Gb de RAM et il est recommandé d’avoir 2 disques SSD NVME avec beaucoup d’espace 500 GB minimum pour les Accounts & 1 TB minimum pour le Ledger (source Solana Hardware requirement).

De plus il faut une connexion internet en fibre optique d’1Gb/s en symétrique (download/upload) ce qui fait grimper la facture internet.

Ce matériel haute performance est également plus énergivore en électricité, la facture d’électricité sera donc bien supérieure à Ethereum pour les validateurs.

🗳️ Budget dédié aux votes : pour pouvoir participer au consensus et voter à la création de chaque bloc, il faut également en réserve environ 1.1 SOL par jour, ce qui signifie qu’environ 400 SOL sont dépensés chaque année rien que pour la gouvernance en plus du matériel nécessaire. 400 SOL au prix de 150€ l’unité revient à 60000€ de SOL par an uniquement pour les votes, ça pique !

Note : la fondation Solana propose un programme de subvention pour assister les nouveaux validateurs à participer à la décentralisation en leur couvrant une partie des frais lors de leur 1ère année 👉 voir ici.

solana requirement

🗄️ Budget serveur : si vous faites la machine vous même compter facilement 3000€ de matériel.

Budget électricité : une machine haute performance doit consommer environ 200 watt soit 2 fois plus que pour Ethereum, je vais vous épargner le calcul et doubler le budget électricité que nous avons calculé pour Ethereum : 2 * 72 kWh * 0,20 € /kWh = 28,8€ par mois ou 345,6€ par an.

🛜 Budget Internet : en France nous avons de la chance et une fibre optique Orange avec 5 Gb/s en descendant et 2Gb/s en montant coûte environ 58€ / mois soit 696€ par an.

💰 Budget total : 3000€ (coût fixe) + 345,6€ /an (électricité) + 696€ /an (internet) = 3000€ + 1041,6€ / an

Il existe également des offres Cloud à $408/mois chez Lattitude.sh qui vous dispenseront de payer vous même un serveur, l’électricité et une connexion internet dédiée : 408 * 12 = $4896 / an ou 4 573,87€ / an.
De plus vous n’aurez pas à héberger vous même la matériel, ce qui est nettement plus pratique.

serveur Solana

En résumé il faut compter plus de 60000€ de SOL par an et environ 4000€ par an par serveur pour assurer la validation du réseau Solana.

Malheureusement, il est difficile de calculer combien de SOL doivent être délégués sur un validateur pour que celui-ci soit rentable car de nombreux facteurs rentrent en compte : les revenus proviennent principalement des récompenses de staking et une partie des frais de transaction du réseau, depuis mai 2024 tous les frais de transactions collectés par mes validateurs lorsque les transactions sont prioritaires partent à 100% dans les poches des validateurs de Solana, mais nous ne savons pas combien partent dans les poches des petits validateurs de Solana précisément pour calculer la rentabilité.

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