Les projets DePIN se font de plus en plus populaires sur le marché des crypto monnaies. Depuis plusieurs mois, les jetons associés à cette nouvelle technologie suscitent un intérêt pour le moins considérable parmi les investisseurs.
Dans cet article, on vous propose une liste non-exhaustive de 5 crypto-monnaies DePIN qui, selon nous, possèdent des fondamentaux solides et apportent des avantages concrets à l’industrie.
DePIN : c’est quoi ?
Lorsque l’on parle de “DePIN”, ou « Infrastructure Physique Décentralisée », il s’agit de l’utilisation de la technologie blockchain pour gérer des infrastructures physiques comme les serveurs, les réseaux de calcul, ou les systèmes de stockage, mais de manière décentralisée.
En d’autres termes : le principe est d’utiliser la décentralisation (offerte par la blockchain) pour améliorer l’efficacité et la sécurité des infrastructures que nous utilisons au quotidien.
Il faut comprendre que, traditionnellement, les infrastructures physiques sont gérées par des entreprises centralisées comme Google, Amazon ou Microsoft. Sauf que ces entreprises possèdent et contrôlent bien souvent d’énormes centres de données (pour le cloud computing, stockage de données, etc.). Le problème étant que cette centralisation rend les coûts plus élevés pour les startups, en plus crée des “points uniques de défaillance” qui peuvent devenir extrêmement problématiques en cas de panne.
Avec les réseaux DePIN, les infrastructure sont réparties à travers un réseau de participants indépendants (exemple : votre ordinateur). Et chaque participant peut contribuer avec ses propres ressources (comme de l’espace de stockage, de la puissance de calcul) au réseau, rendant ainsi les couts bien moins élevés pour les startups / développeurs.
D’autre part, les participants qui offrent leurs ressources au réseau sont récompensés en crypto-monnaies. Par exemple, quelqu’un qui partage de la puissance de calcul peut être payé en tokens spécifiques au projet.
Pour en apprendre davantage sur le fonctionnement des DePIN 👉 cliquez sur ce lien
5. Walrus (WAL)
Walrus est un protocole de stockage décentralisé lancé en avril 2025 et basé sur la blockchain Sui. Conçu comme une solution DePIN (Decentralized Physical Infrastructure Networks), il propose un nouveau moyen d’héberger des fichiers volumineux, comme des vidéos, images ou documents, tout en assurant performance, sécurité et flexibilité d’usage.
Contrairement aux options traditionnelles du Web3 (Arweave, Filecoin), Walrus intègre une approche plus légère et programmable, pensée pour s’adapter aux besoins croissants des applications décentralisées.

Un stockage décentralisé optimisé
Walrus s’attaque à trois problèmes majeurs des systèmes de stockage décentralisés actuels :
- Coûts prohibitifs : Les solutions existantes comme Arweave et Filecoin sont souvent trop chères pour un usage massif
- Performance limitée : Les approches traditionnelles souffrent de lenteurs dans la récupération et le traitement des données
- Manque de programmabilité : Les données stockées sont généralement statiques et déconnectées des applications blockchain
Mais aussi, le cœur du protocole repose sur « Red Stuff », un algorithme d’encodage 2D. Pour faire simple, il fragmente les fichiers en petits morceaux appelés “slivers”, ensuite distribués intelligemment sur le réseau. Cette méthode réduit le facteur de réplication à 4,5x seulement, soit bien en dessous des standards actuels, tout en garantissant un haut niveau de fiabilité. Résultat : une infrastructure moins coûteuse, plus rapide, et évolutive.
Le token WAL au cœur de l’écosystème
Côté token, WAL joue un rôle central. L’écosystème repose sur :
- Le paiement en WAL pour stocker des fichiers pendant une durée choisie
- Le staking via un système de Delegated Proof of Stake (dPoS) pour sécuriser le réseau
- Une gouvernance ouverte, où les détenteurs participent aux décisions via des mécanismes communautaires
L’offre totale du token WAL est plafonnée à 5 milliards, avec un déverrouillage linéaire jusqu’en 2033. Plus de 60 % sont destinés à la communauté : 43 % via une réserve communautaire, 10 % pour des airdrops, et 10 % via des subventions.
Développé par Mysten Labs, l’équipe derrière la blockchain Sui, Walrus bénéficie déjà d’un soutien notable. L’entreprise a levé 140 millions de dollars auprès d’investisseurs réputés comme Andreessen Horowitz, Standard Crypto et Franklin Templeton. Le lancement de son testnet public le 15 mai 2025 montre une approche prudente mais solide.
4. Filecoin (FIL)
Filecoin est un réseau de stockage de données décentralisé qui utilise la technologie blockchain pour permettre aux utilisateurs de louer leur espace de stockage inutilisé en échange de jetons FIL. Concrètement, Filecoin offre une alternative plus sûre et flexible par rapport aux solutions centralisées telles qu’Amazon S3 et Dropbox. En effet, ce réseau décentralisé permet à n’importe qui de louer ou d’acheter de l’espace de stockage.
Filecoin repose sur le protocole IPFS (InterPlanetary File System), qui est un système de fichiers distribué peer-to-peer ne dépendant pas de serveurs centralisés. En outre, Filecoin introduit des incitations financières pour les utilisateurs qui partagent leur espace de stockage. Récemment, ce projet a attiré de nombreux utilisateurs et investisseurs grâce à son approche innovante du stockage de données.
Caractéristiques principales :
- Stockage décentralisé : Répartition des données sur plusieurs ordinateurs à travers le monde.
- Preuve de stockage : Utilise la Proof-of-Replication (PoRep) et la Proof-of-Spacetime (PoSt) pour garantir l’intégrité des données stockées.
- Économie du marché libre : Les fournisseurs de stockage fixent leurs propres prix et conditions.
- Sécurité : Réseau peer-to-peer offrant une résilience contre la censure et la manipulation des données.
- ICO record : A levé plus de 257 millions de dollars lors de son ICO en 2017.
À quoi sert le jeton $FIL ?
Le jeton FIL est utilisé pour payer les services de stockage et récompenser les mineurs sur le réseau Filecoin. Autrement dit, les mineurs sont rémunérés en FIL pour fournir de l’espace de stockage et pour maintenir l’intégrité du réseau en exécutant les processus de preuve.
De plus, les détenteurs de FIL peuvent participer à la gouvernance du réseau, influençant ainsi les décisions concernant les futures améliorations et mises à jour du protocole. Finalement, le modèle économique de Filecoin repose sur la création d’un marché de stockage décentralisé où l’offre et la demande déterminent les prix.
Pour en apprendre davantage sur Filecoin 👉 cliquez sur ce lien
3. Helium (HNT)
Lancé en 2019, Helium est un protocole blockchain qui propose une alternative décentralisée aux réseaux mobiles traditionnels. Son objectif : bâtir une infrastructure sans fil open-source à l’échelle mondiale, principalement dédiée à l’Internet des Objets (IoT) et, plus récemment, à la 5G.
Grâce à un modèle économique participatif et une architecture technique bien pensée, Helium essaye d’améliorer complètement la manière dont on conçoit les réseaux sans fil. Aujourd’hui, ce sont plus de 375 000 hotspots déployés dans 192 pays qui constituent le réseau Helium.

Un réseau physique décentralisé (DePIN)
Helium s’attaque à trois problèmes majeurs des réseaux classiques :
- Une centralisation extrême par des opérateurs qui détiennent 90 % des infrastructures
- Des coûts élevés, notamment pour la 5G (plus de 200 000 $ pour une tour classique, contre seulement 500 $ pour un hotspot Helium)
- Une inadéquation avec le faible besoin énergétique des objets connectés.
Pour y répondre, Helium repose sur trois couches interconnectées :
- Couche physique : les utilisateurs installent des hotspots LoRaWAN ou 5G chez eux.
- Couche blockchain : le projet fonctionne sur Solana depuis 2023 pour des raisons de scalabilité.
- Couche incitative : les participants reçoivent des HNT pour leur rôle actif.
Proof-of-Coverage : vérification via la radio
Contrairement à Bitcoin qui utilise le minage standard (et très énergivore), Helium s’appuie sur le Proof-of-Coverage (PoC), un consensus original qui valide la présence des hotspots via des signaux radio. Ce mécanisme se compose de trois rôles :
- Le challenger génère aléatoirement des défis à résoudrea
- Le transmetteur envoie un signal en réponse
- Les témoins (hotspots voisins) vérifient qu’ils ont bien capté le signal.
Chaque rôle est récompensé : 3,5 % vont au challenger, 19,3 % au transmetteur, et 77,2 % aux témoins. Pour équilibrer la géographie du réseau, Helium utilise un système de zones hexagonales virtuelles qui limite les clusters de hotspots trop proches.
Note : les pourcentages de distribution ont pu évoluer avec la migration sur Solana et les mises à jour récentes.
HNT : cœur économique du réseau
Le HNT alimente tout l’écosystème, selon trois mécanismes principaux :
- Burn-and-Mint : chaque utilisation du réseau “brûle” (burn) du HNT, échangeable contre des Data Credits (DC), un token stable adossé à 1 $ US.
- Distribution dynamique : l’offre maximale est de 223 M HNT, avec un halving tous les deux ans, 15 millions HNT ont été émis en 2023, 7,5 M prévus pour 2025.
- Gouvernance : les HNT peuvent être stakés pour générer des veHNT, qui permettent de voter sur les évolutions du protocole via les Helium Improvement Proposals (HIP).
L’utilité du réseau est prouvée : lors de l’ouragan Helene en septembre 2024, les hotspots Helium ont maintenu la connectivité dans plusieurs zones où les infrastructures classiques étaient hors service. Le projet collabore aussi avec des partenaires comme Nova Labs pour le roaming mondial et avec RAKwireless pour le matériel.
Aujourd’hui, Helium prévoit de déployer 500 000 hotspots 5G d’ici 2026 et d’intégrer bientôt l’OpenRoaming, qui permettra une itinérance fluide entre réseaux.
En cassant le modèle ultra-centralisé actuel et en proposant un abonnement 5G à 20 $/mois contre 100 $ chez certains opérateurs, Helium met la blockchain au service de la connectivité publique.
Pour en apprendre davantage sur Helium et son jeton HNT 👉 cliquez sur ce lien
2. Arweave (AR)
Arweave est un réseau de stockage décentralisé qui propose une solution unique pour le stockage permanent des données, connue sous le nom de « permaweb.
Concrètement, le projet vise à résoudre le problème de la perte de données sur Internet en permettant aux utilisateurs d’archiver de manière indéfinie les informations sur le web. Arweave utilise un protocole peer-to-peer pour connecter les utilisateurs disposant de grands espaces de stockage, qui sont récompensés avec des tokens AR pour leur contribution au réseau.
En fait, le permaweb d’Arweave permet de créer un web où les informations sont accessibles en permanence et ne peuvent pas être censurées ou manipulées. Cette approche offre une fiabilité et une transparence accrues pour les données stockées, attirant ainsi de nombreux développeurs et créateurs de contenu. De plus, Arweave a également développé une API qui permet aux programmeurs de créer des applications décentralisées sur sa plateforme.
Caractéristiques principales :
- Stockage permanent : Les données sont stockées de manière indéfinie et immuable.
- Peer-to-peer : Utilisation de grands espaces de stockage distribués par les utilisateurs du réseau.
- Flexibilité des API : Permet aux développeurs de créer des applications décentralisées sur la plateforme.
- Modération de contenu : Les participants peuvent choisir les types de données qu’ils souhaitent stocker.
- Cas d’utilisation variés : Utilisé pour le stockage permanent de données, y compris des jetons non fongibles (NFT) et des codes de développeurs.
À quoi sert le jeton $AR ?
Le jeton AR est le token natif de la blockchain Arweave. Il est utilisé pour payer les frais de transaction sur le réseau, y compris le stockage et la récupération des données. Par conséquent, les utilisateurs doivent utiliser des tokens AR pour payer le stockage distribué des données sur la blockchain Arweave.
De plus, les tokens AR incitent les participants à partager leur espace de stockage en échange de récompenses.
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1. Render Network (RNDR)
Render Network utilise la blockchain pour ainsi dire transformer le domaine du rendu 3D, en particulier dans les effets spéciaux et l’animation.
Concrètement, le réseau permet aux utilisateurs de partager la puissance de calcul de leurs GPU à des startups et développeurs qui en ont besoin pour la réalisation de tâches de rendu, récompensant les fournisseurs avec des jetons RNDR. Autrement dit : les fournisseurs de puissance de calcul permettent d’alimenter les modèles d’autres entreprises axées sur le rendu 3D, de manière à ce qu’elles évitent de passer par des géants de la tech (AWS, etc.).
Le réseau facilite également la formation des modèles IA, nécessaires pour automatiser et améliorer les rendus 3D. Par conséquent, Render Network a établi des partenariats stratégiques avec d’autres plateformes, telles qu’IoNET, pour accéder à des clusters de GPU décentralisés, augmentant ainsi sa capacité à offrir des services de rendu de haute qualité.
Caractéristiques principales :
- Rendu 3D décentralisé : Partage de la puissance de calcul pour des projets graphiques intensifs.
- Utilisation de l’IA : Optimisation des processus de rendu grâce à l’intelligence artificielle.
- Économie circulaire : Les transactions entre créateurs et fournisseurs de GPU sont facilitées par les tokens RNDR.
- Gouvernance décentralisée : Les détenteurs de tokens influencent le développement du projet.
- Partenariats stratégiques : Collaboration avec IO.net pour l’accès à des clusters de GPU décentralisés.
À quoi sert le jeton $RNDR ?
Le jeton RNDR est utilisé pour payer les services de rendu sur le réseau. Il sert également à la gouvernance, permettant aux détenteurs de tokens de participer aux décisions concernant le développement du protocole.
Les fournisseurs de GPU sont récompensés en RNDR pour leurs services de rendu, créant ainsi une « économie circulaire » où la puissance de calcul est échangée contre des tokens. Ainsi, les utilisateurs peuvent choisir différents niveaux de service en fonction de leurs besoins, déterminant la vitesse, le coût et la sécurité du rendu.
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Bonus : Aethir (ATH)
Aethir est un protocole DePIN lancé en juin 2024 sur Ethereum, avec pour objectif de transformer le cloud computing grâce à une approche décentralisée de gestion des ressources GPU. En fait, le projet s’adresse aux secteurs comme l’intelligence artificielle, le machine learning et le gaming, en agrégeant les GPU sous-utilisés dans le monde entier.
Et cette mutualisation permet de proposer une puissance de calcul à haute performance avec des coûts nettement inférieurs par rapport aux fournisseurs classiques. En collaboration avec des partenaires majeurs comme NVIDIA, Qualcomm et HPE, et fort d’une capitalisation d’environ 400 millions de dollars, Aethir veut clairement démocratiser l’accès à l’infrastructure informatique de pointe.

Une réponse à la pénurie mondiale de GPU
Aethir répond à trois problèmes critiques de l’industrie :
- Pénurie de GPU : la croissance de l’IA, notamment pour l’entraînement de modèles comme GPT-4, fait exploser la demande. Un seul entraînement de ce type requiert plusieurs milliers de GPU pendant 100 jours.
- Coûts prohibitifs : les tarifs chez AWS ou Google Cloud pour des accélérateurs comme le NVIDIA H100 peuvent atteindre 15 $/heure, un prix hors de portée pour la majorité des PME.
- Gaspillage des ressources : malgré la demande, beaucoup de GPU dans le monde tournent sous les 30 % de leur capacité. On estime à plusieurs centaines milliards de dollars cette inefficacité.
Pour surmonter ces défis, le protocole s’appuie sur trois briques techniques : les Checker Nodes (validateurs du réseau), les Containers, qui fournissent la puissance GPU mutualisée , et les Indexers, qui assurent l’appariement efficace entre la demande et l’offre de ressources.
On retrouve aussi « Aethir Edge« , un matériel physique pouvant être déployé dans des centres de données ou localement pour partager la puissance inexploitée.

Architecture technique : Le triptyque innovant
- Couche Edge (Matérielle) : les dispositifs Aethir Edge embarquent un processeur Qualcomm Snapdragon 865 et une connectivité Wi-Fi 6. Chaque appareil peut partager une grande partie de sa capacité GPU tout en garantissant les fonctions locales. Cela permet d’unifier performances et rendement énergétique, via une participation passive.
- Couche Réseau (Blockchain) : le réseau repose sur un consensus de « Proof of Rendering (PoR) » qui confirme que les calculs ont bien été effectué. Plus de 75 000 licences Checker Node ont été distribuées, mais le nombre de nœuds actifs est de l’ordre de 22 000 à 75 000 selon les périodes.
- Couche Application : deux produits majeurs illustrent la puissance d’Aethir. Le premier, c’est « Atmosphere« , une plateforme de cloud gaming capable de proposer du streaming 4K à 120 FPS sur mobile. Le second, c’est « APhone« , un smartphone cloud entièrement virtuel, permettant à n’importe quel appareil d’accéder à des apps lourdes en calcul.
Grâce à cette configuration multi-couche, Aethir peut garantir une latence inférieure à 15 ms, soit trois fois moins que les services centralisés actuels.
Tokenomics de l’ATH : Un modèle incitatif équilibré
Le token ATH possède une offre totale de 42 milliards d’unités. Sa distribution est structurée pour accompagner la croissance durable du réseau :
- Récompenses aux contributeurs : 23 % sont attribués aux opérateurs Aethir Edge, 10 % aux Checker Nodes et 5 % en bonus
- Développement écosystème : 15 % pour les subventions et partenaires stratégiques
- Staking et gouvernance : 20 % à la communauté via des dispositifs participatifs
Aethir adopte également un système Burn-and-Mint : chaque utilisation du réseau implique la destruction de tokens ATH en échange de Data Credits (stablecoin indexé sur le dollar). Ce schéma crée une pression déflationniste naturelle. Déjà, plus de 2,1 millions de dollars en ATH sont brûlés chaque mois.
Vous l’aurez compris, Aethir démontre que l’association blockchain à une infrastructure matérielle peut faire émerger une alternative viable aux géants du cloud. Son modèle basé sur la contribution active, des performances basées sur la vérification décentralisée et une gouvernance communautaire lui donnent une vraie chance de transformer durablement l’accès aux ressources informatiques critiques.
Pour en apprendre davantage sur Aethir et son jeton ATH 👉 cliquez sur ce lien