Le réseau Ethereum, contrairement à celui du Bitcoin, apparait non pas comme une réserve de valeur, mais plutôt comme un réseau évolutif. Deuxième plus grosse crypto monnaie, l'Ethereum semble être le chouchou des nouveaux investisseurs.
À quoi les holders doivent-ils s'attendre avec Ethereum en Proof-of-stake ? On vous dit tout à travers cet article !
Qu'est-ce que l'Ethereum
Ethereum a été fondé en 2013 par Vitalik Buterin avec l'aide de plusieurs co-fondateurs. C'est en 2015 que le protocole Ethereum voit le jour. Moins d'un an après, le réseau procède à un Hard Fork, c'est-à-dire à une scission en deux blockchains distinctes. L’Ether d’un côté (ETH), et son spin-off appelé Ethereum Classique (ETC) de l'autre.
Cette mesure fut prise suite au vol de plus de 3.6 millions de jetons ETH qui représentaient plus de 5% du volume total d’Ethers en circulation. Grâce au hard fork, les utilisateurs touchés par le piratage ont pu récupérer leurs tokens sur la blockchain Ethereum (ETH).
Outre son histoire, la blockchain d'Ethereum a été créée avec comme objectif principal de permettre aux développeurs de faire fonctionner leurs applications décentralisées sur la blockchain. Tout comme le Bitcoin, Ethereum appartient au marché des crypto monnaies et fonctionne sans organe central de contrôle. Il opère comme un ordinateur unique pour toute la planète. Tout le monde y a accès, mais personne n'a le pouvoir pour le censurer.
Le réseau Ethereum est une base de données géante transparente disposant d'un haut niveau de sécurité. Cette sécurité est liée au principe même de la blockchain qui rend chaque donnée inscrite non modifiable et infalsifiable. Ethereum apparait comme la deuxième plus grosse crypto monnaie après Bitcoin. De plus, l'utilisation de la blockchain d'Ethereum est sans limites, car elle permet une multitude d'utilisations comme la création de crypto monnaies, de jeux vidéos, d'assurance, d'applications de financement participatif…
Les soucis liés à la blockchain d'Ethereum
Cependant, de nombreux soucis sont liés à la blockchain d'Ethereum. Le premier est lié aux frais très élevés dus à la surcharge du réseau. Malgré les différentes Ethereum Improvement Proposals (EIP) et les layers 2, ce problème reste persistant selon le nombre d'utilisateurs de la blockchain. D'autres problèmes sont liés à la consommation électrique d'Ethereum ou encore à son manque de scalabilité.
Contrairement aux autres blockchains, celle d'Ethereum semble avoir une roadmap solide visant dans les années à venir à contrer ces problèmes. Un des premiers points de cette roadmap a été la mise à jour The Merge le 15 septembre 2022. Cette mise à jour a permis le passage d'Ethereum enProof-of-stake.
Ethereum Proof-of-work (POW) vers Ethereum Proof-of-stake (POS)
Pour comprendre ce qu'implique ce changement, il faut revenir aux bases de chacun de ces deux processus. Ces deux méthodes ont pour finalité de vérifier les données entrantes sur le registre, de valider l’authenticité des transactions et de créer de nouveaux blocs au sein de la blockchain. Néanmoins, la méthode pour parvenir à cette finalité diffère selon la méthode choisie.
Le proof-of-work aussi appelé preuve de travail, repose sur la puissance de calcul des mineurs via leurs machines. Ces calculs mathématiques sont de plus en plus complexes et varient selon le nombre de mineurs et de blocs créés. Ce système peut être comparé à une course ou des milliers de participants se fatiguent alors qu'à la fin, il n'y aura qu'un seul gagnant. Ce système est donc très énergivore. Il impose une consommation énergétique correspondant à des milliards de calculs pour un seul résultat valide. En contrepartie, les personnes qui arrivent à résoudre le calcul et donc qui créent des blocs sont récompensées avec des tokens spécialement créés pour eux.
Le proof-of-stake aussi appelé preuve d'enjeu, repose quant à lui sur le staking d'un certain nombre de tokens d'une crypto monnaie. Ce système remplace les mineurs par les forgeurs. Le forgeur est choisi en amont pour la validation du bloc selon un algorithme dépendant du nombre de tokens stakés. Plus une personne possèdera de tokens, plus celle-ci aura de chance d'être choisie. Pour reprendre l'exemple de la course, il s'agit de courir seul lorsque votre tour est venu. Ce système est reconnu pour sa consommation énergétique quasiment nulle.
Les avantages du passage d'Ethereum en Proof-of-stake
Le passage d'Ethereum en proof-of-stake offre de nombreux avantages :
- Pour l'aspect écologique. C'est le point le plus important de l'objectif recherché. Inutile de dépenser des quantités astronomiques d'électricité pour pouvoir valider les transactions et les inscrire dans la chaîne de bloc (blockchain). Ce passage du proof-of-work vers le proof-of-stake permet une diminution de la consommation énergétique de 99,95%. Ce système est considéré comme 2000 fois moins énergivore que celui du POW
- Pour une adoption massive de l'ETH. Le défaut le plus souvent associé aux cryptos est sa consommation énergétique exponentielle. Ce problème a empêché de promouvoir et d'acheter de l'ETH à de nombreux investisseurs publics et sociétés. Le PoS permettant la résolution de ce problème, de plus en plus de nouveaux investisseurs se disent prêts à franchir le pas. Cette adoption ne pourrait qu'être bénéfique pour les holders en conséquence d'une possible augmentation du prix et d'un développement accru de l'utilisation de la blockchain Ethereum
- Une décentralisation totale. Il y a actuellement approximativement 450 000 validateurs sur le réseau Ethereum répartis dans des centaines de pools de validation. La décentralisation permet le stockage des transactions sur un réseau d'ordinateurs en P2P, sans l'intervention d'une autorité centrale. Ce système est indispensable, car il appartient aux bases du trilemme de la blockchain
- Pour l'aspect pécuniaire. La nouvelle tokenomics d'Ethereum entraine une baisse du nombre de nouveaux ETH créés de près de 90%. On estime le passage de 14 000 ETH crées sur le réseau à moins de 1 600. Cette réduction couplée à la mise à jour EIP-1559 effectuée en août 2021 visant à “bruler” des ETH suppose une augmentation quasi certaine de son prix dans les années à venir
- Pour augmenter la confiance des holders. Malgré un retard de plusieurs années sur cette mise à jour, la nouvelle roadmap d'Ethereum est belle et bien suivie. Cette blockchain se veut évolutive et dans l'air du temps. Vitalik Buterin, son fondateur, voit l'arrivée du PoS comme le début de son amélioration. Cette première grosse étape conforte les holders dans leur envie de détenir cette crypto monnaie indispensable à son écosystème
- Le dernier avantage est lié à l'équité. Le proof-of-stake ne repose pas sur la qualité du matériel utilisé pour miner, ni sur le besoin d'acheter les dernières machines de minage de plus en plus cher. Au contraire, la validation est beaucoup plus accessible puisqu’il suffit, techniquement, de détenir un certain nombre de tokens. Dans le cadre de The Merge le montant nécessaire est défini à minimum 32 ETH. Il est cependant facile de passer par des protocoles comme Lido ou Rocket pool pour investir avec des miettes d'ethers et participer à la validation
Ses inconvénients
Le passage d'Ethereum en Proof-of-stake entraine néanmoins certains inconvénients :
- Un système favorisant les gros portefeuilles. En effet, ce système demande le staking de 32 ETH soit plus de 40 000 euros pour un ETH à seulement 1 300 euros. L'algorithme dépendant du nombre de jetons détenu par chaque participant, les personnes détenant énormément d'ETH sont donc plus propices à être choisies et récompensées
- Une indisponibilité de ses ETH stackés. Depuis le passage en PoS, tous les ETH stackés pour participer à la sécurisation du réseau sont bloqués. Ils ne peuvent en conséquence ni être retirés ni échangés même dans le cadre d'un besoin urgent de liquidité de la part du stakeur. De plus, la durée de ce blocage ne semble pas clairement définie. Une période de 6 à 12 mois semble nécessaire afin de voir arriver la mise à jour Shanghai qui elle permettra un déblocage progressif des ETH stackés
- Aucune performance ajoutée. Le passage en PoS ne réduit pas les frais de transactions. En ce qui concerne la scalabilité, cette mise à jour semble permettre une rapidité augmentée de seulement 10%, ce qui est bien en dessous du besoin réel de la blockchain Ethereum
- Le dernier inconvénient est lié au risque d'une attaque de type Nothing at Stake. Dès lors qu'une blockchain subit un fork, une attaque de nothing at stake devient possible. Les validateurs rentables en minages continuent donc de miner sur la chaine B, tout en stackant sur la chaine A. Ce système permet d'espérer multiplier ses gains sans devoir choisir une des deux chaines. De plus, le PoS apparait moins sécurisé que le PoW dont le risque d'attaque est beaucoup plus faible
Conclusion
Les holders doivent donc comprendre que cette mise à jour représente une énorme avancée pour l'écosystème de la blockchain et notamment pour celle d'Ethereum. Le respect de la roadmap et les modifications dans les années à venir semblent confirmer la confiance des holders dans ce projet. Cependant, chaque avancée entraine son lot d'inconvénients et de nombreux problèmes apparaissent encore comme non résolus.
Veillez à ne jamais oublier qu'il ne faut jamais mettre tous ses œufs dans le même panier et qu'aucun projet ne peut vous garantir rendement et richesse.