Arnaque à plusieurs millions : Le collectif AVI dépose plainte contre des influenceurs

Le collectif AVI a annoncé avoir déposé plusieurs plaintes à l’encontre d’influenceurs ayant fait la promotion de projet NFT et de trading.
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Dernière modification effectuée le 06.09.2023 23:58

La fin de l’impunité a très certainement retenti pour les influençeurs partageant des projets à leur communauté sans effectuer de vérification préalable. En effet, le collectif d’Aide aux victimes d’influençeurs (AVI) a annoncé le dépôt de plusieurs plaintes à l’encontre d’influenceurs pour escroquerie en bande organisée et abus de confiance.

Après avoir recueilli conjointement les plaintes de 88 personnes différentes, le collectif AVI a mandaté le cabinet d’avocats Ziegler & Associés, spécialisé en droit bancaire et en droit de l'informatique et du numérique, pour qu’il saisisse la justice. 

Lors d’une conférence de presse s’étant déroulée dans le 16eme arrondissement de Paris dans la matinée du 23 janvier, le collectif est revenu plus en détail sur le contenu des plaintes. Emplies d’espoir pour l’avenir, ces plaintes doivent permettre d’empêcher les dérives des influenceurs de prospérer dans un monde toujours plus connecté.

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Des influenceurs visés par une enquête pour escroquerie

Formé en juin 2022, le collectif AVI entend accompagner les victimes d’influenceurs « faisant la promotion de dropshipping abusif, placements financiers risqués, contrefaçons, actes médicaux illicites ». 

Ces pratiques devenues monnaie courante peuvent difficilement faire l’objet d’une lutte individuelle. Ainsi, le recours aux actions collectives est presque inévitable pour réellement espérer obtenir gain de cause. 

Dès lors, ces deux premières plaintes ont un caractère exceptionnel puisqu’elles sont les premières à être déposées de cette manière en France. Concrètement, elles concernent « des conseils en opérations financières très risquées accompagnés de promesses mensongères ».

Le projet Animoon 

La première plainte contre X a été adressée au parquet de Paris et vise le projet NFT Animoon. Selon la plainte, ce projet NFT serait tout simplement une arnaque. En basant l’intégralité de sa collection sur l’univers de Pokémon, sans en avoir obtenu l’autorisation auprès des ayants-droit, le collectif AVI reproche au projet d’avoir induit en erreur les investisseurs.

En effet, ce projet avait incité plus de 5,000 personnes à investir pour un total de 6,3 millions de dollars. Pire, de nombreux influenceurs se sont fait l’écho de ce projet en assurant à leur communauté qu’ils pourraient obtenir un revenu mensuel de 2500 dollars, des vêtements de luxe ou encore des voyages au Japon. 

Malheureusement pour les investisseurs, les promesses des créateurs du projet se sont révélées être des mirages. Dès lors, la plainte accuse le projet d'escroquerie en bande organisée, d'abus de confiance en bande organisée, d'association de malfaiteurs et de contrefaçon de droits intellectuels en bande organisée.

Le trading « Blatagang » 

Une seconde plainte est déposée à l’encontre du couple d’influenceurs de télé-réalité, Marc et Nadé Blata pour escroquerie en bande organisée, abus de confiance en bande organisée et association de malfaiteurs. Ces deux personnalités cumulent près de 7 millions d’abonnés sur Instagram et s’en servent pour faire la promotion de nombreux projets à leur communauté.

Néanmoins, cette plainte vise plus précisément l’activité de copy-trading promu par Marc et Nadé Blata. Connu pour être une activité à haut risque réservée seulement à des professionnels avertis, le couple fait régulièrement la promotion d’un canal télégram permettant à leur communauté, pour une partie mineure, de s’adonner à cette pratique.

Bien qu’il soit difficile de réellement chiffrer les pertes consécutives à la promotion du trading « Blatagang », une victime du projet ayant perdu plus de 1 000 euros explique s’être fait avoir, mais attend de la justice qu’elle condamne ces influenceurs pour éviter que d’autres personnes tombent dans le piège savamment pensé par leur marketing.

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D’autres plaintes à venir

Le collectif AVI explique que « le but est de stopper tout ça et de reconnaître les nombreuses victimes qui ont dû compter pour certaines de lourdes pertes ». De plus, ils espèrent réussir à sensibiliser le public face à ces dérives.

Dès lors, ces deux premières plaintes devraient rapidement être complétées par de nouvelles plaintes notamment à l’égard de l’ancien candidat de télé-réalité Dylan Thiry. 

Le gouvernement souhaite encadrer la profession d’influenceur

Cette initiative du collectif AVI intervient dans une période marquée par la volonté des services publics de renforcer les obligations reposant sur les influenceurs. 

En effet, au début de l’année, le ministère de l’Economie, des Finances et de la souveraineté industrielle et numérique a lancé une concertation pour mieux accompagner et encadrer les influenceurs

Cette dernière doit permettre de donner une définition légale de l’influenceur en renforçant notamment les obligations des réseaux sociaux sur la conformité et la non-dangerosité des produits et services promus par les influenceurs.

Encore à l’état embryonnaire, cette consultation doit permettre d’ériger un guide de bonne conduite pour éviter que de telles situations ne se reproduisent à l’avenir. En revanche, il serait regrettable que la future réglementation ne fasse pas la distinction entre les acteurs de bonne foi et de mauvaise foi.

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