Tout le contenu Coin Academy pour KYVE Network
KYVE Network souhaite devenir un réseau d’archivage décentralisé qui vise à reconstituer des flux de données. Tout flux de données généré (la plupart du temps, une séquence de blocs d’une blockchain) est normalisé, validé et stocké de manière permanente. En s’appuyant sur Arweave, KYVE sécurise l’évolutivité, l’immutabilité et la disponibilité de ces ressources dans le temps.
En d’autres termes, KYVE Network est un protocole Web 3 qui repense l’emploi des données on-chain. Il repose sur Arweave pour stocker les données de différents protocoles dont l’intégrité est vérifiée par différents opérateurs que sont les validateurs.
Le chemin vers la décentralisation des projets cryptos et, plus généralement, des projets liés au Web 3 ne sera pas achevé sans avoir résolu la question du stockage des données. À quelle décentralisation un projet peut-il prétendre, si ce dernier doit, in fine, avoir recours à un service centralisé pour y stocker ses données ?
C’est précisément sur ce point qu’intervient KYVE : les utilisateurs pourront stocker n’importe quel flux de données sur le réseau qui dispose d’un système de validation intégré pour vérifier le caractère intègre des données archivées sur le réseau. Si l’objectif principal est de permettre aux blockchains un stockage décentralisé et incitatif de leurs données, l’objectif est, en creux, de façonner un futur des données qui serait multichaines et interopérable. Un futur où les données seraient aisément stockables ; aisément accessibles, et ce sur les principales blockchains de notre écosystème.
Fin 2021, KYVE a annoncé avoir clôturé son second cycle de financement et avoir levé 2.8 millions de dollars pour mettre à terme son projet. Ce tour a été dirigé par Permanent Ventures et Hypersphere Ventures. D’autres contributeurs sont à relever : CMS Holdings, ainsi que les fondations Avalanche, Interchain, Solana et Near.
KYVE Network, l’archivage de données sans tiers de confiance
KYVE souhaite ainsi développer une infrastructure décentralisée permettant l’archivage de données. Pour atteindre cet objectif, KYVE utilise les outils de l’Arweave. Arweave – dont l’un des concurrents est Filecoin – s’est spécialisé dans la fourniture de stockage de données décentralisé. À la différence de ce dernier, KYVE propose un stockage (quasi) permanent des données.
Ce dernier bullrun a tant été gouverné par les solutions dites de premières couches (Layer 1), qu’il s’agisse de Solana, d’Avalanche que par le développent des solutions de secondes couches (Layer 2) que sont Arbitrum, Metis, Optimism, etc. L’avènement de ces différents acteurs laisse présager un avenir multichaîne. Pour garantir la composabilité et l’interopérabilité, les données provenant de différents réseaux doivent être correctement archivées et stockées. C’est la réponse qu’apporte KYVE Network.
Qu’est-ce que l’Arweave ?
Comme indiqué, le Web 2.0 tel que nous le connaissons est impermanent et sujet à l’effacement du fait de son caractère centralisé. Le corollaire est aisément saisissable : les disques durs peuvent tomber en panne ; les services peuvent être mis hors ligne et, le cas échéant, les données se retrouvent perdues, à tout le moins inaccessibles.
KYVE propose ainsi pour la première fois un stockage permanent et décentralisé, à l’aide des outils que propose Arweave. Le protocole Arweave, qui sous-tend KYVE, est conçu pour maximiser le taux de réplication des données sur un réseau distribué de ressources participantes et se compose d’une structure de dotation intelligente pour assurer le stockage à perpétuité.
Pour assurer ce stockage, il fallait inciter les nœuds à conserver les données en permanence. Contrairement à Filecoin, la principale caractéristique d’Arweave est un paiement unique et un stockage permanent des données. Arweave utilise un ensemble de règles d’incitation économique pour permettre aux participants de stocker des données pendant une longue période (200-250 ans). Plus le nœud stocke de blocs, plus il sera susceptible d’obtenir les récompenses du bloc. Il s’agit donc d’un système incitatif.
Vous l’avez compris, son objectif est de construire une archive numérique de stockage permanent, tout comme l’a été la légendaire bibliothèque d’Alexandrie. Aujourd’hui, la plupart des NFTs de la blockchain Solana sont stockés sur Arweave, Opensea et Mintbase qui ont également accepté de coopérer avec le protocole pour y stocker leurs NFTs.
Comment KYVE fonctionne-t-il ?
Il faut au préalable distinguer les fournisseurs de données des validateurs. Ces deux acteurs garantiront la validité des données au sein de chaque pool tout en ayant leurs propres spécificités.
Les fournisseurs de données auront pour charge principale de récupérer les données d’une source et de les stocker sur Arweave.
Les validateurs, quant à eux, vérifient la validité et l’intégrité des données. Il est possible, pour eux, d’agir de façon coordonnée dans le but de pénaliser un fournisseur de données qui ne serait pas honnête.
Ainsi, les fournisseurs apportent et stockent les données alors que les validateurs se chargent d’en assurer la validité. Les données sont stockées dans des pools d’archivage. Chaque pool prend en définitive la forme d’une decentralized autonomous organization (DAO). À l’heure où nous écrivons ces lignes, le testnet permet aux utilisateurs de tester les pools des données liées à certaines blockchains telles que Avalanche ou Cosmos.
Le token KYVE
Le projet repose sur une tokenomics incitative dans le but d’attirer les utilisateurs à rejoindre son réseau à l’aide de son jeton natif : $KYVE.
Plusieurs fonctions sont attribuées à ce jeton :
- Une fonction de gouvernance décentralisée : le protocole proposera une fonction de staking permettant d’ouvrir droit à des rewards au prorata des jetons mis à disposition du réseau et de participer aux votes
- Ce qui permettra de constituer une trésorerie communautaire, principalement alimentée par une taxe qui frappera les récompenses versées aux différentes pools d’archivage
En résumé, le réseau est alimenté par des fournisseurs de données, lesquelles sont vérifiées par des validateurs décentralisés. Ces nœuds résident dans des pools ; chaque pool se concentrant sur l’archivage d’un flux de données spécifique. Les pools sont financées par des jetons natifs $KYVE. Ensuite, un archiveur est désigné par une DAO, et ce pour chaque pool. Enfin, les validateurs se réuniront et voteront pour déterminer si l’archiveur désigné fait correctement son travail. S’ils décident que ce dernier n’opère plus de façon honnête ou fiable, un nouveau archiveur sera désigné dans la DAO.
Enfin, KYVE propose depuis peu un testnet dit incitatif. Une période destinée à apporter les correctifs nécessaires au cours de laquelle l’utilisateur est invité à émettre ses recommandations.
Participer à l’incentivize Testnet – Mission Korellia
La phase 1 du Testnet
KYVE Network a lancé Mission Korellia, son testnet incitatif, qui devrait être accessible pour une durée de deux mois après avoir commencé le 05 mai 2022. Malgré l’avancement, la team derrière le projet a désormais besoin de l’aide de son public. Cette nouvelle période de test permet à toute personne investie dans KYVE de le tester dans des conditions réelles. Cette période va permettre l’analyse et la vérification des différents aspects du réseau ainsi que de répertorier les évolutions nécessaires à son développement.
C’est ainsi que l’ensemble des données et retours recueillis au cours de cette phase de test seront réutilisés pour améliorer le protocole. De l’autre côté, l’utilisateur ayant pris part à cette phase expérimentale sera récompensé.
Un testnet incitatif est une phase expérimentale au cours de laquelle les participants sont incités, par des récompenses attribuées sous forme de tokens, à accomplir diverses tâches qui permettent de tester les performances du protocole, ses fonctionnalités. L’idée est donc de trouver et corriger tous les bugs et autres failles du réseau avant sa sortie publique définitive.
Cette approche permet également d’unir précocement et de favoriser les relations entre les différents validateurs ce qui devrait contribuer à développer un esprit de confiance plus élevé entre tous les acteurs et favoriser le bon fonctionnement du protocole.
Bien souvent, les testnets incitatifs se trouvent de facto réservés aux profils les plus techniques et, partant, seuls ces derniers peuvent profiter des récompenses accordées. La mission Korellia prévoit une participation à plusieurs niveaux. Ainsi, les membres les plus novices de la communauté pourront y participer en effectuant des tâches simples. Des récompenses seront attribuées pour suivre le compte twitter ou interagir avec les tweets, intégrer le serveur discord, etc.
Des récompenses supplémentaires pourront être accordées pour les activités communautaires. De plus, la team semble se réserver le droit de distribuer des points supplémentaires aux utilisateurs méritants par le biais de concours occasionnels. L’ensemble de ces opportunités seront mises à jour quotidiennement.
Enfin, ce testnet se réserve une partie plus technique (“Engineering Tasks”) réservée aux utilisateurs plus expérimentés. Ces derniers pourront (notamment) participer à la pool de staking, utiliser la fonction de délégation, exécuter un node, etc. Bien évidemment, chaque utilisateur peut remplir toutes les tâches disponibles dans le but d’obtenir le plus de récompenses possible.
Cette Mission Korellia affiche une franche réussite puisque le réseau affiche aujourd’hui plus de 31.000 utilisateurs recensés depuis le début du testnet.
There are now over 31k new KYVE-ers on Twitter since our switch to @cosmos & launching our incentivized testnet!
— KYVE (@KYVENetwork) May 16, 2022
For all who are new here and want to get to know more about KYVE, join our AMA with founders @johnletey & @RieweFabian today at 5pm CET 🎙⬇️https://t.co/jki7tI0c4P
La phase 2 du Testnet
« Il y a exactement un mois, dans une galaxie lointaine, très lointaine, une équipe d’individus a pris la décision de lancer une période de test et de développement pour un système qu’ils avaient construit ensemble, un système qu’ils espéraient révolutionner la façon dont notre société stocke et interroge ses données »
Après le succès de la première phase du Testnet, la mission Korellia est suspendue du 3 juin au 20 juin (inclus). Cette première phase a permis à l’équipe de KYVE de tester et de vérifier le fonctionnement de différents aspects de leur réseau et comment pourront-ils être améliorés pour les membres de la communauté. Hormis un problème qui concerne l’abus dans l’utilisation des faucets par certains utilisateurs, aucun dysfonctionnement majeur n’est à signaler.
Depuis le lancement de la mission Korellia, plus de 1.300 nodes sont en cours d’exécution, plus de 32.100 tâches ont été validées, plus de 60.000 groupes de données ont été validés puis créés. Enfin, ce n’est pas moins de 30 Go de données compressées qui ont été archivées sur Arweave.
Selon l’équipe, le succès de cette première phase est dû aux caractéristiques mêmes de ce test. Habituellement réservés aux développeurs et aux profils les plus techniques, en faisant le choix d’un testnet plus ouvert, l’équipe a été en mesure de cibler non seulement ces profils, mais aussi d’autres types d’utilisateurs intéressés sur le réseau et son fonctionnement.
En ce qui concerne les axes d’amélioration, cette phase de test a pu mettre en lumière les premières limites du protocole.
Tout d’abord, un problème de stabilité. Le réseau KYVE est amené à accepter et à exécuter les demandes des utilisateurs ainsi que les nodes du protocole tout en produisant des blocs en même temps. Mécaniquement, plus le nombre d’utilisateurs augmente, plus la charge du serveur s’accroît et plus ce dernier est susceptible d’être sujet à des ralentissements.
L’équipe travaille actuellement à traiter ces demandes de manière plus rationnelle. Ensuite et enfin, quelques problèmes ont été rencontrés dans l’attribution de badges. Lors du déploiement des badges, l’équipe a rencontré des problèmes dus à une confusion entre les adresses Ethereum et KYVE. Pour y remédier, l’équipe a activé une liaison unique entre les adresses Moonbase et KYVE des utilisateurs, ce qui devrait permettre à ces derniers de connecter leurs wallets.
Rendez-vous le 20 juin pour la seconde phase du testnet. Celle-ci enclenchera la vitesse supérieure en mettant à jour un certain nombre de règles et en donnant à tous plus de défis. La phase sera toutefois plus axée sur le développement.