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Dernière modification effectuée le 09.08.2022 23:15
La démocratisation de la blockchain et son utilisation ne cesse de s’emparer des différents pays du monde depuis le début de l’année 2022. Récemment, la Centrafrique a adopté le Bitcoin comme monnaie nationale officielle. Aujourd’hui, une des plus grandes institutions financières d’Inde dévoile son projet pour faire de la blockchain une pièce maitresse de sa stratégie économique.
Le premier dépositaire de titre mise sur la blockchain pour sécuriser les marchés financiers
C’est au cours de la célébration de ses 25 ans d’existence que la NSDL (National Securities Depository Limited) a dévoilé un projet ambitieux autour de l’utilisation de la blockchain. Cette société est le premier dépositaire de titres en Inde. Elle détient 90% de la valeur totale des actifs détenus sous forme dématérialisée en Inde.
Soucieux de faire de la transition numérique une force pour le futur, la NSDL a été la première a utilisé la technologie dans la gestion des marchés financiers. De fait, forte de son expérience dans le domaine, elle souhaite continuer l’intégration de nouvelles technologies en utilisant la blockchain pour sécuriser l’ensemble du tissu économique.
Pour justifier son raisonnement et l’utilisation de la blockchain, l’institution cite l’historien et écrivain Yuval Harari, auteur notamment du best-seller Sapiens. Ce dernier estime que « les gens sont prêts à faire beaucoup de choses lorsqu’ils font confiance aux outils choisis par la conscience collective ».
Concrètement, la NSDL souhaite faire de la blockchain un outil de lutte contre la fraude, la manipulation du marché et accentuer la confiance des utilisateurs envers les marchés financiers.
L’Inde partagée sur l’utilisation de la blockchain et des crypto monnaies
Consciente de l’importance prise par la blockchain dans l’esprit des jeunes, l’institution souhaite utiliser la blockchain pour la transparence et l’inclusivité qu’elle permet.
Pour autant, elle est sceptique sur la réduction des frais de transaction. En effet, elle loue l’efficience du système bancaire indien. Ce dernier offre des transactions immédiates à des coûts bas.
Néanmoins, elle espère que l’utilisation de la blockchain permettra d’étendre l’efficience du système par le développement de cas d’utilisations encore plus divers.
Enfin, la NSDL entend lutter contre l’anonymat – supposé – de la blockchain, tout en bénéficiant des avantages de cette dernière. En effet, le mot d’ordre au sein des marchés financiers indien est depuis toujours le suivant : la divulgation.
De fait, l’utilisation de la blockchain est une évidence grâce à l’élaboration d’une base de données géante permettant d’avoir une vue générale sur le marché des obligations. Elle permettrait une plus grande sécurité grâce à la mise en exergue des collatéraux présents sur le marché.
Au vu de l’importance systémique de cette entreprise sur le marché financier indien, on peut imaginer des concertations régulières avec le gouvernement. L’utilisation de la blockchain par cette entreprise peut donc rentrer en contradiction avec la volonté du gouvernement indien de créer une taxe de 28% sur les produits et services utilisant le Bitcoin ou la crypto.
Pour autant, comme on a pu le voir récemment avec l’Argentine, la démocratisation de la blockchain et des cryptos est un sujet délicat et complexe. Ce qui est certain, c’est que le sujet semble être une priorité dans les institutions de nombreux pays du monde.