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Dernière modification effectuée le 27.06.2023 19:36
L’hégémonie de Sam Bankman-Fried sur le marché des crypto monnaies devient de plus en plus évidente. Par le biais d’un communiqué de presse, FTX annonce avoir fait une offre à Voyager Digital dans le but d’offrir une porte de sortie aux clients de l’entreprise ayant été touchés par la procédure de faillite.
Pour rappel, depuis début juin, Voyager Digital enchaine les mésaventures. D’abord, la suspension de l’ensemble de ses services de dépôts, de retraits sur sa plateforme empêche les clients d’accéder à leur fonds. Pire, une procédure de faillite a été déposée par l’entreprise quelques semaines plus tard, rendant d’autant plus improbable le remboursement total des fonds des utilisateurs.
Alameda Research, une autre entreprise détenue par SBF, s’était rapidement mêlée aux déboires connus par Voyager en leur offrant une ligne de crédit de plusieurs centaines de millions de dollars pour les aider à faire face à cette situation. Cet accord avait rapidement provoqué des critiques acerbes de la part de CZ.
Désormais, c’est au tour de FTX d’apporter son soutien aux clients de Voyager Digital par le biais d’une proposition ayant été révélé au public par voie de presse.
En savoir plus sur : FTX sur le point de racheter l’exchange Bithumb
Concrètement, FTX souhaite apporter de la liquidité aux clients de Voyager Digital afin qu’ils puissent récupérer les fonds bloqués sur la plateforme. Pour concrétiser cette volonté, FTX propose de racheter toutes les crypto monnaies, ainsi que tous les prêts en crypto monnaies contractés par Voyager Digital à l’exception des prêts accordés à Three Arrows Capital.
La procédure serait relativement simple. En effet, les clients de Voyager auront la possibilité d’ouvrir un nouveau compte chez FTX avec un solde d’ouverture équivalent ou partiellement équivalent à la créance détenue à l’encontre de Voyager Digital. Dès lors, les clients récupéreraient, par anticipation et sans attendre l’issue de la procédure de faillite, leurs investissements déposés sur la plateforme de Voyager.
De plus, le remboursement des crypto monnaies serait basé sur leur valeur du 5 juillet dernier. Cette information n’est pas négligeable puisqu’elle permettrait de protéger les clients de Voyager de la dépréciation de leurs investissements en raison du bear market.
Néanmoins, FTX n’est pas seulement un bon samaritain sans idée derrière la tête. C’est pourquoi le remboursement par anticipation concernerait seulement les clients de Voyager ayant ouvert un compte chez FTX. Les utilisateurs choisissant de ne pas créer un compte ne perdront pas le bénéfice de la procédure de faillite, mais devront s’armer de patience avec le risque de perdre tout ou une partie de la valeur initiale de leur investissement.
À partir de l’ouverture du compte, les clients de Voyager Digital auront le choix de continuer de trader et d’investir sur les crypto monnaies à partir de FTX ou tout simplement effectuer un retrait global de leur investissement sur leur compte bancaire.
Sam Bankman-Fried justifie cette proposition en expliquant que « l'objectif de notre proposition conjointe est d'aider à établir une stratégie qui permet aux clients d'obtenir rapidement des liquidités et de récupérer une partie de leurs actifs sans les obliger à spéculer sur les résultats de la faillite et à prendre des risques unilatéraux ».
Pourtant, la réalité est que cette offre se protège du risque en ne prenant pas en charge la créance la plus sensible qui est celle rattachée à 3AC. De plus, pour un paiement de seulement 15 millions de dollars, FTX récupérerait toute la base de données clients de Voyager Digital, ainsi que certains droits de propriété intellectuelle.
Voyager Digital a désormais seulement quelques jours pour répondre à l’offre puisque FTX souhaite obtenir l’approbation du tribunal des faillites le plus rapidement possible pour pouvoir conclure l’opération d’ici le 17 août.
Ainsi on peut s’interroger sur la question suivante : Est-ce que la divulgation publique de l’offre débouche d’une obligation légale de transparence ou d’une volonté de mettre la pression sur Voyager pour les inciter à accepter l’offre ? La réponse reste en suspens.
