Crypto : Les fondateurs de 3AC sortent du silence

Les fondateurs de 3AC sortent du silence pour expliquer les causes ayant mené à l’insolvabilité puis la faillite de leur entreprise.
3AC fondateurs
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Alors que les spéculations autour des agissements présents et passés des fondateurs du fonds d’investissement Three Arrows Capital continuent d’animer les réseaux sociaux, les fondateurs de 3AC sont sortis de leur silence lors d’une interview riche en enseignement et regrettent les pertes consécutives à la faillite de leur entreprise.

Les fondateurs du fonds d’investissement Su Zhu et Kyle Davies se sont rencontrés au lycée et sont désormais âgés de 35 ans. L’effondrement de leur entreprise a créé un chaos sur l’ensemble du marché. Dès lors, depuis l’annonce officielle de la faillite de la société, ces derniers ont disparu des radars.

Ils s’en expliquent en déclarant « qu’une certaine partie de la communauté des crypto monnaies a proféré des menaces de mort ». De fait, ils considèrent que garder un profil bas en cachant le lieu dans lequel ils se trouvent aujourd’hui est profitable pour tout le monde. Néanmoins, Su Zhu assure « qu’ils ont continuellement communiqué avec les autorités compétentes dès le premier jour ».

Les documents déposés actuellement auprès du tribunal chargé de gérer la faillite de 3AC indiquent que l’entreprise doit 2,8 milliards de dollars à ses créanciers. Cette interview permet d’en apprendre plus sur les raisons à la fois structurelles, mais également psychologiques ayant mené à l’insolvabilité de 3AC.

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Les fondateurs s’expliquent sur les causes structurelles ayant mené à la faillite de 3AC

Tout d’abord, les fondateurs souhaitent contredire les rumeurs selon lesquelles ils ont profité de l’incertitude du marché pour détourner des fonds de leur entreprise. Ils en profitent pour nier les allégations selon lesquelles ils ont utilisé 50 millions de dollars de leur fonds d’investissement pour acquérir un yacht.

Au fil de la discussion, les raisons structurelles de l’effondrement du fonds d’investissement sont évoquées. La chute de l’écosystème Luna est en grande partie responsable. Zhu explique « qu’ils n’ont pas réalisé que le Luna était capable de tomber à zéro en quelques jours et que cela catalyserait un resserrement du crédit dans l’ensemble du secteur ».

Il regrette ensuite d’avoir basé une partie de son jugement sur ses liens personnels avec Do Kwon en raison de leur proximité géographique. Il estime que cette relation l’a empêché de réaliser que le projet n’était pas aussi stable qu’il semblait l’être et qu’il avait certainement grandi trop rapidement ».

De plus, l’investissement de 3AC dans le Grayscale Bitcoin Trust (GBTC) aura eu un impact majeur sur la stabilité financière de l’entreprise. Ce fonds à capital fixe permettait aux personnes d’acheter des parts directement auprès de fonds investissant dans le Bitcoin. Fin 2020, 3AC était le plus grand détenteur de GBTC au monde avec une position avoisinant 1 milliard de dollars. Or, comme l’explique Zhu « lorsque tout le monde a intégré le GBTC dans sa stratégie, la fiducie est passée à la décote entrainant de lourdes pertes pour les investisseurs ».

Enfin, il explique que « lorsque le bitcoin est passé de 30 000 à 20 000 dollars, cela a été extrêmement dur pour l’entreprise et que ça a fini par être le clou du cercueil ».

Fondateurs 3AC
Su Zhu et Kyle Davies

Une interview révélatrice de l’euphorie du bull market

Les fondateurs de 3AC considèrent que l’ensemble des acteurs du marché ont perdu de vue les risques inhérents au marché des crypto monnaies. Ainsi, « c’est seulement lorsque le marché de la crypto monnaie a commencé à fléchir en mai que les gens se sont souvenus des risques impliqués ».

Cet excès de confiance a conduit 3AC à prendre malgré tous des positions risquées. Kyle Davies explique « avoir cru au maximum à ce marché » et que beaucoup de sociétés ressemblant à la sienne ont réalisé des paris similaires. En conséquence, Zhu considère « que ce n’est pas une surprise que Celsius, Voyager etc., aient tous eu des problèmes en même temps ».  

Selon eux « la spéculation du marché lors du bull market a déclenché des appels de marge en cascade sur des prêts qui n’auraient jamais dû être consentis ». Zhu regrette son manque de vigilance en ayant ignoré le fait « que le marché des crédits était surement un cycle » et qu’il aurait fallu anticiper l’impossibilité d’obtenir des crédits supplémentaires lorsque la fête serait finie.

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