- En cinq ans, Strategy est passée de 2 à 128,5 milliards $ de valorisation, entrant dans le top 100 des plus grandes entreprises cotées aux États-Unis grâce à sa stratégie centrée sur le Bitcoin.
- Avec 601 550 BTC au bilan, Strategy est aujourd’hui le plus gros détenteur institutionnel de Bitcoin, financé par des levées de fonds massives mêlant dettes et émissions d’actions.
- Malgré une forte dilution et une dépendance totale au Bitcoin, le marché continue de considérer MSTR comme un proxy privilégié pour s’exposer à la crypto via les marchés traditionnels.
En 2020, c’était une petite boîte de logiciels. En 2025, c’est l’un des géants de Wall Street
En l’espace de cinq ans, Strategy est passée d’une valorisation inférieure à 2 milliards de dollars à un sommet historique de 128,5 milliards. Ce chiffre la propulse à la 84e place des plus grosses entreprises cotées aux États-Unis. Pas mal pour une boîte que tout le monde avait oubliée… avant que Michael Saylor ne mise tout sur le Bitcoin.
Aujourd’hui, Strategy n’est plus un éditeur de logiciels. C’est une holding crypto dopée au BTC, devenue le plus gros détenteur institutionnel de la planète.
601 550 bitcoins au bilan
Depuis 2020, Strategy a levé des montagnes de cash pour acheter du Bitcoin. Dernière annonce en date : un plan de financement de 42 milliards $ sur trois ans, combinant actions et dettes. Il vient s’ajouter aux 21 milliards déjà levés au T3 2024.
Résultat : la société détient aujourd’hui 601 550 BTC, valorisés à plus de 70 milliards $ au cours actuel. Une stratégie offensive, risquée… mais payante. À ce stade, MSTR agit presque comme un ETF Bitcoin à effet de levier, sauf qu’ici, c’est une entreprise cotée avec un PDG star.
Explosion du nombre d’actions
Pour financer ses achats, Strategy a multiplié les émissions d’actions à un rythme soutenu. Depuis 2020, le nombre d’actions a presque triplé, atteignant 281,9 millions. Cela inclut les classes A et B, les ventes directes via les programmes ATM (at-the-market), ainsi que les stocks-options, RSU et obligations convertibles déjà exercées.
En août 2024, la société a également opéré un split d’action en ratio 10 pour 1, facilitant l’accès aux petits porteurs tout en augmentant sa liquidité.
À terme, si tous les instruments dilutifs étaient convertis, le nombre total d’actions grimperait à 315,1 millions. Une dilution massive, mais les marchés continuent d’adhérer à la vision long-terme de Saylor.
MSTR, le proxy préféré du marché pour jouer le Bitcoin
L’action MSTR s’échange actuellement à 455,90 $, soit 15 % en dessous de son ATH de novembre 2024. Mais les investisseurs institutionnels continuent de l’utiliser comme un proxy liquide, et ultra-volatil, pour s’exposer à Bitcoin sans toucher directement aux cryptos.
Ce positionnement unique, combiné à une stratégie assumée de « bitcoin maximalist« , permet à Strategy de surfer sur l’engouement du marché tout en écrasant les modèles classiques de gestion d’actifs.
Une transformation qui inspire, ou qui inquiète ?
L’ascension fulgurante de Strategy fascine autant qu’elle divise. Certains y voient le modèle d’une nouvelle génération d’entreprises cotées, capables de s’aligner sur les actifs numériques. D’autres dénoncent une gestion ultra-risquée, totalement dépendante des cycles de Bitcoin.
Une chose est sûre : Michael Saylor a réussi à inscrire Strategy au panthéon des sociétés les plus suivies de Wall Street. Et tant que le Bitcoin continue de grimper, il ne compte pas s’arrêter là.