Bybit demande la restitution des frais perçus par la DAO ParaSwap : un dilemme suite au hack

Bybit demande à ParaSwap de restituer les frais issus d’un hack, déclenchant un débat sur la gouvernance décentralisée et les principes de la DeFi.
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  1. Bybit a demandé à la DAO de ParaSwap de restituer 44,67 wETH, soit près de 100 000 dollars, correspondant aux frais générés par des transactions de hackers nord-coréens.
  2. La demande a déclenché un débat au sein de la DAO, certains voyant un remboursement comme un soutien à l’industrie, tandis que d’autres craignent un précédent dangereux.
  3. Trois options sont envisagées : rembourser entièrement Bybit, refuser la demande ou proposer un remboursement partiel avec une retenue de 10% en guise de prime.

Bybit réclame la restitution des frais liés aux transactions de hackers

Bybit a officiellement demandé à la DAO de ParaSwap de restituer les frais générés par des transactions effectuées par le groupe de hackers nord-coréen Lazarus, utilisant des actifs volés à la plateforme. La demande, publiée le 4 mars sur le forum de gouvernance de ParaSwap, porte sur 44,67 Wrapped Ether (wETH), soit près de 100 000 dollars.

Initialement accueillie avec scepticisme, la proposition a suscité des appels à vérification de la part de plusieurs membres de la DAO. Le 5 mars, Bybit a confirmé son implication via une publication officielle sur X, validant ainsi la demande de restitution.

Un débat houleux au sein de la DAO de ParaSwap

La requête de Bybit a provoqué un vif débat parmi les membres de la DAO, divisés sur les implications d’un éventuel remboursement. Certains estiment que conserver ces fonds pourrait nuire à l’image de ParaSwap et attirer une attention réglementaire indésirable. D’autres, au contraire, considèrent qu’un remboursement créerait un précédent dangereux pour la gouvernance décentralisée.

Le chercheur en DeFi et délégué de la DAO, Ignas, a souligné ce dilemme sur X :

“Le fait que la DAO profite d’un hack donne une mauvaise image. Rembourser les fonds montrerait un soutien à un autre acteur de l’industrie, mais cela pourrait aussi ouvrir la porte à des demandes similaires à l’avenir.”

Il a également mis en garde contre les répercussions potentielles sur d’autres protocoles, notamment ThorSwap, utilisé par les hackers pour convertir les actifs volés. Entre le 27 février et le 4 mars, ThorChain a généré 5 millions de dollars de frais sur un volume de 5,4 milliards de dollars, en grande partie à cause des transactions liées au hack de Bybit. Si Bybit décidait d’exiger un remboursement similaire auprès de ThorChain, la somme récupérée pourrait être bien plus conséquente.

Trois scénarios envisagés pour la DAO

Face à cette situation, SEED Gov a proposé trois approches :

  1. Restituer l’intégralité des fonds à Bybit.
  2. Refuser catégoriquement la demande.
  3. Négocier un retour partiel, en conservant 10% des frais en guise de prime, conformément au programme de bug bounty de Bybit.

Cette dernière option a été évoquée par plusieurs membres comme un compromis permettant à ParaSwap d’éviter de potentielles poursuites tout en maintenant un certain équilibre dans sa gouvernance.

Une décision qui pourrait façonner l’avenir de la DeFi

Certains membres de la communauté estiment qu’un remboursement ternirait l’image de ParaSwap en remettant en cause le principe fondamental du “code is law”. Un utilisateur a rappelé un précédent datant de 2013, où une demande similaire avait été rejetée par la DAO. Selon lui, il n’y a “aucune raison d’agir différemment cette fois-ci”.

Ce débat illustre un enjeu majeur pour la finance décentralisée : jusqu’où une DAO doit-elle aller pour rectifier des opérations frauduleuses, sans compromettre sa philosophie d’autonomie et d’immutabilité des transactions ? La réponse de ParaSwap pourrait avoir des conséquences bien au-delà de cette affaire, influençant la manière dont les protocoles DeFi traiteront des situations similaires à l’avenir.

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