Tout le contenu Coin Academy pour IOTA (MIOTA)
Introduction
Les premières années après le lancement de bitcoin, de nombreux altcoins intégrés des registres distribués s’appuyaient sur la technologie de la blockchain.
Cependant, cette technologie implique des réseaux de seconde couche (layer 2) ou d’autres solutions comme le sharding ou les sidechains afin de pallier le manque de scalabilité.
Néanmoins, au fur et à mesure d’innovation et d’expérimentation, d’autres technologies telles que les DAG (Directed Acyclique Graph) ont été adoptées par certains projets comme IOTA afin de délivrer une technologie capable de répondre à une demande à grande échelle.
IOTA a été la première crypto monnaie à faire la promotion de ce type de registre distribué avec sa propre intégration nommée Tangle.
Rappel
Avant d’entrer dans le vif du sujet, il est important de comprendre certains concepts et notamment celui des DAG (graphes acycliques orientés) sur lequel repose le projet IOTA.
Qu’est-ce qu’un DAG ?
Pour faire simple, un graphe est un modèle de réseau reliant des nœuds par des arêtes. Ces arêtes sont dirigées, cela signifie qu’elles ont une direction bien définie de sorte que chaque arête représente nécessairement un flux directionnel établi.
Acyclique signifie que le graphe est non cyclique et que donc vous ne pourrez jamais repasser 2 fois par le même sommet au fil de la navigation dans le graphe.
Les DAG sont utilisés notamment dans les réseaux distribués afin d’obtenir un consensus et sa structure permet de paralléliser les blocs, ce qui permet en théorie d’améliorer la capacité du réseau à gérer un grand nombre d’opération en simultané.
Vous pourriez apparenter cela à plusieurs blockchains produisant des blocs dans une même plus grande blockchain organisée.
Cet aspect permet donc aux réseaux les utilisant d’améliorer considérablement leur scalabilité via la parallélisation des transactions.
Si vous souhaitez creuser le sujet plus en profondeur, nous vous recommandons de lire notre article expliquant en détail ce qu’est un DAG et comment la technologie fonctionne.
IOTA qu’est-ce que c’est ?
IOTA se veut être la prochaine évolution des registres distribués appelés en se focalisant sur l’internet des objets.
L’internet des objets (IoT ou Internet of Thing) représente l’interconnexion entre plusieurs objets via internet en leur attribuant un identifiant unique. Ainsi, ces objets sont capables de se transférer des données sur un réseau.
Par exemple, une voiture connectée capable de transférer des données à d’autres voitures connectées comme sa vitesse ou sa localisation ou encore des caméras et des capteurs capables de détecter des mouvements, la température ou l’humidité dans l’air pour les transférer ensuite dans une base de données.
L’IoT est un domaine en pleine expansion et pour cause, il simplifie et améliore la vie des gens l’utilisant au quotidien.
IOTA est l’un de ces projets reposant sur la technologie de DAG (Directed Acyclique Graph). Ce DAG est nommé Tangle et rend le fonctionnement de IOTA relativement différent de celui des autres crypto monnaies.
La majorité des crypto monnaies fonctionne par le biais de blockchains qui sécurisent l’état de leurs registres, leurs historiques et données par l’intermédiaire de blocs qu’ils lieront entre eux (d’où l’appellation chaine de blocs ou blockchain).
Les blockchains sont donc exposées à un goulot d’étranglement lorsqu’un grand nombre de transactions sont soumises à leur réseau.
IOTA a été construit de manière à contourner ce problème grâce à sa technologie.
Le projet fut fondé en 2015 par David Sønstebø, Sergey Ivancheglo, Dominik Schiener et Sergueï Popov.
La vision de IOTA est simple, résoudre le trilemme de la blockchain en créant un réseau permissionless, hautement scalable, totalement décentralisé, sécurisé et très accessible qui serait prêt à assumer une adoption à grande échelle.
Le Tangle d’IOTA : beau en théorie, mais centralisé en pratique ?
Comme évoqué plus tôt, IOTA repose sur un DAG qui lui permettra de paralléliser ses transactions augmentant par nature le débit de transaction pouvant être supportée par son réseau.
En effet, sur IOTA les transactions les plus récentes vérifient les plus anciennes. Par conséquent, lorsqu’une transaction est envoyée par un utilisateur, il devra obligatoirement en valider également 4 autres plus anciennes.
Ceci implique donc que théoriquement, la scalabilité de IOTA est exponentielle et infinie, car plus des transactions seront soumises au réseau, plus il pourra en traiter.
IOTA fonctionne via un mécanisme de consensus classique de Preuve de Travail (Proof of Work) simplifié comparé à celui de Bitcoin. L’appareil utilisé par un utilisateur effectuera des calculs afin de valider quatre précédentes transactions présentes sur le réseau.
Note : IOTA est passé de 2 à 4 transactions précédentes avec la mise à jour Stardust de 2021.
Le PoW dans IOTA ne sert que de mécanisme anti-spam (comme le Hashcash d’Adam Back). IOTA n’a pas de frais de transaction donc théoriquement sans ce mécanisme anti-spam envoyer 1000 TPS en continu pourrait facilement saturer le réseau et faire tomber en panne les noeuds.
Le problème d’IOTA est que le réseau est actuellement centralisé. Historiquement, une transaction sur le réseau est considérée comme valide si et seulement si elle est référencée par un jalon émis par un nœud géré par la fondation IOTA appelé le coordinateur.
De plus étant donné que le réseau IOTA n’a pas de frais de transaction, les utilisateurs n’ont pas d’incitation économique à faire tourner un noeud validateur sur le réseau contrairement à Bitcoin ou Ethereum par exemple.
On peut retrouver ce même type de problématique sur la crypto monnaies NANO qui fonctionne un peu différemment de IOTA mais qui ne comporte pas non plus de frais de transactions.
Si vous souhaitez lire une critique constructive concernant la centralisation et l’incapacité théorique du réseau IOTA à résister à la censure des transactions, nous vous invitons à lire le post d’Eric Wall à ce sujet, ce post date de 2017, depuis IOTA a réalisé une publication à son tour pour indiquer que le réseau est devenu totalement décentralisé (disponible ici) avec sa version 2.0 en 2021.
La critique constructive que peut être faite du projet est la suivante : peut-on considérer le projet comme décentralisé si seule la fondation derrière le protocole entretient le projet ?
Le Layer 1 ne propose pas de smart contracts à ce jour, seulement du pure transactionnel et ce transactionnel n’a pas de système de frais de transactions. Dernière chose, l’explorateur de blocs fournis par IOTA ne permet pas vraiment de retracer tout ce qu’il se passe sur le graphe acyclique orienté, il est donc difficile de savoir si le protocole à subit de la double dépense (création de monnaie à partir de rien).
Tangle : la technologie derrière IOTA
Le Tangle est une structure de données répliquées sur les nœuds du réseau et contenant toutes les données nécessaires au suivi des tokens sur le réseau.
Il forme un DAG (Directed Acyclique Graph) dans lequel les blocs “enfant” possèdent plusieurs blocs parents comme expliqué brièvement dans la section dédiée au DAG.
Tangle fonctionne comme un protocole de consensus probabiliste dans lequel la validation parallèle des transactions est permise sans exiger un ordonnancement total comme le ferait une blockchain.
IOTA utilise également le modèle UTXO (Unspent Transaction Output) souvent utilisé dans la technologie des registres distribués. C’est lui qui permet aussi cette parallélisation en admettant que des transactions puissent être ajoutées dans n’importe quel ordre.
Ce procédé est au cœur de la résolution du problème de scalabilité et de goulot d’étranglement auquel les systèmes actuels de blockchain font face.
De plus, le réseau IOTA s’offre le luxe de ne facturer aucuns frais de transaction à ses utilisateurs, et cela, peu importe la somme envoyée, ce qui peut être perçu comme un avantage de taille face à ses concurrents.
Le token MIOTA d’IOTA
Comme tout projet qui se respecte, il possède son token natif, le MIOTA.
Il y a actuellement 2.78 milliards de tokens en circulation représentant 100% des tokens émis pour une capitalisation totale de 701 millions de dollars lors de l’écriture de cet article, faisant d’elle une des crypto monnaies du top 70.
Lors de sa levée de fonds (crowdsale) en 2015, c’était près de 1337 bitcoins qui avaient été récoltés pour environ 1 milliard de jetons vendus.
Si vous souhaitez vous en procurer, sachez que le Token IOTA est disponible sur plusieurs grosses plateformes d’échange telles que Binance, Gate.io et Bitfinex pour ne citer que celles avec le plus gros volume.
IOTA un système feeless
Fondamentalement, la grande majorité pour ne pas dire tous les autres réseaux blockchain utilisant un mécanisme de consensus Proof of Stake (PoS) ou Proof of Work applique des frais de transactions à ses utilisateurs.
En effet, ces frais auront pour tâche directe de récompenser en partie les mineurs ou stakers ayant sécurisé le réseau grâce à leur puissance de calcul dans le premier cas et pour le séquestre de leurs jetons dans le second.
IOTA a été conçu pour ne nécessiter aucuns frais lors du traitement des transactions. Ce qui en fait un concurrent intéressant par rapport aux autres réseaux plus traditionnels et encourage donc les microtransactions en son sein.
En d’autres termes, dans toutes transactions effectuées sur IOTA, le montant déduit du portefeuille de l’expéditeur est exactement le même que le montant ajouté au portefeuille du destinataire.
En effet, n’ayant aucun mineur ou staker, IOTA fait valider ses transactions par les utilisateurs eux-mêmes (comme expliqué plus haut), ce qui lui permet de n’appliquer aucuns frais, car il n’y a tout simplement personne à récompenser.
Le système de IOTA est donc basé sur la participation de ses utilisateurs qui, s’ils souhaitent soumettre une transaction, devront également y contribuer en validant 2 autres transactions.
De ce fait, cela permet de surmonter les limites de coût et d’évolutivité du système.
Conclusion
En soi, le projet révèle de nouveaux concepts très peu exploités sur le marché des réseaux distribués et pourrait faire l’objet d’une adoption de masse.
Ses points forts ressortent relativement facilement notamment par le fait de ne pas avoir de frais, ce qui améliore l’accessibilité du réseau, mais également avec ses énormes partenariats effectués par exemple le géant de l’automobile Volkswagen ou encore Microsoft.
Plus récemment, IOTA a fait l’objet d’une potentielle collaboration avec des gouvernements pour la création des CBDC, ce qui pourrait favoriser grandement l’adoption du protocole.
Néanmoins, le marché de l’internet des objets n’est pas lié directement à IOTA et pourrait continuer de se développer sans que IOTA n’arrive à en tirer son épingle du jeu.