Dernière modification effectuée le 10.10.2023 17:25
Ethereum 2.0 : le passage au Proof of Stake
Lancé en juillet 2015, la blockchain Ethereum (ETH) a ébranlé l’écosystème crypto en introduisant les smart contracts sur les systèmes de registres distribués.
Sur le même modèle que Bitcoin (BTC), celle-ci assure son consensus grâce au mécanisme de Proof of Work (POW) ou preuve de travail.
Dans le Proof of Work, la validation et l’ajout des transactions aux blocs sont assurés par des acteurs du réseau appelés mineurs. Ces derniers mettent à disposition de la puissance de calcul générée par des cartes graphiques. Ces derniers sont récompensés via les ETH générés à chaque bloc ainsi qu’avec les frais de transactions.
Cependant, les développeurs du réseau ont rapidement exprimé la volonté de modifier le système de consensus en passant à un mécanisme en Proof of Stake (POS) ou preuve d’enjeu, connu pour proposer de meilleures performances. Le débat sur la consommation électrique de Bitcoin et de la preuve de travail en général entre également en jeu dans cette décision.
Dans le cas du Proof of Stake, ces mineurs sont remplacés par des nœuds validateurs. Ainsi, ces derniers doivent déposer, ou stake, 32 ETH sur une adresse pour pouvoir valider et ajouter les transactions dans les blocs. Afin de s’assurer qu’ils fassent correctement leur travail, toute erreur de leur part entraine une pénalité appelée slashing.
Cette pénalité se matérialise par la destruction d’une partie du collatéral déposé par le validateur, en d’autres termes, si le travail est mal fait vous perdez une partie de vos crypto monnaies mises en jeu, les validateurs ont donc intérêt à faire les choses correctement.
Nous retrouvons notamment des écrits de Vitalik Buterin, co-fondateur du réseau Ethereum, qui vante les mérites de la preuve d’enjeu dès 2016.
Ainsi, cette mise à jour tant attendue est connue du grand public sous le nom d’Ethereum 2.0, où Ethereum 1.0 réfère à la version actuelle du réseau.
En pratique, la base d’Ethereum 2.0 a été lancée en décembre dernier via le déploiement de la beacon chain. La beacon chain n’est autre que la colonne vertébrale d’Ethereum 2.0. C’est notamment elle qui gère le consensus en Proof of Stake.
The Merge : l’accélération du passage au POS
Cela fait plus de dix mois que la beacon chain a été lancée et évolue en parallèle de la blockchain Ethereum 1.0, qui lui, applique toujours le Proof of Work. Cette situation aurait normalement dû durer plusieurs années avant qu’Ethereum ne change de mode de consensus.
Cependant, face à l’augmentation constante de la congestion sur le réseau, les développeurs ont décidé de prioriser le passage en Proof of Stake sur d’autres mises à jour du protocole.
C’est ainsi qu’a vu le jour “The Merge”, un processus qui vise à remplacer le Proof of Work d’Ethereum par le Proof of Stake, en connectant la couche applicative d’Ethereum 1.0 au consensus d’Ethereum 2.0.
Depuis, une partie de la communauté de développeur s’affaire à la mise en place de cette migration du consensus de la crypto monnaie Ethereum (ETH).
Selon les dernières informations exposées par les développeurs, il semblerait qu’il soit possible que le code nécessaire à la réalisation de The Merge soit opérationnel en février 2022.
“Nous pensons qu’il y a une chance que cela puisse se faire d’ici février (évidemment, il y a encore beaucoup d’inconnues !).”, a déclaré Tim Beiko développeur pour Ethereum.
Évidemment, cela n’implique pas un déploiement sur le mainnet à cette date, il faudra encore plusieurs semaines voir mois de tests intensifs afin de s’assurer que l’ensemble du processus se déroulera sans accrocs.
Report de la difficulty bomb
Évidemment, cette transition ne sera pas de tout repos et présente de nombreux enjeux. Ainsi, pour s’assurer qu’une seule chaine sortira de la fusion de ces deux blockchains, il est primordial de s’assurer que les mineurs ne continuent pas à miner la chaine originelle d’Ethereum.
Pour ce faire, les développeurs ont imaginé un mécanisme appelé Difficulty Bomb. En pratique, ce mécanisme vise à augmenter peu à peu la difficulté du minage sur la blockchain Ethereum 1.0 afin de progressivement baisser sa rentabilité, jusqu’à le rendre obsolète et obliger les mineurs à stopper leur activité.
Jusqu’à présent, ce mécanisme devait être initié en décembre 2021. Cependant, avec le retard pris par le passage au Proof of Stake, il était nécessaire de repousser la bombe de difficulté à après le déploiement de The Merge.
Ainsi, les développeurs viennent de s’accorder pour repousser la difficulty bomb à juin de l’année 2022 via l’EIP-4345 qui sera déployé au bloc 13773000 en décembre prochain.
“Nous allons repousser la bombe à juin 2022, soit 4 mois après février. Pour être clairs, si la fusion était prête avant, nous pourrions le faire avant. De même, nous pouvons repousser la bombe à nouveau si nous ne sommes pas prêts. Nous devrons prendre une décision vers février !”, a déclaré Tim Beiko.
Évidemment, le passage au Proof of Stake (PoS) n’est qu’une étape dans la roadmap d’Ethereum concernant la scalabilité. D’autres méthodes comme les solutions de seconde couche ou encore sharding permettront également d’améliorer les performances du réseau, mais cela arrivera bien plus tard.
Le minage d’Ethereum a encore de beaux jours devant lui, de quoi accumuler encore un peu de crypto monnaies avant que le taux d’inflation baisse avec le passage au PoS !