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Dernière modification effectuée le 20.09.2023 14:11
Alors que la Russie pensait contourner les sanctions notamment grâce aux cryptomonnaies, l’Ukraine dévoile une nouvelle stratégie : dénoncer les portefeuilles des politiques russes contre récompense.
Le conflit entre la Russie et l’Ukraine a permis de mettre en avant le rôle des cryptomonnaies en temps de crise. Cette semaine, Ursula von der leyen, présidente de la Commission Européenne, avait acté de l’exclusion de la Russie du réseau Swift en accord avec les autres chefs d’État de l’ensemble des États-membres. La réponse des Russes avait été, assez naturellement, de se tourner vers les cryptos.
Les dons en cryptomonnaies ont le vent en poupe. Ces derniers jours, on sait qu’au total plus de $10 millions ont été donnés à l’État ukrainien : $4 millions en bitcoins pour le réseau Bitcoin (BTC), $6,4 millions d’ethers et d’altcoins pour le réseau Ethereum (ETH) et enfin, $1 million en USDT. Et d’autres dons devraient encore arriver.
Or, qu’arriverait-il si des soutiens devaient arriver mais cette fois-ci côté russe ?
Pour éviter cela, les autorités ukrainiennes prennent les devants.
Le contournement des sanctions, rendu possible par l’utilisation des cryptos, semble donc n’être plus que de courte durée.
En effet, les autorités ukrainiennes viennent de lancer un appel à la dénonciation sur les réseaux sociaux. Elles demandent à toute personne qui détient des informations sur les portefeuilles des politiques russes et biélorusses de lui faire parvenir.
Le premier ministre ukrainien, Mykhailo Federov, a posté un tweet à ce sujet en promettant une « récompense généreuse » en cas de partage d’informations via le réseau Telegram.
Ukrainian crypto community is ready to provide a generous reward for any information about crypto-wallets of Russian and Belarusian politicians and their surroundings. War crimes must be pursued and punished! To share info please contact in Telegram: https://t.co/XHidwUQ8bE.
— Mykhailo Fedorov (@FedorovMykhailo) February 26, 2022
L’initiative est gérée par un avocat ukrainien du nom de Artem Afian. Egalement présent sur les réseaux sociaux, il a indiqué que les récompenses seront « financées par des dons privés.
Toujours selon l’avocat en charge de l’initiative, et on imagine que c’est véridique, des informations sur les noms et adresses des portefeuilles de politiques russes et biélorusses sont déjà parvenues aux autorités ukrainiennes.
Collecter des informations sur les wallets, certes, mais dans quel but ?
L’Ukraine et ses partenaires mettent tout en place pour sanctionner la Russie. Une fois collectées, les informations sont transmises aux différents exchanges ainsi qu’à la société Chainalysis.
L’idée est d’arriver à bloquer et restreindre l’accès des utilisateurs russes aux cryptos.
Certaines plateformes l’ont d’ailleurs déjà fait (par exemple la plateforme d’échange du nom de Kuna, qui est une plateforme ukrainienne, a annoncé avoir déjà mis en place des restrictions) et empêchent par exemple, toute nouvelle inscription ou dépôt.
Si l’appel vise en premier lieu les politiques, les citoyens ne sont pas non plus épargnés par les restrictions, le vice premier ministre ukrainien ayant soutenu le gel des comptes des utilisateurs de nationalité russe ou biélorusse par la plateforme DMarket.
On en déduit que d’autres limitations sur diverses plateformes sont à prévoir, qu’il s’agisse de politiques ou de citoyens lambdas de nationalité russe ou biélorusse.
Une chose est sûre, les cryptomonnaies n’ont pas fini de faire la une de l’actualité dans le cadre de cette guerre opposant la Russie et l’Ukraine. Nous y resterons très attentifs pour vous tenir informé de ces évolutions.