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Dernière modification effectuée le 01.12.2022 20:03
Déjà deux semaines que le développeur présumé de Tornado Cash a fait l'objet d'une arrestation dans le centre-ville d'Amsterdam. Il est accusé d'avoir mis en place un protocole dans le but – exclusif ? – de dissimuler des fonds qui ont une origine illégale. Pourtant et jusqu'à preuve du contraire, l'anonymisation des transactions n'est pas synonyme de blanchiment d'argent. Et n'est pas interdit pas la loi. Bien qu'il faille reconnaître qu'il est “plus facile” de s'adonner à ce type d'activité en utilisant un tel outil. Mais encore une fois, tout dépend toujours de l'utilisation qui en est fait.
Quoiqu'il en soit, depuis cette affaire, certaines plateformes d'échange de crypto monnaies décident de bloquer les adresses des comptes liées au mixeur Tornado Cash. Heureusement, ce n'est pas le cas de tout le monde : Tether annonce dans un communiqué de presse qu'il refuse de procéder à des blocages, tant qu'il n'en reçoit pas les instructions par les autorités. Une position bienvenue de sa part, également partagée par d'autres acteurs du secteur.
Tether ne bloque pas les adresses Tornado Cash sans instruction
Dans son communiqué de presse, Tether explique travailler en étroite collaboration avec les forces de l'ordre locales de nombreuses juridictions dans le monde. Et notamment américaines. Cela pour “aider dans leurs enquêtes et le gel des adresses”. En outre, la société n'hésite pas à sanctionner dès lors que des éléments probants et des injonctions lui sont présentés. C'est exactement ce qui ressort de sa déclaration. En effet, il est indiqué que Tether se conforme au gel en cas de demande “applicable et légitime d'un agent d'application de la loi vérifié pour geler un portefeuille privé”. Or, il n'existe encore aucun motif dans l'affaire de Tornado Cash, qui en a indigné plus d'un.
Dès lors, il est cohérent de ne pas procéder au gel des adresses liées à Tornado Cash, pour le moment.
“Jusqu'à présent, l'OFAC n'a pas indiqué qu'un émetteur de stablecoins est censé geler les adresses du marché secondaire qui sont publiées sur la liste SDN de l'OFAC ou qui sont exploitées par des personnes et des entités qui ont été sanctionnées par l'OFAC. En outre, aucun organisme de répression ou de réglementation américain n'a formulé une telle demande, malgré nos contacts quasi quotidiens avec les services de répression américains dont les demandes fournissent toujours des détails précis.”
Communiqué de presse de Tether.
De plus, Tether précise que la mise en œuvre d'une telle mesure sur le marché secondaire “pourrait être une mesure très perturbatrice et imprudente”. Notamment car sans instructions précises, il est possible que l'entreprise interfère dans des enquêtes en cours des forces de l'ordre. Ou même se trompe et soit à l'origine de liquidations et/ou de pertes de fonds.
Enfin, il faut noter que Tether n'est pas le seul à opter pour cette décision. D'autres acteurs, comme Paxos l'émetteur de stablecoins (BUSD) ou encore DAI, l'ont refusé également. A priori pour les mêmes raisons.