- Le président de la SEC, Paul Atkins, souhaite introduire une « innovation exemption » pour faciliter la tokenisation d’actifs financiers et dynamiser les échanges onchain, marquant une rupture avec la politique de Gary Gensler.
- Le GENIUS Act, récemment adopté par la Chambre, retire la supervision des stablecoins à la SEC pour la confier aux autorités bancaires, un tournant salué par la DeFi et perçu comme une victoire réglementaire majeure.
- Malgré cette ouverture, Atkins insiste sur le maintien de règles strictes pour protéger les épargnants, tandis que les Démocrates, menés par Elizabeth Warren, critiquent un manque de garanties pour les consommateurs.
Les lignes bougent à vitesse grand V aux États-Unis. Pour la première fois, le patron de la SEC envisage de desserrer l’étau réglementaire qui pèse sur l’industrie crypto. Selon Bloomberg, Paul Atkins, nouveau visage de l’institution, veut créer une « innovation exemption » : un cadre souple pour accélérer la tokenisation de l’économie réelle. Une petite phrase claque déjà comme un slogan :
If it can be tokenized, it will be tokenized.
Dans les coulisses, les discussions s’accélèrent. Objectif : permettre de nouveaux modèles de trading onchain, et surtout, encourager la création d’un écosystème de titres financiers tokenisés. Une révolution pour Wall Street… et pour la DeFi.
GENIUS Act : un feu vert pour les stablecoins (et un message à la Fed)
Ce changement d’état d’esprit ne tombe pas du ciel. Jeudi, la Chambre des représentants a adopté le GENIUS Act, une loi attendue de pied ferme par tout le secteur. Deux autres textes clés l’accompagnent : le CLARITY Act, pour encadrer les marchés d’actifs numériques, et l’Anti-CBDC Surveillance State Act, qui vise à bloquer l’émergence d’un dollar numérique surveillé par l’État.
Le GENIUS Act clarifie un point crucial : les stablecoins ne sont pas des titres financiers. Ils seront désormais supervisés par les autorités bancaires, et non plus par la SEC.
Un soulagement immense pour les émetteurs et pour la DeFi, qui y voit une reconnaissance officielle de son modèle. Le développeur Ethereum Eric Conner ne cache pas sa satisfaction :
C’est le signal le plus clair à ce jour que la DeFi gagne le combat réglementaire.
Trump en arbitre final
La balle est maintenant dans le camp du Président Trump, grand partisan crypto pendant sa campagne. Une fois signé, le GENIUS Act entrera en vigueur dans un délai maximum de 18 mois, ou 120 jours après publication des règlements finaux par le Trésor et la Réserve fédérale.
Les effets ne seront donc pas immédiats, mais le cap est clair : Washington veut intégrer la crypto à son système financier, à condition de poser les bonnes règles.
Une SEC version 2025, plus ouverte… mais toujours prudente
Paul Atkins tranche évidemment avec son prédécesseur Gary Gensler. Là où ce dernier multipliait les poursuites, le nouveau président préfère parler d’efficacité, de transparence et de réduction des risques grâce aux blockchains. Il prône un encadrement “intelligent” plutôt qu’un mur réglementaire.
Mais Atkins le rappelle : tout ne sera pas permis. L’innovation oui, mais pas au prix du chaos. Les exigences de transparence, de divulgation et de conformité resteront centrales. Surtout pour les projets liés aux retraites ou à l’épargne du grand public.
Une bataille loin d’être terminée
Du côté des Démocrates, la sénatrice Elizabeth Warren dénonce un texte qui “met en péril les consommateurs”. Elle pointe du doigt les risques de fraude, de manipulation et le manque de garde-fous sur les réserves des stablecoins.
Le débat est donc loin d’être clos. Mais une chose est sûre : les États-Unis s’engagent (enfin) sur la voie d’une régulation crypto cohérente et constructive. Et le monde entier observe.