- Microsoft menace de quitter les négociations avec OpenAI, malgré ses 13 milliards de dollars investis, en raison de désaccords sur le futur modèle économique et la répartition du capital.
- OpenAI souhaite devenir une société à but lucratif pour lever plus de fonds, mais cela nécessiterait l’accord de Microsoft, qui exige des garanties sur son accès exclusif aux modèles et à leur revente via Azure.
- Microsoft se prépare déjà à une éventuelle rupture, en misant sur d’autres partenaires comme xAI, tandis que le futur d’OpenAI reste incertain sur les plans technologique, financier et juridique.
Microsoft menace de se retirer des négociations OpenAI
Microsoft ne bluffe pas. Le géant du logiciel serait prêt à claquer la porte des négociations avec OpenAI, malgré une alliance estimée à plusieurs dizaines de milliards. En jeu : la transformation du laboratoire à l’origine de ChatGPT en société à but lucratif, et le futur de l’intelligence artificielle commerciale.
Microsoft a déjà investi plus de 13 milliards
Depuis 2019, Microsoft a injecté plus de 13 milliards de dollars dans OpenAI. Une mise énorme, qui lui a permis d’obtenir un accès exclusif à la technologie de l’entreprise, et de récupérer jusqu’à 20 % des revenus générés par les modèles comme ChatGPT… tant que les revenus cumulés ne dépassent pas 92 milliards.
Mais l’équilibre est fragile. OpenAI veut évoluer vers une structure plus classique, susceptible de lever davantage de fonds et de s’introduire en Bourse. Problème : cette conversion vers un modèle lucratif nécessite l’accord de Microsoft. Sans cela, la start-up pourrait perdre des milliards d’engagements, notamment celui de SoftBank qui menace de réduire sa participation de 10 milliards si rien n’avance d’ici fin 2025.
Des désaccords sur l’équité, la tech, et le contrôle
Les deux entreprises se battent sur plusieurs fronts. Le principal : quelle part du capital Microsoft devrait-il obtenir dans la future structure ? Les discussions oscillent entre 20 % et 49 %, mais aucun accord ne semble proche.
Derrière ce bras de fer se cachent aussi des enjeux technologiques colossaux. Microsoft ne veut pas lâcher son accès aux modèles d’OpenAI, ni sa capacité exclusive à les revendre via Azure. De son côté, OpenAI veut plus d’autonomie, plus de puissance de calcul, et moins de dépendance à Redmond. Les tensions sont vives, notamment sur l’accès à l’infrastructure et à la propriété intellectuelle de futurs modèles dits « AGI » (intelligence artificielle générale).
Microsoft se prépare déjà à vivre sans OpenAI
OpenAI n’est plus forcément en tête
L’option nucléaire ? Microsoft l’a envisagée : activer le contrat actuel, qui court jusqu’en 2030, sans renégociation. Cela permettrait à l’entreprise de continuer à exploiter les modèles existants… sans céder un pouce de terrain dans la renégociation des parts.
En parallèle, Satya Nadella anticipe : la firme a déjà commencé à diversifier ses partenariats IA. Exemple marquant : l’intégration du modèle Grok, développé par xAI (Elon Musk), dans son offre cloud.
En clair : si la start-up ne plie pas, Microsoft pourrait tout simplement miser sur d’autres.
Le futur de ChatGPT est aussi juridique que technique
Même en cas d’accord, la route reste semée d’embûches. La conversion d’OpenAI devra être approuvée par les procureurs généraux du Delaware et de Californie. Et surtout, elle est menacée par un procès déposé par Elon Musk, soutenu par d’anciens employés.
Pendant ce temps, OpenAI continue de croître. ChatGPT compte désormais plus de 500 millions d’utilisateurs hebdomadaires. Mais en coulisses, la start-up souffre d’un manque criant de puissance de calcul, freiné par ses tensions avec Microsoft.
Un bras de fer stratégique qui redessine la guerre de l’IA
Microsoft, Google, Meta, xAI… La guerre de l’IA se joue désormais autant en tribunaux que sur les benchmarks techniques. Et à ce jeu, l’alliance Microsoft–OpenAI pourrait bien exploser en plein vol.
