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- La loi martiale déclenchée par Yoon Suk-yeol a provoqué un krach crypto en Corée du Sud, Bitcoin chutant de près de 20%.
- L’opposition parlementaire rejette la décision, tandis que l’armée semble divisée sur son application.
- L’instabilité politique menace l’économie sud-coréenne et fragilise ses relations internationales.
Une déclaration de loi martiale aux conséquences immédiates
Le président sud-coréen Yoon Suk-yeol a décrété l’état de loi martiale mardi soir, une annonce qui a secoué les marchés financiers et les plateformes de cryptomonnaies du pays. À 22h30, heure locale, cette décision a déclenché une chute brutale des prix sur les principales plateformes d’échange sud-coréennes, notamment Upbit, Bithumb et Coinone.
Le Bitcoin a plongé de près de 20% sur Upbit, tandis que le stablecoin USDT s’échangeait brièvement à 1 200 wons sud-coréens, soit environ 84 cents. Les altcoins comme Ripple, Shiba Inu et Dogecoin ont également subi des baisses à deux chiffres.
Cette chute reflète l’inquiétude des investisseurs face à l’incertitude politique. Le décret présidentiel interdit toute activité politique, y compris celle du parlement, ainsi que les manifestations. Les médias, désormais sous contrôle militaire, ajoutent à la confusion ambiante.
Une opposition parlementaire en résistance
Malgré l’annonce présidentielle, l’Assemblée nationale sud-coréenne, dominée par l’opposition de gauche, a rapidement voté pour bloquer la déclaration de loi martiale. Dans une intervention musclée, le président Yoon a accusé l’opposition de conspirer avec des forces pro-Nord-Coréennes et de paralyser l’État par des tentatives d’impeachment et des réductions budgétaires ciblées.
Des images télévisées ont montré des troupes cherchant à empêcher les foules d’entrer dans le bâtiment parlementaire tandis que les députés rejetaient la décision présidentielle. Bien que le parlement dispose constitutionnellement du pouvoir de révoquer une telle déclaration, Yoon refuse toujours de se plier à ce vote. Han Dong-hoon, chef du parti au pouvoir, a néanmoins exhorté l’armée à respecter la décision parlementaire, déclarant que « la loi martiale a perdu son effet« .
Loi Martiale : une manœuvre risquée pour Yoon Suk-yeol
Cette déclaration marque la première loi martiale en Corée du Sud depuis l’instauration de la démocratie en 1987, un événement qui ravive des souvenirs de l’autoritarisme militaire des décennies passées. La popularité de Yoon, ancien procureur en chef, a chuté à 19%, conséquence d’un ralentissement économique et d’un blocage politique persistant. Ses opposants dénoncent une tentative de renforcement autoritaire sous prétexte de défendre la sécurité nationale.
Si c’était sérieux, les télécommunications auraient été coupées, les médias réduits au silence et les opposants arrêtés.
Certains observateurs pensent que cette manœuvre pourrait davantage être une stratégie politique qu’une véritable action militaire. Un ancien haut gradé de l’armée sud-coréenne a noté que les communications et les médias d’opposition restaient opérationnels plusieurs heures après l’annonce, un signe de mise en œuvre limitée, suggérant qu’il pourrait s’agir d’un calcul maladroit pour rallier les conservateurs.
Répercussions économiques et internationales
L’instabilité politique a immédiatement pesé sur l’économie sud-coréenne. Le won a chuté de près de 3% à un plus bas de deux ans avant de se stabiliser à une perte de 1,3%. Les actions sud-coréennes cotées à New York, comme Posco et Coupang, ont également accusé des baisses de plus de 4%.
À l’international, cette crise a suscité des inquiétudes. La Maison Blanche a exprimé une « grave préoccupation » et confirmé n’avoir reçu aucun avertissement préalable. Les relations entre Séoul et Washington, déjà fragilisées, risquent de se détériorer davantage, surtout dans le contexte de la transition présidentielle américaine.
Un avenir incertain pour la démocratie sud-coréenne
La confrontation entre Yoon Suk-yeol et l’opposition atteint un point critique. Si l’armée reste loyale au président, la situation pourrait se transformer en un coup d’État, bien que cette hypothèse semble peu probable compte tenu des précédents historiques. Les prochaines heures seront décisives pour déterminer si la Corée du Sud peut surmonter cette crise institutionnelle sans renier ses acquis démocratiques. En attendant, les marchés financiers et les investisseurs internationaux resteront en alerte maximale face à l’évolution de cette situation explosive.