Les États-Unis n’ont créé que 12 000 emplois en octobre, très loin des 113 000 attendus

La création d’emplois aux États-Unis chute à 12 000 en octobre, bien en dessous des prévisions, plaçant la Fed face à des choix difficiles et suscitant des réactions mitigées sur les marchés financiers.
joe biden
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  1. Les créations d'emplois aux États-Unis ont chuté à 12 000 en octobre, bien en dessous des prévisions de 113 000, marquant le niveau le plus faible sous l'administration Biden.
  2. Cette baisse inattendue place la Réserve fédérale dans une position délicate, renforçant les attentes d'une réduction des taux directeurs de 0,25% lors de sa prochaine réunion, avec des analystes évoquant la possibilité d'ajustements monétaires plus importants si la faiblesse du marché de l'emploi se poursuit.
  3. Les marchés financiers ont réagi rapidement, les indices boursiers comme le S&P 500 et le Nasdaq Composite affichant des gains, tandis que le rendement des bons du Trésor a chuté, le dollar a légèrement reculé, et les actifs refuges comme l'or et le Bitcoin ont vu leur prix augmenter.

Une chute inattendue des créations d’emplois aux USA

À seulement quatre jours des élections présidentielles et de la réunion de la Réserve fédérale, les chiffres du marché de l’emploi américain pour octobre révèlent un net ralentissement. D’après le rapport du Bureau of Labor Statistics (BLS), seuls 12 000 emplois ont été ajoutés, bien en deçà des prévisions initiales de 113 000. Ce chiffre s’avère être la plus faible création de postes enregistrée sous l’administration Biden, frappée par une combinaison de facteurs économiques et climatiques.

Le BLS a également révisé à la baisse les chiffres des mois précédents : septembre passe de 254 000 à 223 000 et août de 159 000 à 78 000 emplois créés. Plusieurs facteurs auraient contribué à cette performance décevante, notamment les récents ouragans et la grève en cours chez Boeing, qui auraient temporairement perturbé le marché de l’emploi.

Tensions autour des politiques économiques américaines

Cette faiblesse de l’emploi a immédiatement été exploitée dans le débat politique. La campagne de Donald Trump s’en est emparée pour critiquer l’administration actuelle, tandis que le président Biden a relativisé, insistant sur la résilience de l’économie américaine face aux chocs ponctuels. La grève de Boeing, impliquant plus de 33 000 employés, ainsi que l’impact des tempêtes sur les états du Sud-Est, notamment en Floride, ont effectivement contribué à ralentir la dynamique d’embauche dans plusieurs secteurs.

Les secteurs de la construction, de la vente au détail, de l’hôtellerie et de la finance ont stagné en termes d’emplois, confirmant une pause de l’activité. Néanmoins, les économistes soulignent que les éléments conjoncturels, bien que significatifs, ne devraient pas durablement affecter le marché de l’emploi, laissant espérer une reprise des embauches en novembre, notamment avec la reconstruction post-ouragan.

Mouvement des taux : la Réserve fédérale face à des choix difficiles

Les marchés anticipaient déjà un ralentissement de l’emploi en raison des perturbations récentes, mais l’ampleur du déclin place désormais la Fed dans une position délicate. Ce rapport affaiblit les perspectives économiques, renforçant les attentes d’une réduction des taux directeurs de 0,25% lors de la réunion de la Fed prévue la semaine prochaine. Le rendement des bons du Trésor a réagi instantanément, chutant de quatre points de base, tandis que le dollar a légèrement reculé.

Les analystes estiment que ce ralentissement de l’embauche soutient l’hypothèse d’un « atterrissage en douceur » souhaité par la Fed : une maîtrise de l’inflation sans précipiter l’économie dans une récession. Toutefois, si les faiblesses du marché de l’emploi se confirment dans les mois à venir, des ajustements de politiques monétaires plus importants pourraient être nécessaires.

Marchés financiers : réactions mitigées

En parallèle, les marchés boursiers ont réagi positivement malgré les chiffres moroses. L’indice S&P 500 et le Nasdaq Composite ont tous deux affiché des gains, illustrant l’optimisme des investisseurs face aux anticipations d’une baisse des taux. Les actifs refuges, tels que l’or, ont maintenu leur attractivité, le métal précieux frôlant des records à 2 767 dollars l’once, tandis que les marchés crypto, avec le Bitcoin à 70 000 dollars, ont montré une volatilité accrue, BTC dépassant rapidement les $71,000.

La situation des taux d’intérêt et l’évolution des créations d’emplois continueront de peser lourdement sur l’économie et d’influencer la campagne électorale. Pour de nombreux observateurs, le rapport d’octobre n’est qu’un accroc temporaire, mais il pourrait bien peser sur la stratégie de la Fed pour les mois à venir.

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