Getting your Trinity Audio player ready...
|
- L’inflation américaine a nettement ralenti en mars, avec un CPI mensuel en baisse de 0,1 % et une inflation annuelle limitée à 2,4 %, bien en dessous des attentes des économistes.
- Bitcoin et les marchés boursiers ont d’abord réagi positivement avant de se replier, freinés par les incertitudes géopolitiques et les tensions commerciales américaines.
- La Fed reste prudente malgré les bons chiffres de l’inflation, repoussant probablement toute baisse de taux à juin, en attendant les données du PPI.
CPI : Un indicateur d’inflation en net repli
La dernière publication de l’indice des prix à la consommation (CPI) aux États-Unis a créé la surprise. En mars, l’inflation a reculé de 0,1 %, alors que les économistes anticipaient une hausse modeste de 0,1 %. Ce retournement marque un contraste saisissant avec la progression de 0,2 % enregistrée en février. Sur une base annuelle, l’indice global ne progresse que de 2,4 %, soit bien en deçà des 2,6 % attendus et du niveau de 2,8 % du mois précédent.
L’inflation sous-jacente, qui exclut les composantes volatiles que sont l’énergie et l’alimentation, affiche également une progression timide : +0,1 % sur un mois, contre +0,3 % prévu. En rythme annuel, cette composante s’élève à 2,8 %, là encore inférieure aux prévisions (3 %) et au chiffre de février (3,1 %).
Une réaction modérée des marchés, le bitcoin hésite
Les marchés financiers ont d’abord salué ces chiffres avec optimisme. Bitcoin a brièvement bondi au-dessus des 82 500 dollars après la publication du rapport, avant de refluer sous les 81 000 dollars, en phase avec la correction des indices boursiers américains. Le Nasdaq 100 et le S&P 500 ont ouvert en net recul, respectivement -2,7 % et -2,9 %, mettant fin à la reprise entamée la veille.
Ce léger aller-retour du bitcoin illustre la volatilité du contexte actuel. D’un côté, une inflation en baisse pourrait justifier un assouplissement monétaire de la Réserve fédérale. De l’autre, les incertitudes géopolitiques et les secousses provoquées par la politique commerciale américaine maintiennent la volatilité à un niveau élevé.
La Fed face à un dilemme monétaire
La publication de l’indice CPI précède l’indice des prix à la production (PPI), attendu vendredi, et intervient dans un climat politique tendu. La semaine dernière, le président Trump a annoncé une série de hausses de droits de douane lors de ce qu’il a lui-même baptisé le « Liberation Day », déclenchant une onde de choc sur les marchés. Si une pause de 90 jours a été décrétée depuis, l’incertitude reste entière quant à l’évolution du commerce international.
Avant l’annonce de l’indice CPI, les marchés estimaient à seulement 17 % la probabilité d’une baisse de taux dès la réunion de la Fed en mai. Les regards se tournent désormais vers celle de juin, pour laquelle les traders intègrent à 75 % la perspective d’un assouplissement monétaire d’au moins 0,25 %.
Vers un réajustement de la stratégie monétaire ?
Le ralentissement marqué de l’inflation pourrait raviver les espoirs d’un pivot de la Fed, mais l’institution reste confrontée à une équation complexe. Si le rythme de la désinflation se confirme avec le PPI, cela renforcerait l’argument en faveur d’un ajustement des taux. Toutefois, les tensions commerciales et la volatilité boursière limitent la marge de manœuvre de l’autorité monétaire.