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- EDF, via sa filiale Exaion, lance un service de conservation d’actifs numériques destiné aux institutions financières, avec une infrastructure souveraine et ultra-sécurisée.
- Exaion, déjà enregistré en tant que PSAN auprès de l’AMF, se positionne comme une alternative européenne face aux acteurs étrangers comme Fireblocks et Coinbase.
- Prévu pour 2025, ce service mise sur la cybersécurité, la souveraineté numérique et l’énergie décarbonée pour attirer les grandes institutions financières.
Un tournant stratégique pour Exaion et le groupe EDF
Le groupe EDF, détenu à 100% par l’État français, marque une nouvelle étape dans son incursion dans l’écosystème crypto. Sa filiale Exaion, spécialisée dans les infrastructures blockchain, vient d’annoncer le lancement d’un service de conservation d’actifs numériques destiné aux institutions financières. Cette initiative, qui vise en priorité les banques et les fonds d’investissement, s’inscrit dans un contexte de demande croissante pour des solutions sécurisées et souveraines.
Déjà enregistré comme Prestataire de Services sur Actifs Numériques (PSAN) auprès de l’Autorité des marchés financiers (AMF), Exaion a discrètement obtenu en décembre dernier une enregistrement renforcé, lui permettant d’opérer aussi bien des services d’échange que de conservation d’actifs numériques. Aujourd’hui, la filiale d’EDF officialise son ambition avec un coffre-fort numérique ultra-sécurisé, comme l’a déclaré son PDG Fatih Balyeli dans une interview accordée à The Big Whale.
L’idée, c’est d’accompagner les grands acteurs financiers dans leurs activités crypto en leur proposant une infrastructure souveraine et sécurisée.
Fatih Balyeli, PDG d’Exaion
Un service pensé pour les grandes institutions financières
Le service de conservation d’actifs numériques d’Exaion sera disponible au second semestre 2025, avec des fonctionnalités supplémentaires comme le staking et des solutions d’échange entre crypto et monnaies traditionnelles. Cette annonce intervient alors que le secteur financier s’ouvre de plus en plus aux cryptomonnaies. L’approbation des ETF Bitcoin et Ethereum aux États-Unis a déclenché un afflux massif d’acteurs institutionnels, à l’image de BlackRock, qui prépare un lancement similaire en Europe.
Dans ce contexte, la conservation des actifs numériques devient un enjeu central pour les banques et fonds d’investissement. Exaion cible ces acteurs majeurs, qui ne peuvent pas se permettre de s’appuyer sur des prestataires non régulés.
Nous nous adressons aux grandes institutions qui ne peuvent pas se permettre de travailler avec des start-ups non réglementées.
Des géants comme BlackRock ou JP Morgan pourraient donc figurer parmi les futurs clients de la filiale d’EDF.
Un atout stratégique pour la souveraineté numérique européenne
Dans un marché largement dominé par des acteurs étrangers comme Fireblocks (technologie de conservation israélo-américaine) et Coinbase (acteur américain de la conservation d’actifs numériques), Exaion met en avant l’argument de la souveraineté européenne. Son infrastructure repose sur un HSM (Hardware Security Module) développé entièrement en interne, garantissant un contrôle total sur la sécurité des actifs.
Cette approche séduit particulièrement les institutions françaises et européennes, soumises à des réglementations strictes et souvent réticentes à confier leurs actifs à des solutions étrangères. L’appartenance d’Exaion au groupe EDF renforce encore cette attractivité, offrant aux investisseurs une garantie de fiabilité et de conformité aux normes européennes.
Sécurité, énergie verte et positionnement stratégique
Exaion ne se contente pas d’un cadre réglementaire robuste. La filiale vise les plus hauts standards de cybersécurité, avec des certifications comme ISO 27001 et SOC 2. Son lien avec EDF lui confère également un avantage unique : l’accès à une énergie décarbonée et à des infrastructures critiques. Cette capacité à fournir une électricité propre et stable constitue un atout majeur pour les data centers et services numériques du futur.
Exaion n’en est pas à son premier pas dans l’univers crypto. La filiale exploite déjà des nœuds blockchain sur Ethereum et d’autres protocoles majeurs, bien qu’elle refuse toujours de miner du Bitcoin pour des raisons environnementales. Cette décision suscite des débats, mais illustre l’engagement d’Exaion pour une approche plus durable du numérique.
Vers une consolidation de l’offre crypto en France ?
Avec ce service de conservation, EDF et Exaion ambitionnent de placer la France au cœur de la transformation numérique mondiale. Ce positionnement stratégique, combiné à une infrastructure souveraine et une expertise en cybersécurité, pourrait attirer de nombreux acteurs institutionnels cherchant une alternative aux solutions américaines.
Le lancement prévu en 2025 sera un test décisif pour la capacité de la France à s’imposer comme un acteur majeur de la finance numérique. Exaion pourrait ainsi devenir un pilier incontournable pour les institutions financières souhaitant sécuriser leurs actifs numériques tout en respectant les exigences réglementaires européennes.