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Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne (BCE), s'est exprimée sur l'évolution du marché des cryptomonnaies lors de sa prise de parole devant le Parlement européen ce lundi. Elle appelle à une plus grande surveillance de la finance décentralisée, en raison des risques que le secteur pose sur la stabilité financière, et à renforcer la régulation. Dans la droite ligne de ses affirmations, elle espère que les régulateurs se mettront d'accord sur l'élaboration d'une seconde réglementation, une sorte de MiCA II relatif cette fois-ci à la finance décentralisée.
“Les actifs cryptographiques et la DeFi ont le potentiel de poser un risque réel pour la stabilité financière”.
Christine Lagarde, prise de parole devant le Parlement européen
Anciennement directrice du Fonds Monétaire International (FMI), Christine Lagarde préside la Banque centrale européenne (BCE) depuis sa nomination le 1er novembre 2019, succédant ainsi à Mario Draghi.
Lors de sa prise de parole lundi dernier, Christine Lagarde a appelé à une réglementation MiCA 2.0 qui aurait pour but d'encadrer le staking, le lending, la DeFi ainsi que les actifs sans émetteur identifiable. En outre, il s'agirait d'un texte avec un champ d'application bien plus large que la réglementation MiCA 1.0.
Rappelons d'abord que MiCA 1.0 fait référence au projet de règlement européen sur le “marchés des crypto-actifs” (MiCA) qui doit entrer en vigueur en 2024 au sein de l'Union européenne. Il s'agit du texte qui va encadrer les actifs numériques, l’idée étant de créer un cadre juridique harmonisé au niveau du territoire européen pour de nombreux crypto-actifs qui ne sont pas couverts par le droit de l’Union Européenne. Le règlement MiCA prévoit notamment de poser un ensemble de définitions des différents crypto-actifs, dont les utility tokens et certains types de stablecoins.
Christine Lagarde se méfie des cryptomonnaies et de la DeFi
Christine Lagarde explique sa volonté d'élaborer un MiCA 2.0 par plusieurs motifs :
D'abord, elle démontre que les innovations vont très vites dans ce domaine. Ensuite et surtout, elle souligne les “dangers” pour certains consommateurs. Il est vrai que Christine Lagarde s'est toujours méfiée des cryptomonnaies et de leur impact sur les populations, notamment non averties.
“MiCA 1.0 ne sera pas mis en œuvre avant 2024, ce qui est très loin quand on pense à la vitesse à laquelle les valeurs du marché, la créativité et la cupidité ont un impact sur ces développements. MiCA 2.0 aurait un champ d'application plus large et réglementerait en profondeur certaines de ces innovations dans ces territoires inexplorés qui mettent les consommateurs en danger et où l'absence de réglementation couvre la fraude, les affirmations totalement illégitimes sur les évaluations, la spéculation et les transactions criminelles”.
Christine Lagarde, prise de parole devant le Parlement européen
MiCA 2.0 devrait ainsi principalement réglementer le staking et le lending, deux activités en hausse significative selon Christine Lagarde.
“Le Bitcoin ne sera pas couvert par MiCA I mais j'espère que pour MiCA II, vous en tiendrez compte”.
Christine Lagarde, prise de parole devant le Parlement européen
Elle explique que le Comité européen du risque systémique (CERS) tirera la sonnette d'alarme lorsqu'il constatera l'existence d'un risque d'interconnextion qui nécessiterait une action. Le Comité européen du risque systémique (CERS) a été instauré en 2010 en vue de surveiller le système financier de l’Union européenne (UE) et de prévenir et atténuer les risques systémiques. Rappelons que Christine Lagarde est le chef de ce Comité.