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Dernière modification effectuée le 01.12.2022 20:15
La blockchain Solana n’en est plus à son coup d’essai en matière de dysfonctionnements. Elle nous le prouve encore une fois aujourd’hui. En effet, l’horloge interne de la blockchain Solana présente un retard faramineux s’élevant à 30 minutes; elle est complètement déboussolée depuis peu.
Comment expliquer cette différence de temps ?
Pour comprendre ce phénomène, rappelons tout d’abord que la blockchain Solana repose sur la preuve d’enjeu (Proof of Stake). Néanmoins, on oublie souvent que la preuve d’histoire (Proof of History) est également utilisée comme algorithme de consensus. Contrairement à d’autres blockchains qui se basent sur des solutions centralisées pour s’accorder sur le temps, Solana horodate son registre de façon décentralisé et infaillible. Ainsi, chaque nœud de réseau conserve un enregistrement précis du temps avec ce mécanisme.
En parallèle, comme pour toutes les blockchains, il existe un intervalle de temps, nommé « slot time » durant lequel un validateur peut soumettre un bloc au réseau. Pour la blockchain Solana, cet intervalle doit idéalement se situer aux alentours de 400 millisecondes (ms). Cependant, selon l’explorateur de blockchain Solana, ce « slot time » tourne autour des 750 ms à l’heure où je rédige cet article (et a même atteint les 800 ms). Solana n’a toujours pas communiqué concernant ces ralentissements, nous ne pouvons qu’émettre des hypothèses : DDoS, réseau saturé…
Or, le PoH et cet intervalle de temps sont intrinsèquement liés. Sans entrer dans les détails, lorsque le slot time s’éloigne de 400 ms, l’horloge des différents ensembles de validateurs (appelés « clusters« ) commence à dériver également. Le synchronisme avec le temps réel n’est donc plus assuré.
Quels sont les impacts du retard de l’horloge de Solana ?
De prime abord, cet écart présent sur la blockchain Solana n’a pas eu de répercussions directes sur les performances du réseau. Seulement, les transactions effectuées sur le réseau présenteront un horodatage différent de l’heure réelle.
Ainsi, les répercussions sont plutôt de l’ordre économique ; c’est en effet le staking qui va être affecté. Rappelons que les récompenses sur la blockchain Solana sont jalonnées annuellement. De fait, chaque année est divisée en des temps plus courts, appelés « époques » eux-mêmes constitués de 432,000 intervalles de temps. Cela signifie qu’idéalement, avec un créneau horaire de 400 ms, il y a 182 époques par an, chacune représentant entre deux et trois jours.
Cependant, comme les « slot time » ont augmenté et que leur nombre est fixé à l’avance, la quantité d’époques diminue forcément. Or, sur Solana, les récompenses de staking sont payées à chaque époque. Cela signifie donc que les gains perçus par les acteurs du réseau (validateurs, délégués…) vont décroitre. Alors que le cours du SOL n’en finit plus de diminuer, cette réduction du rendement du staking ne va rien arranger à la situation.