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Dernière modification effectuée le 04.08.2022 19:56
Alors que certains pays africains soutiennent désormais les cryptos, des banquiers centraux du Nigéria et du Kenya s’y opposent et préfèrent les CBDC (Central Bank Digital Currency). Depuis quelques mois, les pays africains démontrent leur volonté d’adopter à l’avenir Bitcoin (BTC) et plus généralement les cryptos. Ces mêmes États investissent dans la technologie blockchain, en y voyant la promesse d’un renouveau économique.
C’est précisément le cas du Nigéria et du Kenya. L’on peut par exemple citer le développement d’une plateforme sur Algoraland par le Nigéria, ou encore la conclusion d’un partenariat (annoncé par NEAR Protocol) entre le Kenya et un groupe de développeurs dénommé Sankore.
Dans ce contexte favorable au développement des cryptos en Afrique, le récent rapport de plusieurs banquiers du Nigéria et du Kenya, interroge. En effet, à l’inverse des discours positifs habituels, les banquiers pointent les risques engendrés par les cryptos auxquels s’exposent les individus lambdas et les investisseurs. Eu égard à ces risques, ils jugent que les cryptos présentent un risque pour la stabilité financière.
Précisons également que parmi les banquiers auteurs de ce rapport se trouvent le gouverneur adjoint de la Banque centrale du Nigéria (CBN), Kingsley Obiora, ainsi que le gouverneur de la Banque centrale du Kenya, Patrick Njoroge.
Quelles sont les critiques des banques centrales à l’égard des cryptos ?
Ils soulignent la forte volatilité des cryptos. Selon eux, cette forte volatilité s’oppose à ce que les cryptos deviennent un moyen de paiement acceptable.
Kingsley Obiora précise :
« La volatilité qu’elle peut créer peut devenir une source d’instabilité dans le système ».
Gouverneur de la CBN, Sommet virtuel animé par le FMI
Au-delà du cas africain, la question de la volatilité des crypto monnaies est souvent mise en avant par ses détracteurs. Bitcoin est le premier concerné comme prétendant au titre de monnaie. Plus l’adoption de ce dernier continuera, plus la volatilité baissera. Il faut toutefois reconnaître que lorsque que l’on vit dans un pays riche, la volatilité actuelle du Bitcoin le rend peu pratique pour la gestion des dépenses quotidiennes. Ces arguments ne valent que d’un point de vue court-termiste, puisque sur le long terme Bitcoin a suffisamment fait preuve de performance. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il est pensé par les pays riches comme une réserve de valeur et non comme un moyen de paiement.
Les banques centrales, une préférence pour les CBDC ?
Après ces critiques, qu’elles soient fondées ou non, les intéressés ont expliqué préférer les monnaies numériques de banque centrale, communément appelées CBDC.
« Seule une monnaie numérique de banque centrale (CBDC) peut réduire le coût des transactions ».
Gouverneur de la CBN, Sommet virtuel animé par le FMI
D’ailleurs, le Kenya s’intéresse à l’émission d’une CBDC depuis plusieurs mois maintenant. La Banque centrale avait publié un communiqué de presse dans lequel elle affirmait son intention d’émettre une monnaie numérique de banque centrale (CBDC), mais elle voulait au préalable recueillir l’avis de la population sur le projet (avantages/risques/opportunités). Actuellement, la Banque centrale du pays étudie les réponses de la population relevées lors de cette enquête.
Le Kenya confirme par ce présent rapport l’émission très prochaine d’une CBDC, conformément a ce qui avait été annoncé. En effet, dans le rapport, il est expliqué que les cryptos monnaies pourraient faire l’objet d’une réglementation au cours de l’année pour être qualifiées de « produit de richesse » mais que, dans tous les cas, le Kenya allait émettre une CBDC à l’instar de son allié, le Nigéria.
Ici encore, une autorité bancaire critique la nature des crypto monnaies et privilégie une monnaie numérique. Pourtant, ces dernières sont régulièrement décriées pour les risques qu’elles font peser sur la vie privé de leurs détenteurs.