Introduction
Comme vous le savez sans doute, les blockchains fonctionnent grâce à un système de consensus qui permet aux validateurs de blocs de se mettre d’accord sur le nouvel état de la blockchain et donc d’adopter un consensus commun.
Cet aspect technique de la Blockchain est essentiel à comprendre pour bien saisir toutes les nuances des réseaux sur lesquels vous investissez.
Le consensus d’une blockchain peut déterminer en partie ses caractéristiques comme sa sécurité, sa décentralisation et ses performances.
Avec les avancés du secteur, il est aujourd’hui possible de trouver plusieurs styles de mécanismes de consensus ayant chacun leur spécificité.
Nous parlerons dans cet article uniquement des plus utilisés à ce jour afin de les mettre en perspective avec le modèle Proof of Autority (PoA).
Les modèles de consensus PoW et PoS
Bien connus de tous, le Proof of Work (PoW) ou preuve de travail en Français, a été adopté par la blockchain Bitcoin. Il est donc le premier consensus à voir le jour et c’est vite taillé une réputation grâce à son architecture étant la plus sécurisée connue à ce jour.
Il repose sur une preuve de calcul effectué par des machines (miners). Cependant, le PoW a montré ses limites notamment avec le problème de scalabilité qu’il rencontre et également par sa consommation énergétique souvent au cœur des débats.
En effet, son nombre de transactions par seconde (tx/s) limite fortement ses usages.
Un autre type de consensus très populaire est le Proof of Stake (PoS) ou preuve d’enjeu, qui lui consiste à mettre en séquestre une partie des jetons natifs du réseau afin de fournir une preuve d’enjeu et de sécuriser le réseau distribué (blockchain). Malgré la nette amélioration des performances et la forte réduction du coût en énergie, le PoS ne résout malheureusement pas tous les problèmes de scalabilité, il est aussi critiqué par les Bitcoiners car jugé moins sécurisé et décentralisé.
La décentralisation du PoS est remise en cause par la répartition des jetons servant à le sécuriser qui souvent laissent à désirer.
À l’instar de ces deux homologues PoW et PoS, le Proof of Authority (PoA) ou preuve d’autorité, est un mécanisme de consensus qui se base sur la réputation des validateurs plutôt que sur leur quantité de jetons stakés ou encore leur puissance de calcul.
Ce système ne mettant alors à contribution que certains validateurs dits “entités de confiance” il rend de ce faite le réseau très scalable permettant un taux de transactions par seconde très élevé et une finalité des transactions souvent plus rapide (1 à 4 secondes).
Ce type de consensus est principalement utilisé sur des blockchains privées ou de consortium et est considéré pour ces cas d’usages précis comme une solution relativement viable.
Il est une solution très appréciée par les grandes entreprises souhaitant structurer leur chaine de production. La blockchain Ripple en est le parfait exemple.
La Binance Smart Chain utilise un consensus assez similaire au PoA appelé Proof of Staked Authority (PoSA), un mélange du Proof of Stake et du Proof of Autority.
PoA ou renoncer à la décentralisation
À l’instar du modèle de consensus Proof of Work qui favorise la décentralisation dans une certaine mesure, le modèle PoA lui renonce à cette décentralisation.
En effet, étant donné la nature sélective des nœuds et leur nombre réduit, un consensus PoA est par essence très peu voir parfois pas décentraliser.
C’est notamment cette concession qui rend le taux de transaction nettement plus élevé avec un consensus de Proof of Authority.
En revanche il est toujours vulnérable aux attaques 51% qui, elles, deviennent théoriquement plus probables étant donné le nombre de nœuds réduit au sein du réseau qu’il faudrait contrôler même si ceux-ci sont triés sur le volet.
Le mécanisme de consensus PoA est parfois critiqué par les membres de la communauté crypto car tout le monde ne peut pas participer au consensus, ce qui rend ce mécanisme centralisé et donc plus sensible à la censure des transactions.
Conclusion
Les différents algorithmes de consensus possèdent chacun leurs qualités et leurs défauts.
Néanmoins, vous en savez désormais plus sur leur nature et donc vous saurez vous orienter vers ceux qui vous paressent le plus pertinent pour les cas d’usage qui vous intéressent.