- Le hard fork Pectra a fusionné les mises à jour Prague et Electra, introduisant une série d’EIPs qui transforment la structure d’Ethereum, notamment avec l’EOF et l’abstraction de compte via l’EIP-7702.
- Cette mise à jour prépare Ethereum à une modularité poussée, des smart contracts plus sûrs et des UX simplifiées, en vue d’une adoption grand public et d’une meilleure scalabilité.
- Vitalik Buterin recentre ses travaux sur des enjeux de long terme comme la confidentialité, la refonte du consensus et l’architecture post-EVM, anticipant les défis géopolitiques et techniques à venir.
Le hard fork Pectra est désormais actif sur Ethereum. Derrière ce nom, une fusion stratégique entre les mises à jour Prague (exécution) et Electra (consensus), combinant plus d’une douzaine d’EIPs. Cette avancée marque bien plus qu’une évolution technique : elle amorce une transformation profonde du réseau en réponse aux enjeux de scalabilité, d’utilisabilité et de souveraineté technologique.
Pendant ce temps, Vitalik Buterin, désormais recentré sur la recherche, trace les contours d’un Ethereum résolument post-2025.
Pectra : vers un Ethereum plus modulaire, plus fluide, plus puissant
Déployée début mai, la mise à jour Pectra est l’une des étapes les plus ambitieuses depuis The Merge. Elle introduit l’Ethereum Object Format (EOF), une nouvelle structure contractuelle qui révolutionne la façon de développer, déployer et auditer des smart contracts. À terme, cette modularité ouvre la voie à des comptes intelligents, des transactions sans gas et une UX de niveau grand public.
Parmi les évolutions majeures :
- EIP-7702 : abstraction de compte native pour les wallets externes (EOA), transformés en acteurs autonomes au sein du réseau.
- EIP-7002 : retraits des validateurs déclenchés via la couche d’exécution.
- EIP-2537 : précompilation BLS12-381, indispensable pour le futur des ZK-rollups.
- EIP-7840 : gestion des blobs, étape clé vers l’augmentation du débit de données.
Pectra constitue ainsi la charpente d’un Ethereum conçu pour absorber la croissance future, tout en renforçant sa sécurité et sa gouvernance décentralisée.
Fusaka et Glamsterdam : les prochaines pièces du puzzle
La suite est déjà sur les rails. Fusaka introduira PeerDAS, une méthode de sampling des données qui permettra aux nœuds de traiter uniquement des fragments de blocs, décuplant la scalabilité sans alourdir l’infrastructure.
Puis viendra Glamsterdam, une mise à jour orientée performance : optimisation du gas, réduction des coûts, intégration native des logiques L2, avec en ligne de mire une expérience fluide pour les utilisateurs comme pour les développeurs.
Ces deux upgrades parachèvent la transition d’un Ethereum expérimental vers un système de règlement global, taillé pour des milliards de transactions quotidiennes.
Vitalik Buterin : cap sur l’infrastructure de l’Ethereum demain
Libéré de ses fonctions opérationnelles depuis 2024, Vitalik Buterin consacre désormais ses efforts aux enjeux systémiques :
- Confidentialité intégrée, avec des initiatives comme les stealth addresses.
- Refonte du consensus, pour préparer une architecture capable d’accueillir des millions de validateurs.
- Post-EVM architecture, avec l’exploration du standard RISC-V pour modulariser l’environnement d’exécution.
Sa vision dépasse les impératifs à court terme. Elle anticipe un monde où Ethereum devra rester neutre, flexible et résilient face aux puissances centralisées, qu’elles soient politiques, réglementaires ou technologiques.