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- Le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra a annoncé sur X le lancement du memecoin $CAR, présenté comme un projet visant à unir la population et promouvoir la blockchain. Cependant, le gouvernement n’a pas confirmé son implication officielle.
- Le $CAR a été lancé sur pump.fun et a rapidement atteint une capitalisation de 900 millions de dollars, mais des soupçons sont apparus après la suspension du compte officiel du projet et des doutes sur l’authenticité de la vidéo présidentielle.
- Des accusations de fraude émergent, avec 80% des tokens premint, 70% toujours détenus par les créateurs et plus de 15 millions de dollars encaissés. Le site du projet, enregistré via Namecheap, a été suspendu, renforçant les doutes sur la légitimité de l’initiative.
Un memecoin de Centrafrique ? Une annonce présidentielle qui intrigue
Le compte officiel du président de la République centrafricaine, Faustin-Archange Touadéra, a récemment annoncé le lancement du memecoin $CAR sur X (ex-Twitter). Présenté comme un « expériment visant à démontrer comment un simple meme peut unir les gens et soutenir le développement national », ce projet vise à positionner la Centrafrique sur la scène internationale à travers la blockchain et les cryptomonnaies.
Cependant, de nombreux observateurs s’interrogent sur la légitimité de cette initiative. Le gouvernement centrafricain n’a pas encore confirmé officiellement son implication, et des éléments troublants entourent le lancement du memecoin.
Un token sur Solana au succès fulgurant
Le $CAR a été introduit via la plateforme pump.fun, un launchpad spécialisé dans les memecoins sur Solana. Rapidement, le token a atteint une capitalisation de marché de près de 900 millions de dollars, avec un prix de trading avoisinant 0,89 $.
Une vidéo, supposément enregistrée par le président Touadéra lui-même, a accompagné cette annonce. Elle met en avant la force des communautés dans l’adoption de nouvelles technologies et dans la transformation économique du pays. Pourtant, cette communication a été perturbée par un incident majeur : le compte X dédié au projet a été suspendu par la plateforme, laissant planer des doutes sur l’authenticité de l’initiative.
Soupçons et accusations de fraude
Dès l’annonce du memecoin, plusieurs figures de la communauté crypto ont émis de vives critiques. L’utilisateur X Skynet Insights a alerté sur la concentration inquiétante de l’offre : 80 % des tokens ont été premint et les créateurs du projet auraient déjà encaissé plus de 15 millions de dollars, tout en conservant 70% de l’offre totale. Une accusation qui alimente les soupçons d’une potentielle escroquerie orchestrée sous couvert d’un projet national.
D’autres indices renforcent ces doutes. Le site officiel du memecoin avait été enregistré via Namecheap, un registrar connu pour ses offres à bas prix souvent exploitées par des projets frauduleux. De plus, le lancement du token à 1h du matin heure locale a éveillé de nouvelles suspicions. Dans un rebondissement supplémentaire, Namecheap a suspendu le site web du projet, ajoutant une ombre de plus à ce dossier.
Un contexte troublé pour la crypto en Centrafrique
La République centrafricaine n’en est pas à son premier coup d’éclat en matière de cryptomonnaies. En 2022, sous l’impulsion de Touadéra, le pays était devenu le deuxième au monde après le Salvador à adopter le Bitcoin comme monnaie légale. Cette décision s’inscrivait dans un projet plus large visant à tokeniser les ressources minières nationales à travers le Sango Coin, une cryptomonnaie nationale qui devait faciliter les investissements étrangers.
Cependant, cette ambition a rapidement rencontré des obstacles. En 2023, le parlement centrafricain a finalement abrogé la loi reconnaissant le Bitcoin comme monnaie légale, mettant un frein aux ambitions crypto du pays. Cette volte-face a laissé planer des doutes sur la stabilité et la viabilité des initiatives blockchain portées par le gouvernement.
Une nouvelle manipulation des comptes officiels ?
L’affaire du $CAR s’inscrit dans un contexte où les comptes X de célébrités et d’institutions sont régulièrement détournés pour promouvoir des escroqueries cryptographiques. Le Nasdaq et l’ancien Premier ministre malaisien Mahathir Mohamad ont récemment été victimes de ce type de piratage, alimentant la suspicion autour du projet centrafricain.
Pourtant le président a insisté le lendemain, se félicitant du succès du lancement du memecoin sur X :