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- Pump.fun est accusé d’avoir vendu des titres financiers non enregistrés, une infraction aux régulations américaines, avec une plainte collective affirmant que tous les tokens émis via la plateforme seraient des securities.
- Le modèle économique de Pump.fun est assimilé à une manipulation de marché, basé sur des collaborations avec des influenceurs pour inciter à l’achat de tokens hautement spéculatifs, mettant en danger les investisseurs particuliers.
- L’affaire pourrait provoquer un bouleversement réglementaire, notamment si la justice reconnaît les memecoins comme des titres financiers, ce qui imposerait des obligations strictes aux plateformes de trading de ces actifs.
Pump.fun accusé de vente de securities
La plateforme de création de memecoins sur Solana, Pump.fun, est au cœur d’une plainte collective déposée devant un tribunal fédéral de New York. L’accusation, portée par Diego Aguilar, affirme que tous les tokens émis via Pump.fun seraient des titres financiers non enregistrés, une infraction majeure à la réglementation américaine. La plateforme aurait engrangé près de 500 millions de dollars grâce à ces actifs, présentés comme des investissements hautement spéculatifs.
Un modèle économique assimilé à une manipulation de marché
La fonction principale de Pump.Fun est de travailler avec des influenceurs pour coémettre et commercialiser des titres non enregistrés. Ses opérations s’inscrivent dans le cadre d’une nouvelle évolution des systèmes de Ponzi et de pump-and-dump.
La plainte accuse Pump.fun et son entreprise mère présumée, la Baton Corporation, basée au Royaume-Uni, d’avoir mis en place une stratégie de marketing agressif et trompeur. Selon les documents judiciaires, le modèle de Pump.fun repose sur des collaborations avec des influenceurs pour promouvoir des tokens extrêmement volatils, incitant ainsi les investisseurs particuliers à se ruer sur ces actifs au risque de subir des pertes massives.
Le plaignant affirme que Pump.fun agit comme un émetteur et un vendeur statutaire, contrôlant non seulement l’infrastructure technique des tokens, mais aussi leur liquidité, leur tarification et leur promotion. Ce niveau d’implication pourrait placer la plateforme dans le viseur des régulateurs financiers américains, qui cherchent à déterminer si ces memecoins relèvent du cadre des titres financiers soumis aux régulations en vigueur.
Des demandes de compensation pour les investisseurs lésés
La plainte réclame plusieurs formes de réparation :
- L’annulation des achats de tokens, ce qui impliquerait le remboursement des investisseurs.
- Des dommages et intérêts pour les pertes financières subies.
- La prise en charge des frais de justice liés à cette procédure.
Si la justice donne raison aux plaignants, cela pourrait ouvrir la voie à une série d’actions en justice contre d’autres plateformes de trading de memecoins et provoquer un bouleversement réglementaire pour ce marché en pleine expansion.
Un environnement déjà sous tension
Cette action en justice s’inscrit dans un contexte où Pump.fun fait déjà face à des accusations multiples. Mi-janvier, le cabinet d’avocats américain Burwick Law avait annoncé poursuivre la plateforme, l’accusant d’avoir permis des rug pulls massifs et d’avoir manqué à ses engagements vis-à-vis des investisseurs.
De plus, la plainte souligne que la plateforme aurait facilité la diffusion de contenus controversés et illégaux, notamment des incitations à la haine, des actes de violence et des propos antisémites. Ces éléments pourraient aggraver encore davantage les accusations à l’encontre de la plateforme et attirer l’attention des régulateurs sur l’absence de contrôle et de modération dans l’univers des memecoins.
Une affaire qui tombe au pire moment pour Pump.fun
Ironiquement, cette attaque en justice survient alors que Pump.fun connaît une ascension fulgurante. La plateforme a récemment enregistré un record de 3,3 milliards de dollars de volume de trading hebdomadaire, notamment grâce à la création de memecoins liés à la famille Trump.
L’issue de cette affaire pourrait avoir des conséquences considérables sur l’ensemble du secteur des memecoins. Si la justice reconnaît ces actifs comme des titres financiers, cela pourrait redéfinir la régulation du marché et imposer des obligations strictes aux plateformes opérant sur ce créneau.