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- Joe Biden soutient une interdiction du trading d’actions par les membres du Congrès, visant à réduire les conflits d’intérêts et à renforcer la confiance du public envers les institutions.
- La mesure inclut les cryptomonnaies, suscitant un débat sur l’objectivité des décisions politiques concernant des actifs possédés par certains élus influents comme Cynthia Lummis et Ted Cruz.
- Donald Trump, futur président, pourrait complexifier les discussions avec ses propres actifs numériques et ses projets liés à la blockchain et à l’intelligence artificielle.
Une prise de position tardive mais décisive
À seulement un mois de la fin de son mandat, le président américain Joe Biden a exprimé son soutien à une mesure visant à interdire aux membres du Congrès de réaliser des transactions sur les marchés financiers pendant leur mandat. Dans une interview rapportée par l’Associated Press, Biden a affirmé que « personne au Congrès ne devrait pouvoir gagner de l’argent sur les marchés boursiers » tout en occupant une fonction publique. Cette déclaration marque un tournant dans son mandat, lui qui avait jusqu’à présent évité de s’exprimer sur le sujet.
Le débat sur les conflits d’intérêts liés au trading d’actions par des élus est récurrent aux États-Unis. Plusieurs lois visant à restreindre ou interdire ces pratiques ont été proposées au Congrès, recevant un soutien bipartisan mais sans aboutir à un consensus définitif. En juillet dernier, des législateurs ont soutenu un accord visant à empêcher les membres de l’exécutif, du Congrès et leurs familles d’investir dans des titres financiers, des cryptomonnaies et d’autres produits similaires.
Cryptomonnaies : une extension controversée de l’interdiction
Le projet de loi inclurait également une interdiction des transactions sur les cryptomonnaies, une classe d’actifs devenue populaire parmi certains membres du Congrès. Des élus comme le sénateur Ted Cruz, la sénatrice Cynthia Lummis et le représentant Mike Collins ont déjà déclaré posséder des actifs numériques comme Bitcoin ou Ethereum, conformément aux exigences de transparence prévues par le STOCK Act de 2012. Cette mesure soulève des questions sur l’objectivité des décisions politiques liées aux cryptomonnaies, notamment lorsque des lois susceptibles de faire fluctuer les prix de ces actifs sont en jeu.
La proposition de la sénatrice Lummis de créer une réserve stratégique de Bitcoin aux États-Unis illustre cette problématique. Si une telle mesure était adoptée, elle pourrait significativement influencer le cours du Bitcoin, soulevant des soupçons sur d’éventuels conflits d’intérêts parmi les élus détenteurs de cryptomonnaies.
Trump et les défis à venir
Le président élu Donald Trump, qui prendra ses fonctions le 20 janvier, détient également des actifs numériques importants, notamment via son projet de finance décentralisée World Liberty Financial. Ces avoirs ajoutent une couche de complexité aux débats sur les conflits d’intérêts. Des experts craignent que Trump, tout comme d’autres élus, ne priorise les intérêts de leurs propres portefeuilles ou ceux de leurs soutiens politiques au détriment de l’intérêt public.
Trump a annoncé son intention de nommer un « czar de l’intelligence artificielle et des cryptomonnaies » pour superviser ces secteurs émergents. Parmi ses projets figure également une commission consultative sur l’efficacité gouvernementale, nommée DOGE et dirigée par des personnalités controversées comme Elon Musk. Ces initiatives soulèvent des interrogations sur les priorités politiques du futur président et leurs répercussions sur les marchés financiers.
Et les juges de la Cour suprême ?
Le rapport de l’Associated Press ne précise pas si Joe Biden souhaite étendre cette interdiction aux neuf juges de la Cour suprême, qui sont actuellement autorisés à négocier des actions. Bien que rares, des cas de conflits d’intérêts potentiels liés aux portefeuilles des juges ont été signalés, alimentant le débat sur la nécessité d’une réforme plus large.
La proposition de Joe Biden, bien qu’elle arrive tardivement, met en lumière une problématique critique au cœur de la démocratie américaine. L’interdiction du trading d’actions par les élus vise à restaurer la confiance du public envers ses institutions. Reste à voir si cette prise de position influencera les futures décisions du Congrès ou si elle restera une simple déclaration de fin de mandat.