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- Silvergate Bank a fermé subitement en mars 2023, invoquant une crise bancaire régionale et des pressions réglementaires, après avoir été un pilier des services bancaires pour les entreprises crypto depuis 2013.
- L' »Operation Choke Point 2.0″ est accusée de cibler spécifiquement l’accès bancaire des entreprises crypto, des documents révélant une possible coordination entre régulateurs et institutions bancaires.
- David Sacks, récemment nommé par Trump, appelle à une enquête sur les pratiques des régulateurs à l’encontre du secteur crypto.
La fermeture de Silvergate Bank : un coup porté à l’industrie crypto
En mars 2023, Silvergate Bank a annoncé sa fermeture volontaire, invoquant une crise bancaire régionale et des évolutions réglementaires. Cette institution, autrefois un pilier pour les entreprises du secteur des actifs numériques, a vu son modèle économique s’effondrer après des restrictions imposées par les régulateurs américains sur les dépôts en dollars pour ses clients crypto. Selon Chris Lane, ancien directeur technique de Silvergate, cette intervention a marqué un tournant fatal. Sur X, Lane a déclaré que les régulateurs avaient « retiré le tapis sous nos pieds« , accusant les autorités d’avoir orchestré un « bait and switch » pour limiter l’accès des entreprises crypto au système bancaire.
Silvergate, qui avait adopté les cryptomonnaies comme axe stratégique dès 2013, a subi de plein fouet les retombées de la faillite de FTX en novembre 2022. Pourtant, Lane insiste sur le fait que la banque était solvable et disposait de liquidités suffisantes au moment de sa fermeture, accusant les régulateurs de l’avoir « abattue dans le dos. Ces affirmations renforcaient les soupçons croissants d’une action coordonnée contre les entreprises crypto, désignée sous le nom d’ »Operation Choke Point 2.0.
Une initiative controversée : l’ombre de l’Operation Choke Point 2.0″
Cette expression fait écho à une opération de 2013 du Département de la Justice visant à couper l’accès au système bancaire pour certaines industries jugées risquées, comme les prêteurs sur salaire. Aujourd’hui, des voix dans la sphère crypto explique qu’une nouvelle version de cette stratégie cible spécifiquement les entreprises liées aux actifs numériques. Des documents obtenus par Coinbase dans le cadre d’un procès révèlent que la Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC) aurait demandé à certaines banques de réduire leurs activités liées aux crypto-monnaies, confirmant selon certains observateurs l’existence d’une telle opération.
David Sacks, futur « czar » de l’intelligence artificielle et des cryptomonnaies sous l’administration Trump, a réagi aux déclarations de Lane en affirmant que « trop d’histoires montrent que des gens ont été blessés par Operation Choke Point 2.0. Sacks appelle à une enquête approfondie sur ces pratiques, qui suscitent une vive inquiétude parmi les acteurs de l’écosystème crypto.
Les réactions politiques et les accusations de prise de risque
Du côté des régulateurs, les justifications divergent. Elizabeth Warren, sénatrice américaine, a qualifié l’effondrement de Silvergate de « prévisible« , citant des pratiques risquées et un manque de diligence de la part de la banque. Pour elle, la chute de Silvergate illustre les dangers inhérents au secteur crypto, renforçant la nécessité d’une supervision stricte.
Cependant, les partisans de Silvergate et de l’industrie crypto dénoncent une stigmatisation injuste et une régulation excessive. Lane défend que malgré ses imperfections, la banque n’a pas été victime de ses choix mais bien d’une action ciblée pour étouffer le secteur. Les récents chiffres de croissance de l’industrie montrent toutefois une résilience face à ces obstacles, même si le climat réglementaire demeure incertain.
Une bataille cruciale pour l’avenir des cryptomonnaies
La fermeture de Silvergate et les accusations entourant l’opération Choke Point 2.0 reflètent les tensions croissantes entre les régulateurs américains et l’industrie crypto. Alors que des personnalités comme David Sacks appellent à une enquête sur les pratiques des autorités, la question de savoir s’il s’agit d’une tentative légitime de contrôler les risques ou d’une attaque concertée contre l’innovation financière, ne se pose plus.