Quant Network (QNT) : la promesse d’une interopérabilité totale

Quant crypto
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Quant Network est une infrastructure ayant pour but de créer une interopérabilité complète entre les blockchains et tous les registres distribués ou DLT (Distributed Ledger Technology) en général.

Selon les créateurs du projet, le manque d’interopérabilité entre les blockchains est un frein majeur à l’adoption des cryptos, des NFTs, du metaverse et de toutes les applications imaginables grâce à la blockchain.

L’adoption d’Internet a réellement eu lieu une fois que TCP IP est devenu le protocole standard. L’ambition de Quant est énorme : devenir ce que TCP IP est pour Internet, c’est-à-dire le protocole universel de connexion entre les réseaux.

L’interopérabilité de Quant network

La situation actuelle

La situation actuelle du monde crypto et blockchain est similaire à celui d’Internet dans les années 70. C’est à dire des réseaux qui fonctionnent chacun de leur côté sans communiquer entre eux. Pour interagir avec deux blockchains en même temps, il faut comprendre comment les deux fonctionnent et développer une application en conséquence.

Chaque blockchain peut avoir une sémantique, des structures et des algorithmes différents. En 2022, il est encore compliqué d’envoyer ses BTC sur une application de DeFi sur Ethereum, les capitaux ne circulent donc pas rapidement et librement. Bien sûr, il existe des bridges pour faire passer des jetons d’une blockchain à une autre, avec des Wrapped Token pour répliquer un token sur une autre blockchain en bloquant le vrai jeton dans un contrat, les exchanges, les atomics swap, etc. Mais aucune solution facile et globalisée n’existe.

Overledger Operation System

Le système développé par Quant Network, nommé Overledger OS, a vocation a répondre à ce problème. Overledger permet de construire des mDapps (Multi chain decentralized applications). Ce sont des applications décentralisées qui stockent des données et font des transactions sur plusieurs blockchains ou systèmes à la fois. Pour cela, Overledger se positionne au-dessus des blockchains et différents DLTs.

L’architecture utilisée est très inspirée du protocole TCP/IP d’internet, et a d’ailleurs été breveté par la team en 2019. Overledger récupère les informations des différents systèmes pour les communiquer aux mDapps. On peut donc imaginer une application utilisant Bitcoin, Ethereum, Ripple, AWS, Hyperledger et Salesforce à la fois.

Quant network Overledger
La structure d’Overledger est très similaire à celle de TCP/IP

Mais ce n’est pas tout, théoriquement, Overledger permet également de construire des smart contracts sur des blockchains qui n’en proposent pas de base.

Le déploiement d’Overledger pour une entreprise est très simple, il suffit de 3 lignes de codes pour se connecter à l’API. Overledger agit aussi en tant que “node provider”, comme Infura ou Quicknode. Mais Overledger propose aussi un accès à tous les nodes, DLT et bases de données créés et gérées par d’autres utilisateurs.

Cela est rendu possible par des gateways (portails). Si une entreprise ou une blockchain privée souhaite rendre ses données publiques sur Overledger, elle crée un gateway pour définir un accès public et récupère des frais en QNT dès lors que quelqu’un l’utilise.

Quant Overledger OS
Vue globale de Quant network

L’équipe derrière Quant network

Quand on s’intéresse à une entreprise crypto, la team est presque aussi importante que le projet lui-même. Et ce qu’on sait sur Gilbert Verdian et ses collaborateurs est plutôt très rassurant.

Le CEO : Gilbert Verdian

Gilbert Verdian a travaillé à Ernest & Young, l’un des « Big 4 », en tant que Manager de la sécurité. Il passe ensuite 6 ans à DXC Technology, une des meilleures entreprises de conseil au monde en tant qu’Architecte de la sécurité.

Outre ses expériences dans de grosses entreprises américaines, il sera embauché dans différents ministères pendant son parcours. On notera son passage au ministère de la Finance et de l’Économie du Royaume-Uni en tant que CTO pendant plus de 2 ans, et ses 18 mois en tant qu’expert en sécurité au ministère de la Justice, toujours en Angleterre. Il passera ensuite quelques années en Australie, dans le département national de la santé, dans un rôle de chef de la sécurité.

Il a aussi de l’expérience dans le secteur bancaire, grâce à son court passage chez HSBC et grâce à un rôle très important dans la sécurité chez Vocalink, une entreprise de paiement détenu par Mastercard.

En dehors de ça, il a aussi servi la Commission européenne sur des sujets de politiques blockchain, au même moment où cette commission créait MICA… Il sera aussi volontaire auprès de la banque d’Angleterre et de la FED sur des sujets mêlant finance et sécurité. Il intervient également avec un rôle important dans INATBA, une organisation ayant pour but l’adoption globale de la blockchain.

Le reste de l’équipe Quant Network

Sa femme Lara, une ancienne directrice de Deloitte, a surtout beaucoup d’expériences dans le domaine de la santé. Gsk, Eisai, Pfizer, elle a travaillé pour les gros noms de l’industrie. Elle était d’ailleurs en charge de sujets liés à la santé à ses débuts au côté de Gilbert, on peut donc s’attendre à ce que l’interopérabilité dans les systèmes de santé soit un gros sujet pour Quant.

Quant communiquait peu jusqu’à récemment, mais un changement a eu lieu depuis le recrutement de Andrew Carrier, chargé du marketing. Passé par JPMorgan, il sera notamment le numéro 1 en charge du marketing chez Swift, le plus gros système de paiement mondial.

Dans le conseil d’administration, deux très gros noms sont présents. Premièrement, Guy Dietrich, 26 ans d’expérience chez JPMorgan puis dans le top management pendant plusieurs années chez Rockfeller Capital, désormais à la tête de son propre fonds d’investissement. Ainsi que Neil Smit, vice-président de Comcast et vice-président d’AOL.

Quant network, un réseau déjà impliqué dans des projets d’envergure

Quant est impliqué dans des initiatives d’envergure, mêlant interopérabilité, inclusion financière et monnaies numériques de banques centrales (CBDC).

Lacchain

Lacchain est un collectif d’entreprise et d’organisations ayant pour but de faciliter l’inclusion financière de tous les citoyens d’Amérique latine et des Caraïbes, grâce à la blockchain. Développé par IDB Lab (Inter American Development Bank Group), Lacchain propose un framework que n’importe quelle entreprise ou individu peut utiliser.

Un des membres décrit le projet de la manière suivante : « Nous sommes un réseau d’alliés qui propose des solutions open source. Actuellement, quelque 700 entités de 11 pays et 59 alliés stratégiques font partie de ce réseau régional et trouvent dans cet écosystème blockchain la solution à nombre de leurs problèmes numériques. Ce réseau LACChain génère l’inclusion, qui est l’un des objectifs fondamentaux de la BID« .

Dans cette organisation, on retrouve donc des banques, des acteurs privés, ainsi que des projets liés aux cryptos comme Avalabs, Ethereum et Quant. Quant met à disposition ses solutions d’interopérabilité ainsi que ses « gateways », en permettant notamment les paiements entre différents DLT/blockchains.

Implication dans les monnaies de banques centrales (CBDC)

Très proche de certaines banques et de certains gouvernements européens, l’équipe de Quant participe régulièrement à des meetings et webinar sur le theme des CBDC (Central Bank Digital Currency, soit monnaie numérique de banque centrale).

De nombreux commentateurs supposent qu’ils sont impliqués de près dans la création du pound digital et de l’euro numérique. L’un des partenaires historique et majeur de Quant est d’ailleurs SIA, racheté récemment par Nexi. Nexi est une des 5 entreprises en charge de la création de l’euro numérique.

Quant network CBDC
Les monnaies de banques centrales arriveront peu à peu dans le monde d’ici 2030

Partenariat avec Oracle

Quant est également en partenariat avec Oracle. Ce géant dans le domaine des logiciels, et valorisé à près de 200 milliards de dollars, a intégré Overledger dans sa blockchain. Cette même blockchain est mise à disposition pour les 430 000 clients d’Oracle.

Tokenomics du jeton QNT de Quant network

Le nombre total de QNT est fixe, il est de 14,6 millions. 83% des tokens sont déjà en circulation.

Il n’y a pas d’informations concernant la mise sur le marché ou non des 17% restants. Le QNT à un rôle central dans le projet. Pour utiliser Overledger, il faut souscrire à un abonnement annuel. Bien que le paiement de cette licence soit fait en monnaie FIAT, cet argent est ensuite converti en QNT et bloqué pendant la durée de la licence (12 mois). Le prix de la licence est donc indépendant du prix du jeton.

Il y a un intérêt à renouveler sa licence, car le prix devient dégressif année après année. Si Overledger est beaucoup utilisé, il y aura donc un grand nombre de QNT « bloqués ». Le nombre de QNT en circulation sera alors de plus en plus faible. En dehors des licences, le QNT sert également à payer les frais de transaction sur Overledger. Ceux qui gèrent des « gateways » sont donc rémunérés en QNT.

Quant network QNT

Quant network, un projet opaque

On peut catégoriser Quant comme une entreprise utilisant un token, et non comme une « entreprise crypto » comme on a l’habitude de présenter. Overledger est une solution orientée entreprise, il est donc très difficile d’avoir des informations sur les volumes de données échangées dessus, les mDapps en place, etc. Tous les partenariats ne sont pas forcément révélés. De plus, il est dur de suivre l’avancement du projet (pas de roadmap par exemple).

Conclusion

Quant est une entreprise très ambitieuse, orientée business, et avec des partenaires très importants. Présent sur des sujets nombreux et variés, proche des gouvernements et banques, et avec très peu de concurrence, il y a fort à parier qu’on entendra parler de Quant et de son Overldeger dans les prochaines années.

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