Politique : L’USAID pourrait suivre l’idée du DOGE d’Elon Musk d’adopter la blockchain

Une réforme de l’USAID pourrait intégrer la blockchain et recentrer l’aide américaine sur des priorités stratégiques, sous l’impulsion d’anciens membres de l’administration Trump.
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  1. L’USAID pourrait être restructurée en profondeur pour intégrer la blockchain dans ses processus de passation de marchés, dans le but de renforcer la transparence et d’aligner l’aide internationale sur les intérêts américains.
  2. Le projet, inspiré du groupe DOGE dirigé par Elon Musk, propose de tracer chaque distribution de fonds via un registre numérique, bien que les détails techniques restent encore flous à ce stade.
  3. La réforme prévoit aussi un recentrage géopolitique de l’agence, une réduction des missions jugées inefficaces, et une intégration plus étroite au Département d’État, malgré de possibles résistances juridiques et politiques.

Une proposition controversée portée par des anciens de l’administration Trump

L’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) pourrait connaître une transformation profonde, à la fois stratégique et technologique. Selon un document interne obtenu par Politico, d’anciens responsables de l’administration Trump proposent de rebaptiser l’agence et d’intégrer la technologie blockchain à son processus de passation des marchés. L’objectif affiché : renforcer la transparence, rationaliser les dépenses et aligner davantage l’aide internationale sur les intérêts nationaux américains.

Ce projet s’inscrit dans le sillage des recommandations du groupe DOGE, une cellule d’efficacité gouvernementale dirigée par Elon Musk. Ce même groupe a récemment suggéré d’importantes coupes budgétaires au sein de l’USAID, dénonçant une institution jugée inefficace, trop politisée, et dépensière dans des projets tels que les initiatives pour la diversité ou la promotion touristique à l’étranger.

Blockchain et aide internationale : une alliance inédite

Le document évoque une refonte des processus d’approvisionnement fondée sur la blockchain. Chaque distribution de fonds serait tracée via un registre numérique infalsifiable, afin d’assurer un niveau de transparence et de traçabilité sans précédent. Cette innovation permettrait, selon ses auteurs, d’encourager l’efficience des partenaires de mise en œuvre et de réorienter les programmes vers des résultats concrets, au lieu de simples indicateurs d’activité.

Aucun détail technique n’est encore précisé : la nature du registre (public, privé ou hybride) reste indéterminée, de même que les modalités d’intégration dans les systèmes fédéraux. Mais cette approche fait écho aux discussions déjà entamées par le groupe DOGE, qui aurait rencontré en janvier plusieurs prestataires blockchain pour explorer des usages tels que la gestion des paiements, le suivi des dépenses fédérales ou encore l’administration de bâtiments publics.

Une restructuration aux implications géopolitiques

Au-delà de la technologie, le projet prévoit une réorganisation complète de l’agence. Rebaptisée « U.S. Agency for International Humanitarian Assistance » (IHA), elle serait recentrée sur des missions clés : santé mondiale, sécurité alimentaire, réponse aux catastrophes. Intégrée directement au Département d’État, cette version allégée de l’USAID serait pensée pour rivaliser plus efficacement avec l’influence croissante de la Chine dans les régions stratégiques.

Les rédacteurs du projet critiquent l’approche actuelle, jugée « inefficace et fragmentée », et appellent à la fin des programmes à durée indéterminée. Les actions de développement devraient désormais s’appuyer sur des indicateurs d’impact mesurables, avec des échéances claires. Dans cet esprit, les initiatives perçues comme politiquement orientées seraient également transférées au sein du Département d’État, sous contrôle plus direct de l’exécutif.

Résistances juridiques et incertitudes politiques

Cette initiative s’inscrit dans un contexte de tensions récurrentes autour de l’USAID. Sous la précédente administration Trump, un gel des financements et une réduction des effectifs avaient déjà été tentés, avant qu’un juge fédéral ne bloque ces mesures. Si certains voient dans cette réforme une opportunité de modernisation, d’autres craignent qu’elle n’affaiblisse la capacité humanitaire des États-Unis et ne compromette leur influence globale.

À ce stade, le projet ne constitue qu’une proposition. Aucune validation officielle n’a été confirmée, ni par le secrétaire d’État Marco Rubio, ni par d’autres responsables de l’équipe Trump. Sa mise en œuvre effective nécessiterait, par ailleurs, l’approbation du Congrès pour certaines dispositions.

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