Les memecoins sont en dehors de la juridiction de la SEC, selon la commissaire Hester Peirce

Hester Peirce, commissaire de la SEC, estime que les memecoins pourraient échapper à la régulation de l’agence, marquant une rupture avec l’ère Gensler.
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  1. Hester Peirce, commissaire de la SEC, affirme que de nombreux memecoins pourraient ne pas relever de la juridiction de l’agence, suggérant une régulation alternative.
  2. Cette position tranche avec celle de Gary Gensler, qui considérait la majorité des crypto comme des titres financiers, menant à des poursuites contre Binance, Coinbase et Kraken.
  3. Malgré cette ouverture, les memecoins restent hautement spéculatifs et exposés aux arnaques, tandis que d’autres instances comme le Congrès ou la CFTC pourraient intervenir pour les encadrer.

Un tournant dans la régulation crypto

Hester Peirce, commissaire à la U.S. Securities and Exchange Commission (SEC), a déclaré lors d’une interview avec Bloomberg que de nombreux memecoins pourraient ne pas relever de la juridiction de l’agence. À la tête du groupe de travail crypto (Crypto Task Force) récemment mis en place au sein de la SEC, Peirce cherche à clarifier la classification des actifs numériques et à déterminer quels tokens peuvent être considérés comme des non-securities.

Une divergence claire avec l’ère Gensler

Ces déclarations marquent une rupture avec l’approche adoptée sous Gary Gensler, ancien président de la SEC, qui estimait que la grande majorité des cryptomonnaies devaient être considérées comme des titres financiers. Sous sa direction, la SEC a mené des actions en justice contre des géants du secteur comme Binance, Coinbase et Kraken, accusant ces plateformes de proposer des titres non enregistrés. De nombreux acteurs du marché ont dénoncé un manque de clarté réglementaire et une stratégie d’obstruction systématique empêchant une conformité effective.

Une reconnaissance implicite de la nature unique des memecoins

Peirce souligne que la régulation des memecoins pourrait incomber au Congrès américain ou à la Commodity Futures Trading Commission (CFTC), plutôt qu’à la SEC. Elle reconnaît également que le phénomène des memecoins échappe en grande partie aux cadres traditionnels de classification des actifs financiers, les distinguant des tokens typiquement visés par les régulateurs.

L’essor des memecoins a été spectaculaire, notamment grâce aux outils simplifiés de lancement comme pump.fun sur Solana, permettant à n’importe quel utilisateur de créer un token en quelques clics. En 2024, la capitalisation boursière des memecoins aurait explosé de 500%, atteignant 120 milliards de dollars, alimentée par un regain d’intérêt du grand public et des figures influentes comme Donald Trump, qui a même lancé son propre memecoin.

Des risques toujours présents

Si Peirce adopte une posture plus conciliante envers les memecoins, leurs détracteurs rappellent que ces tokens, souvent hautement spéculatifs et volatils, évoluent dans une zone grise réglementaire propice aux arnaques et aux manipulations de marché. De nombreux projets lancés dans cette catégorie sont des pump-and-dump, générant des pertes massives pour les investisseurs imprudents.

Vers une approche plus ouverte de l’innovation crypto

Hester Peirce plaide pour une régulation plus souple qui encourage l’innovation plutôt que de l’entraver. « Nous avons mis en place obstacle après obstacle pour ceux qui tentent d’échanger avec nous« , a-t-elle déclaré, appelant à une approche qui permette aux entrepreneurs de tester de nouvelles idées sans être immédiatement écrasés par des réglementations trop rigides.

Le débat sur le statut juridique des memecoins reste ouvert, mais la position de Peirce reflète une évolution dans la manière dont les autorités américaines abordent les actifs numériques. Si la SEC semble s’éloigner d’une régulation stricte des memecoins, le Congrès ou d’autres agences pourraient bientôt s’emparer du dossier pour encadrer cette nouvelle classe d’actifs à la frontière de la finance et de la culture internet.

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