- Le S&P 500 atteint un record à 6 173 points après une hausse de plus de 23 % depuis avril, effaçant la chute provoquée par l’annonce des nouveaux tarifs douaniers de Trump.
- Le revirement de la Maison-Blanche, la trêve géopolitique au Moyen-Orient et la solidité de l’économie américaine ont rassuré les marchés, relançant l’appétit pour les actions.
- Les leaders de la reprise sont les géants technologiques et industriels comme Palantir, Robinhood ou Uber, mais des signes de fragilité subsistent : dette américaine, ralentissement du crédit et chute du dollar.
Un retour au sommet en pleine tempête politique
Le S&P 500 vient de franchir un nouveau sommet historique, atteignant 6 173 points, après une remontée fulgurante de plus de 23 % depuis avril. Ce n’est pas juste un rebond technique : c’est un véritable bras d’honneur aux doutes qui planaient depuis l’annonce surprise des nouveaux tarifs douaniers de Donald Trump.
Ce qui semblait être une rechute brutale en avril, avec un creux de 15 mois touché le 7, s’est transformé en rallye impressionnant, porté par un retour de la confiance sur les marchés et un appétit féroce des investisseurs pour les actions.
Tarifs douaniers, géopolitique et volte-face présidentielle
À l’origine du chaos : le plan “Liberation Day” de Trump, qui visait à réorganiser en profondeur les relations commerciales avec le reste du monde via une série de hausses de droits de douane. Le résultat immédiat : une volatilité extrême, des prévisions de croissance mondiale revues à la baisse, et une onde de choc sur les places financières.
Mais quelques semaines plus tard, le vent a tourné. Une série d’atermoiements à la Maison-Blanche, des concessions de dernière minute, et l’annonce d’un cessez-le-feu entre Israël et l’Iran ont apaisé les marchés. L’inflation reste maîtrisée, l’emploi ne bronche pas, et la machine économique américaine tient bon.
Le retour des fondamentaux : buybacks, tech et big players
Si le S&P 500 brille aujourd’hui, ce n’est pas seulement à cause de Trump. Ce sont aussi les buybacks massifs, les performances solides des entreprises du Nasdaq, et l’enthousiasme des particuliers qui ont ravivé la flamme. Palantir explose avec +87 %, Robinhood grimpe de 147 %, et Super Micro Computer prend plus de 55 % depuis début avril. Un renversement total : les géants de la tech, premiers à chuter, mènent désormais la reprise.
Du côté industriel, même topo : Howmet Aerospace gagne 62 %, Uber 54 %, GE Vernova 54 % également. RTX et Deere signent eux aussi une belle année avec respectivement 23 % et 20 % de hausse.
Derrière le rallye, quelques nuages persistants
Mais attention à l’euphorie. Derrière ce tableau idyllique, certains signaux restent rouges. Le dollar recule à des niveaux jamais vus depuis trois ans. Le marché obligataire reste sous tension. Et surtout, la dette américaine inquiète de plus en plus. Les analystes les plus prudents alertent : le crédit bancaire ralentit, les défauts sur cartes de crédit augmentent, des signes qui ne trompent pas sur un éventuel essoufflement.
Lisa Shalett, directrice des investissements chez Morgan Stanley, résume bien le sentiment général :
Le marché ne réagit pas deux fois au même choc. Il digère, passe à autre chose. Mais les fondamentaux restent fragiles.
En route vers de nouveaux sommets ?
Selon Citi, le S&P 500 pourrait encore grimper de 2,5 % d’ici fin 2025. Mais pour cela, il faudra que la croissance tienne, que les tensions commerciales ne reprennent pas, et que l’euphorie ne masque pas trop longtemps la réalité : des marchés parfois trop chers, et un environnement macro encore incertain.
En 2025, la Bourse américaine n’en est pas à sa première crise. Mais cette fois, c’est peut-être l’IA, plus que Trump, qui décidera du prochain chapitre.