- Kalshi lève 300 millions $ auprès de Sequoia, a16z, Paradigm, CapitalG et Coinbase Ventures, atteignant une valorisation de 5 milliards $.
- L’entreprise s’étend désormais à plus de 140 pays et affiche une croissance fulgurante : de 300 millions $ à 50 milliards $ de volume annuel, dépassant Polymarket avec 60 % du marché mondial.
- Malgré un feu vert fédéral de la CFTC, Kalshi reste surveillée par certains États américains ; son défi est de faire reconnaître les marchés de prédiction comme un instrument financier, non un jeu de hasard.
Le pari est réussi : Kalshi vient de boucler une levée de fonds record de 300 millions $ pour une valorisation à 5 milliards $. Un tour de table mené par Sequoia Capital, Andreessen Horowitz, Paradigm, CapitalG et Coinbase Ventures, le gratin du capital-risque mondial. L’annonce, relayée par le New York Times, confirme la montée en puissance fulgurante d’une plateforme qui fait entrer la spéculation sur les événements du monde réel dans la sphère financière globale.
Une expansion massive vers 140 pays
D’abord cantonnée au marché américain, Kalshi ouvre désormais l’accès à plus de 140 pays. L’entreprise entend transformer les paris sur les événements politiques, économiques ou sportifs en un véritable outil de trading. Les utilisateurs peuvent miser sur des sujets aussi variés que la victoire d’un candidat, la trajectoire du Bitcoin ou le prochain taux directeur de la Fed.
Cette ouverture marque la première étape de l’ambition internationale de Kalshi : devenir la référence mondiale du « trading d’événements » devant Polymarket, un secteur jusqu’ici fragmenté et souvent cantonné à des plateformes semi-légales.
Des chiffres vertigineux
En un an, Kalshi est passée d’un volume d’échange annuel de 300 millions $ à une projection de 50 milliards $ pour cette année. Soit une croissance de plus de 16 000 %. La plateforme détient désormais plus de 60 % du marché mondial, dépassant même Polymarket, son principal concurrent.
Cette explosion s’explique en partie par la convergence entre les marchés de prédiction et les paris sportifs, un secteur en plein boom. Les « parlays » (paris combinés) séduisent une nouvelle génération de traders / parieurs, tandis que Kalshi attire des investisseurs frustrés par la lenteur des marchés traditionnels.
Robinhood et Webull à bord
Kalshi a aussi compris l’importance de la distribution. En s’intégrant directement à des plateformes grand public comme Robinhood et Webull, la société rend le trading d’événements aussi accessible qu’un achat d’actions Tesla. Un pari stratégique qui permet de toucher une audience de plusieurs dizaines de millions d’utilisateurs actifs.
Les grands fonds voient dans ce modèle une nouvelle classe d’actifs : la spéculation sur l’information. Là où les bourses misent sur les entreprises, Kalshi mise sur le monde réel.
Le talon d’Achille : la régulation
Malgré son feu vert fédéral obtenu cette année auprès de la Commodity Futures Trading Commission (CFTC), Kalshi reste dans le viseur de plusieurs États américains. Certains l’accusent de contourner les lois sur les paris sportifs. Ces procédures pourraient freiner son expansion domestique, même si la société semble désormais prioriser l’international.
L’enjeu est immense : si Kalshi parvient à convaincre les régulateurs que les marchés de prédiction relèvent de la finance plutôt que du jeu, elle pourrait ouvrir une brèche historique entre Wall Street et le monde du pari.
Un tournant pour la finance moderne
En quelques mois, Kalshi a transformé une niche spéculative en un phénomène mondial. Son modèle attire les géants du capital-risque, séduit les traders particuliers, et bouscule déjà les leaders du pari sportif comme DraftKings et FanDuel.
Quelques jours plus tôt, l’entité mère du New York Stock Exchange validait l’acquisition d’une participation de 2 milliards de dollars dans Polymarket. Derrière ces réussites, une conviction simple : dans un monde saturé d’informations, parier sur l’avenir est devenu une nouvelle forme d’investissement.
