- La Fed a réduit son taux directeur de 25 points de base à 4-4,25 %, marquant sa première baisse de l’année 2025 face au ralentissement de l’emploi et à la montée du chômage.
- Deux autres baisses sont attendues en 2025, avec un rythme plus lent dès 2026, tandis que les marchés restent partagés sur l’ampleur réelle des coupes à venir.
- La décision, sous tension politique avec Donald Trump exigeant des réductions massives, a entraîné une réaction négative immédiate : recul du S&P 500, du Nasdaq et du Bitcoin sous 116 000 $.
La Réserve fédérale américaine a tranché : son taux directeur recule de 25 points de base, pour s’établir entre 4 % et 4,25 %. C’est la première baisse de l’année 2025, annoncée ce soir à 20h (heure de Paris). Derrière ce geste, un constat clair : l’emploi ralentit, et la priorité passe désormais de l’inflation au soutien du marché du travail.
Le message du FOMC (Federal Open Market Committee) est sans détour : « Les créations d’emplois ralentissent, et le chômage progresse légèrement. » En clair, la Fed admet que le marché de l’emploi, longtemps considéré comme indestructible, commence à faiblir.
2 nouvelles baisses de taux prévues cette année
Les projections officielles tablent sur 50 points de base de baisse supplémentaires d’ici la fin de l’année. Ensuite, le rythme serait plus lent : 25 points de base par an en 2026 et 2027.
Les marchés n’ont pas tardé à ajuster leurs paris. Sur la plateforme Kalshi, les traders estiment à 59 % la probabilité d’avoir exactement trois baisses de taux cette année. Seuls 11 % misent sur quatre baisses, tandis que 30 % anticipent seulement deux coupes.
Mais l’unanimité n’existe pas à la Fed : le gouverneur Miran a voté contre, plaidant pour une réduction plus agressive de 50 points de base dès maintenant.
La politique monétaire sous pression politique
Cette décision ne s’inscrit pas seulement dans la logique économique. Elle intervient alors que Donald Trump, en pleine confrontation avec l’institution, réclame des baisses « massives et immédiates ». Sur Truth Social, il a fustigé Jerome Powell : « Trop tard ! Il faut couper les taux, maintenant, et bien plus fort ! Le logement va exploser ! »
Le président est allé plus loin ces dernières semaines, tentant même d’évincer la gouverneure Lisa Cook en l’accusant de fraude hypothécaire, des accusations qu’elle nie fermement. Cette guerre ouverte avec la Fed ajoute une dimension politique brûlante aux décisions monétaires.
Réactions immédiates des marchés
Wall Street n’a pas applaudi : le S&P 500 a cédé 0,2 % et le Nasdaq 0,7 % dans la foulée de l’annonce. Côté crypto, le Bitcoin a brièvement vacillé avant de glisser sous les 116 000 dollars, en recul de 0,7 % sur la journée.
Cette réaction prudente reflète un dilemme : une baisse des taux devrait soutenir les actifs risqués, mais l’inquiétude sur l’emploi pèse lourd. Les investisseurs se demandent si cette décision marque le début d’un cycle de détente durable, ou le signe que la Fed voit déjà l’économie américaine vaciller.
Ce qui attend les marchés
La suite dépendra de la vitesse à laquelle l’économie américaine digère les tarifs douaniers de Trump et le ralentissement du marché de l’emploi. Si la Fed respecte son calendrier, 2025 pourrait marquer un tournant pour les marchés actions et crypto, qui sortiraient de l’ombre de la politique monétaire restrictive.
Mais un message reste clair : la Fed n’est plus uniquement obsédée par l’inflation. Son nouveau mantra est l’emploi, et c’est un changement de cap que Wall Street et les investisseurs en Bitcoin vont suivre de très près.