Do Kwon : L’extradition du fondateur de Terra confirmée vers les États-Unis par le Monténégro

Le Monténégro confirme l’extradition de Do Kwon vers les États-Unis, après l’effondrement de TerraUSD, dans une affaire marquée par des scandales financiers et politiques.
do kwon appel tribunal
Getting your Trinity Audio player ready...
  1. Le Monténégro a validé l’extradition de Do Kwon vers les États-Unis, mettant fin à une année de bataille judiciaire opposant les demandes américaines et sud-coréennes.
  2. La chute de TerraUSD et Luna a causé des pertes de milliards de dollars, entraînant des mandats d’arrêt internationaux et des enquêtes pour crimes financiers.
  3. Les États-Unis promettent des peines plus lourdes que la Corée du Sud, avec des risques accrus pour Do Kwon, incluant potentiellement une condamnation à perpétuité.

Une décision finale après des mois de blocage

Le ministre monténégrin de la Justice, Bojan Božović, a signé l’ordre d’extradition du cofondateur de Terraform Labs, Do Kwon, vers les États-Unis. Cette annonce met un terme à une bataille juridique qui a duré plus d’un an et marqué par des rebondissements entre les tribunaux locaux, la Cour suprême et la Cour constitutionnelle. La décision intervient après le rejet, plus tôt cette semaine, d’un appel de Do Kwon par la Cour constitutionnelle, confirmant ainsi l’autorité du ministre de la Justice pour trancher sur son sort.

Selon le ministère, le choix de l’extradition vers les États-Unis a été motivé par plusieurs critères, notamment la gravité des crimes reprochés, le lieu où les infractions ont été commises, l’ordre des demandes d’extradition, la nationalité de Do Kwon, ainsi que la possibilité d’extraditions ultérieures.

Le naufrage de TerraUSD : des pertes colossales pour les investisseurs

Do Kwon, autrefois présenté comme un visionnaire des cryptomonnaies, est désormais au cœur d’une des plus grandes controverses de l’industrie. La chute spectaculaire de son stablecoin algorithmique TerraUSD, accompagné de son jeton Luna en 2022, a provoqué des pertes de plusieurs milliards de dollars pour des investisseurs dans le monde entier. Ce fiasco a non seulement déclenché des enquêtes en Corée du Sud et aux États-Unis, mais également l’émission d’un mandat d’arrêt par Interpol.

L’arrestation de Do Kwon au Monténégro en mars 2023, pour possession de faux documents de voyage, a marqué le début de son calvaire judiciaire. Depuis sa libération de prison en mars 2024, les tribunaux monténégrins étaient dans l’impasse, tiraillés entre les demandes d’extradition concurrentes des États-Unis et de la Corée du Sud.

États-Unis ou Corée du Sud : une bataille judiciaire acharnée

La question de l’extradition de Do Kwon a suscité des mois de débats, ponctués de décisions contradictoires. En février 2024, la Haute Cour du Monténégro avait initialement statué en faveur d’une extradition vers les États-Unis, avant de revenir sur sa décision en mars pour privilégier la Corée du Sud. Ce revirement a été suivi par une succession d’appels et de reports, alimentant l’incertitude quant à l’issue de l’affaire.

Le choix des États-Unis pourrait avoir des implications majeures pour Do Kwon. Contrairement à la Corée du Sud, où les peines maximales pour les crimes financiers se situent généralement entre 30 et 40 ans, le système américain permet l’imposition de peines consécutives pour chaque infraction, ce qui pourrait entraîner une condamnation bien plus lourde, avec une réelle possibilité pour une de la prison à vie.

Une affaire éclaboussée par des scandales politiques

L’affaire Do Kwon ne s’est pas limitée à des débats juridiques. Elle a également plongé la scène politique monténégrine dans la tourmente. Andrej Milovic, ancien ministre de la Justice, a accusé le Premier ministre Milojko Spajić de favoriser l’extradition vers la Corée du Sud pour des raisons financières présumées, suggérant des liens entre Kwon et certains responsables politiques. En effet, Spajić avait investi dans Terra à travers son jeton LUNA, dès 2018.

Articles qui pourraient vous intéresser