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Dernière modification effectuée le 05.09.2023 18:21
Le fondateur et PDG de Binance, Changpeng Zhao dit CZ, est revenu lors d’une interview sur la chute de l’écosystème Terra. Sceptique à l’égard du lancement de Luna 2.0, il donne les raisons de la participation de Binance au lancement de la nouvelle blockchain et les leçons à retenir suite à ce crash.
Lors du depeg de l’UST et de l’effondrement du prix de Luna, CZ a ouvertement critiqué la gestion de crise de la fondation Terra. Il réitère ses propos en considérant que Terra s’est démarqué par sa lenteur et ses mauvais choix. Pour autant, il est conscient de la grande popularité de cet écosystème.
Dans le but de protéger les utilisateurs détenant de grandes quantités de LUNC (anciennement Luna), Binance a participé au plan de relance de Luna 2.0 pour assurer de la liquidité et une porte de sortie cohérente aux investisseurs floués.
Il fait preuve d’un recul important lorsqu’il évoque la confiance brisée entre Luna et ses utilisateurs. Il affiche une grande neutralité à cet égard en souhaitant laisser la communauté décider du sort de la blockchain. Néanmoins, son intervention peine à masquer son scepticisme face à la possibilité de l’écosystème à regagner de la légitimité aux yeux des gens.
Il estime que l’écosystème Terra possède des développeurs et des entreprises très intéressantes. C’est la raison pour laquelle Binance a proposé son aide aux développeurs étant sur Luna. CZ rappelle que toute personne avec un projet intéressant est le bienvenu sur la Binance Smart Chain et qu’il semblait naturel de les faire venir sur l’écosystème proposé par Binance.
CZ tire les leçons du lancement de Luna 2.0
Un tel désastre doit toujours s’accompagner d’une introspection. Selon CZ, cette remise en question ne doit pas seulement provenir des fondateurs de Luna, mais de tout l’écosystème. Les utilisateurs doivent effectuer des recherches plus approfondies sur les projets se basant sur des incitations économiques comme les play to earn ou les projets promettant des rendements de staking très élevés.
Les whitepaper de ces projets doivent permettre de considérer la fiabilité du projet en s’assurant de la durabilité économique du projet sur le long terme. En effet, de nombreux protocoles se reposent essentiellement sur l’espoir que l’arrivée de nombreux utilisateurs puisse permettre de rendre le système viable. Pourtant, toujours d’après le boss de Binance, la majorité de ces projets vont disparaître et apparaître comme des systèmes de ponzi.
Néanmoins, il rappelle que la fondation Terra a tenté de sauver son écosystème en dépensant 3 milliards de dollars pour essayer de sauver le marché lors du depeg de l’UST. De fait, même si la majorité des projets proviennent d’acteurs légitimes et honnêtes, la difficulté de trouver le juste équilibre aura pour conséquence de les faire apparaître comme de potentielles arnaques.
Ainsi, la majorité des projets devrait effectuer des audits plus stricts avec l’ambition de réellement concevoir un modèle dans lequel les revenus générés dépassent les dépenses réalisées.
CZ donne son avis sur le marché des stable coins
Le marché manque de recul sur la question des stable coins algorithmiques. Selon lui, en théorie, un tel concept peut fonctionner si et seulement si le projet est collatéralisé au maximum. Cependant, il considère que les stable coins algorithmiques reposant seulement sur l’offre et la demande ont peu de chance de prospérer dans le temps. Il affirme qu’il n’investirait pas de lui-même dans un tel stable coin.
Aussi, pour lui, le meilleur modèle d’un stable coin algorithmique décentralisé reposerait sur l’élaboration d’une réserve contenant une grande diversité de crypto monnaies avec des ratios équilibrés. Pourtant, il semble considérer que les stable coins reposants sur de la monnaie FIAT sont les plus à même à répondre aux besoins de la communauté.
Son argumentaire repose sur la capacité de ces stable coins à construire une réserve cohérente. Il cite le BUSD, le stable coin de Binance, en rappelant que 96% des stable coins émis ont leur équivalent en banque selon un rapport émis par une institution régularisée.
Il considère que le BUSD est plus sécurisé que l’USDT en raison d’un audit plus complet et transparent que celui transmis par l’entreprise américaine Tether. Ainsi, la seule raison pour expliquer la domination actuelle de l’USDT sur le marché des stable coins reposerait sur l’effet de réseau créé par ce dernier grâce à son ancienneté sur le marché.