Bitcoin : New York envisage de bannir la Proof of Work (PoW)

L’Assemblée de l’État de NYC s’est prononcée en faveur d’un projet de loi qui établit un moratoire sur les opérations de minage de crypto fondées sur la PoW. Le texte doit encore être examiné avant d’être définitivement adopté. Si tel était le cas, il reviendrait à interdire purement et simplement la PoW dans l’État de New York.
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Dernière modification effectuée le 08.08.2022 21:26

L’État de New York s’attaque, lui aussi, à l’extraction de bitcoins et à la preuve de travail (PoW). Pour remédier à l’importante consommation énergétique qu’engendre l’activité de mining, les législateurs nationaux semblent n’avoir rien trouvé de mieux que d’envisager de bannir la PoW – et donc d’étouffer l’innovation ?

La volonté d’interdire ou de limiter le minage de bitcoins (BTC) est monnaie courante en ce moment : la Chine et le Kazakhstan – pas totalement pour ce dernier – l’ont fait, l’Union européenne, elle, a reculé. Quoiqu’il en soit, New York est le dernier Etat en date à afficher cette volonté, laquelle est justifiée par l’écologie.

Les membres de la commission de la conservation de l’environnement de l’Assemblée de l’Etat de New York ont voté en faveur d’un projet de loi n°A.7389C / S.6486D qui « établit un moratoire sur les opérations de minage de crypto monnaies qui utilisent des méthodes d’authentification par preuve de travail pour valider les transactions sur la blockchain. » Une fois voté, ce projet doit encore être examiné par l’ensemble de l’Assemblée ainsi que par le Sénat.

La presse étrangère nous révèle que les politiques américains n’en sont pas à leur coup d’essai ! C’est déjà la deuxième fois qu’ils essaient de faire voter une interdiction générale d’exploiter des fermes minières de bitcoins basées sur le système de Proof-of-Work (PoW).

Des considérations écologiques pour justifier l’interdiction

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Il semble que cette proposition d’interdiction soit – aussi – motivée par l’Accord de Paris sur le climat, un traité international signé en 2015 dans le but de limiter le réchauffement climatique en dessous de 1,5 degré Celsius par rapport aux niveaux préindustriels.

Or, de nombreux législateurs à travers le monde pensent qu’un des moyens pour y parvenir est de limiter voire interdire l’extraction de bitcoins avec la PoW (alors que d’autres industries plus anciennes le mériteraient parfois plus…).

Le texte soumis à examen souligne d’ailleurs l’expansion des opérations d’extraction de bitcoins dans l’État de NYC en utilisant des méthodes de validation des transactions qui augmentent « considérablement la quantité d’énergie utilisée dans l’État de New York ». Selon le texte, ces méthodes ont un impact sur la conformité avec la loi sur le leadership climatique. Il s’agit d’une législation de 2019 mise en œuvre pour « atténuer les effets actuels et futurs du changement climatique« . Cette loi prévoit que les gaz à effet de serre soient réduits de 85% d’ici 2050.

Selon une étude récente du Cambridge Center for Alternative Finance (CCAF), Bitcoin consomme actuellement 110 térawattheures par an, ce qui représente environ 0,55 % de la production mondiale d’électricité.

Une interdiction de la PoW non fondée ?

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S’il est vrai que la PoW nécessite une quantité d’énergie importante, les exploitations minières ne sont pourtant pas toujours synonymes de gaspillage d’énergie. De même, il est possible d’avoir recours à des énergies renouvelables et propres.

Par exemple, une ferme de minage de bitcoins (BTC) alimentée par l’énergie solaire est en cours de construction au Texas. Ce projet initié par Tesla, Block et Blockstream démontre que des solutions existent. Plusieurs fermes de minage de bitcoins fonctionnant avec des panneaux photovoltaïques sont déjà construites dans le monde (Californie, Texas), ce qui permet l’utilisation d’une énergie considérée comme verte et propre. Il découle de toutes ces avancées que Bitcoin tend à devenir plus vert : une véritable révolution énergétique est lancée.

Autre aspect de l’interdiction, il nous semble évident qu’une interdiction pure et simple de l’extraction de bitcoins de type PoW aura des répercussions négatives sur la compétitivité économique de l’État. Surtout qu’il suffira d’installer les exploitations minières dans des États/pays voisins – ce qui, entre nous, ne règle pas la question écologique de Bitcoin.

Certains défenseurs de Bitcoin et du système de PoW pointent du doigt un manque de connaissance et d’éducation autour des technologies blockchains, notamment par nos politiques.

« L’une des principales raisons pour lesquelles les législateurs proposent une interdiction de l’exploitation minière de la preuve de travail est qu’il y a un manque fondamental d’éducation autour des technologies blockchains. L’industrie dans son ensemble a un peu plus de dix ans, les législateurs ont été l’un des derniers groupes à s’intéresser à cette technologie naissante, et ils l’ont fait uniquement parce qu’elle devenait trop importante pour être ignorée. »

M. Daugherty

Si vous souhaitez en savoir plus sur la proof of workCoinAcademy a publié un article à ce sujet.

Les résidents de NYC réagissent et lancent une pétition

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À l’instar de ce qu’il s’est passé pour l’Union européenne (des considérations écologiques avaient à l’époque motivé les députés), la population réagit. Michael Saylor, le PDG de MicroStrategy, et Mega Bitcoin ont lancé une pétition sur Twitter « Stop : NY Bitcoin Ban ».

Ils dénoncent :

« Si les politiciens de New York souhaitent décourager l’utilisation des combustibles fossiles, ils devraient mettre en œuvre des lois qui traitent tout le monde équitablement et ne discriminent aucun individu, entreprise ou industrie. Si ce projet de loi devient une loi, New York renoncera aux opportunités uniques que l’exploitation des bitcoins offre pour l’expansion économique et la prolifération des énergies renouvelables. Cela pourrait créer un précédent pour les États du pays qui feraient la même erreur. »

Texte de la pétition signé par Michael Saylor et Mega Bitcoin

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