Après l’offre d’achat de Twitter par Elon Musk et la création de la marque “Meta Pay” par Mark Zuckerberg, c’est au tour de AAVE d’annoncer le lancement officiel de son média social décentralisé : Lens Protocol.
Début Février, AAVE annonçait par communiqué le projet de créer Lens Protocol, un média social décentralisé bien loin des réseaux sociaux traditionnels. Comme l’affirme l’open letter, “les identités numériques devraient être contrôlées par nous-même”. Ainsi, Lens Protocol prône la reprise en main de nos données personnelles trop longtemps confisquées par les géants du numérique.
Lens Protocol propose également une application concrète à adoption massive dans le Web 3.0, un média social renouvelé et novateur. C’est d’ailleurs comme ça que Lens Protocol est décrit sur son site :
“Le protocole LENS est un graphe social composable et décentralisé. Il permet aux créateurs de s’approprier leur contenu où qu’ils aillent dans le jardin numérique de l’internet décentralisé.”
Pour que chacun dispose d’une maîtrise complète de ses données personnelles, Lens Protocol propose l’utilisation de la technologie NFT. En effet, le fonctionnement du média social reposera sur un profil NFT dynamique pour chaque utilisateur qui regroupe l’historique de ses messages, ses commentaires et toute action faite dans le média social afin que lui seul soit propriétaire de ce qu’il émet sur Lens.
Autrement dit, les utilisateurs de Lens se connecteront avec une adresse Ethereum et les NFT générés par Lens lors de la création du profil. Une méthode bien différente du traditionnel identifiant / mot de passe des réseaux sociaux actuels.
Lens précise les diverses fonctionnalités au sein de son réseau. Outre les NFT de Profil, les utilisateurs bénéficieront de NFT de suivi qui seront attribués aux followers dès l’abonnement à un profil. Concernant ces NFTs de suivi, ils présentent deux atouts particuliers : une possibilité de monétisation et une capacité de gouvernance intégrée. En effet, Lens Protocol permet à ses utilisateurs de détenir eux-mêmes leurs données. Ainsi, il sera tout à fait possible pour ces derniers de délivrer un NFT de suivi à leurs futurs followers uniquement en l’échange d’un paiement en cryptomonnaie MATIC. Concernant la gouvernance, un NFT Profil pourrait à tout moment créer une Decentralized Autonomous Organization (DAO) et donc interroger sa communauté en utilisant les NFTs de suivi pour voter et leurs propriétés (abonné depuis X temps, abonné n°X) pour éventuellement pondérer les résultats. D’autres options seront possibles comme re-partager des messages ou les sauvegarder via des options de collecte et de miroirs.
Lens, protocole open-source basé sur Polygon
Autre différence notable avec les réseaux sociaux du Web 2, le côté totalement open source du protocole. En effet, à l’instar d’Ethereum, Lens Protocol a opté pour une approche modulaire qui lui permet un développement continu de son écosystème. À partir d’un protocole principal (non modifiable), la communauté pourra étendre ce protocole en buildant des contrats ou encore en créant des modules de suivi, de référence ou de collecte.
Par ce biais, chacun pourra créer des outils et extensions qui s’ajouteront au protocole initial. Pour inciter le développement, Lens a d’ailleurs réservé un budget de 250 000$ visant à financer les meilleurs projets d’applications. Ainsi, il existe déjà une multitude d’applications comme LensFrens, Lenster ou encore Zilly.
Concernant le choix du réseau, Lens a opté pour Polygon (MATIC). Cette décision est cohérente puisque Polygon offre une parfaite compatibilité avec Ethereum tout en permettant une baisse significative des frais de transaction (environ 50 000 fois moins élevé pour Polygon) et une vitesse de transaction plus importante. Enfin, le critère éco-friendly de Polygon (qui a pour but d’obtenir un bilan carbone négatif en 2022) place Lens comme un acteur responsable qui dénote avec ses concurrents directs traditionnels. Cela est nécessaire si Lens veut prétendre à devenir un acteur majeur des réseaux sociaux.
Mieux comprendre les avantages de Lens Protocol
- Sécurité : Lens Protocol est actuellement sécurisé via la technologie Multisig notamment pour la phase de lancement. Le Developer docs du réseau social Web 3 indique que cette mesure permet une protection accrue. Toutefois, les signataires n’ont pas les pleins pouvoirs sur le protocole puisqu’ils ont principalement des autorisations concernant les whitelisting et l’upgrading de ce dernier. Toute action de burn ou allant à l’encontre d’un utilisateur particulier n’est pas permise ce qui est en accord avec la valeur de décentralisation du réseau. A terme, Lens envisage d’étendre cette supervision à une DAO
- Frais & stockage des données : Dans un contexte de réseau social décentralisé, la question des frais liés à l’utilisation du réseau est importante. Bien que Polygon offre des frais réduits, on peut se demander qui paiera ces fameux “gas fees”. Lens Protocol évoque plusieurs solutions sur le sujet : le paiement classique par l’utilisateur mais également la possibilité pour certaines interfaces d’utiliser un relai permettant une subvention d’une partie des frais de transactions voire de la mise en place d’un “gas free” pour certaines transactions de Lens. Enfin, le réseau social Web 3 affirme être “indépendant du stockage de contenu”. Cela signifie que selon l’usage, les données pourront être hébergées sur n’importe quelle solution, qu’elle soit décentralisée (ex : IPFS) ou bien centralisée (ex : AWS)
source : Developer Docs
Conclusion
La mastodonte de la DeFi a réussi son pari en annonçant un projet en marge de son activité actuelle : le lancement d’un média social décentralisé. Basée sur une réelle utilité de la technologie NFT et sur un protocole complètement transparent, Lens présente de beaux atouts. Il lui reste maintenant à développer son environnement pour parvenir à ses objectifs alors qu’il sera probablement confronté à divers défis notamment quant aux congestions potentielles du réseau Polygon en cas de fortes affluences.