- David Sacks rejette les accusations de conflits d’intérêts du New York Times en affirmant que le journal a construit un récit biaisé sans éléments solides.
- Son dépôt financier recense 708 investissements technologiques, dont 449 liés à l’IA et 20 à la crypto, ce qui alimente les soupçons de potentiels bénéfices personnels liés aux politiques qu’il soutient. Le cas de BitGo et son soutien au GENIUS Act sont particulièrement mis en avant par le journal.
- L’équipe de Sacks rappelle qu’il respecte les obligations imposées aux special government employees et que son rôle gouvernemental est limité à 130 jours d’activité.
La Maison-Blanche fait face à une nouvelle polémique crypto. David Sacks, conseiller spécial de Donald Trump sur les questions d’IA et de crypto, a répliqué au New York Times après la publication d’un article détaillant les conflits d’intérêts potentiels liés à ses investissements personnels. Pour Sacks, le papier n’est qu’un assemblage d’anecdotes incapable d’étayer son accusation centrale.
Un rôle sensible et une fortune exposée aux secteurs IA et crypto
Ancien entrepreneur tech devenu investisseur, Sacks est cofondateur du fonds Craft Ventures. Avant son arrivée au gouvernement, lui et Craft avaient cédé plus de 200 millions de dollars d’actifs crypto ou liés aux actifs numériques, dont au moins 85 millions lui revenaient personnellement. Mais il conserve encore des participations illiquides dans des entreprises du secteur.
Selon l’enquête du Times, son dépôt financier liste 708 investissements technologiques, dont 449 dans l’IA et 20 dans la crypto. Autant de positions susceptibles, selon le journal, de bénéficier des politiques qu’il soutient à Washington. Parmi les exemples cités, la participation de Craft dans BitGo, prestataire d’infrastructure crypto et fournisseur de solutions stablecoin-as-a-service. BitGo a déposé son dossier d’introduction en bourse en septembre, avec Craft crédité de 7,8 % du capital.
Le Times rappelle également que Sacks a soutenu le GENIUS Act, la grande loi de régulation des stablecoins adoptée cette année, perçue comme favorable à leur adoption institutionnelle.
Sacks accuse le NYT de manipulation
Sacks a réagi sur X en évoquant un “nothing burger”. Il affirme avoir “démonté en détail” les arguments du journal au fil des cinq derniers mois et accuse le Times d’avoir décidé de publier malgré tout un récit “qui ne tient pas debout”. Il a partagé la lettre de ses avocats, qui accusent l’éditeur d’avoir cherché à produire un “hit piece” et d’avoir ignoré les faits pour forcer une narration biaisée.
Pour l’équipe de Sacks, toutes les obligations des special government employees (SGE) ont été respectées. Son porte-parole souligne que l’Office of Government Ethics lui impose de céder certaines catégories d’actifs, mais pas l’ensemble de ses positions technologiques.
Une fonction limitée et strictement encadrée ?
Le statut de SGE restreint son temps d’activité à 130 jours. Des élus démocrates se sont inquiétés en septembre d’un éventuel dépassement, mais Sacks affirme gérer ce quota avec précision afin de rester dans les limites légales.
Cette controverse tombe à un moment où l’influence politique sur l’IA et la crypto est scrutée plus que jamais. Pour l’heure, Sacks campe sur sa ligne : l’article du New York Times serait moins une enquête qu’une tentative de fabriquer un scandale. Reste à voir si Washington y verra, lui aussi, un simple “nothing burger”.