- Tesla accorde à Elon Musk un plan d’actions de 30 milliards $ pour éviter son départ, portant sa part dans l’entreprise de 13 % à 16 %.
- Cette décision intervient après l’annulation d’un précédent plan à 56 milliards $ jugé abusif par la justice, relançant les tensions autour de son pouvoir.
- Tesla traverse une phase critique : baisse des ventes, rupture avec l’administration Trump et virage stratégique vers l’IA et les robotaxis.
Un ultimatum à 30 milliards
Tesla vient d’offrir à Elon Musk un pactole de 30 milliards de dollars en actions. Oui, 30 milliards. C’est la somme validée par le conseil d’administration pour retenir un PDG qui, sans cela, menaçait tout simplement de plier bagage. En jeu : 96 millions d’actions, qui feraient passer la part de Musk dans Tesla de 13 % à 16 %.
Ce n’est pas une prime, c’est un message : sans Musk, Tesla perd son âme. La décision a été portée par un comité spécial, composé uniquement de la présidente Robyn Denholm et de la directrice Kathleen Wilson-Thompson, puis validée par le board. En clair : tout a été mis en œuvre pour accélérer et verrouiller le deal.
Une bataille juridique en toile de fond
Derrière ce méga-package se cache une guerre qui dure depuis 7 ans. En 2024, la justice du Delaware avait annulé un précédent plan de rémunération de 56 milliards de dollars, le plus important de l’histoire américaine. La juge Kathaleen McCormick l’avait jugé abusif, dénonçant l’influence excessive de Musk sur les membres du conseil.
Mais loin d’être refroidi, Musk a remis la pression. À plusieurs reprises, il a évoqué son possible départ si son pouvoir au sein de Tesla n’était pas consolidé. Lors d’un récent call avec les investisseurs, il a déclaré :
Je veux suffisamment de contrôle pour orienter Tesla, mais pas au point de ne pas pouvoir être viré si je deviens fou.
Un pari stratégique dans un contexte incertain
Pourquoi cette décision maintenant ? Parce que Tesla est en difficulté. Les ventes sont en baisse, l’image en Europe s’effrite, et l’entreprise peine à rassurer face aux politiques anti-EV du président Trump. Musk, qui a brièvement collaboré avec l’administration, a rompu brutalement avec elle début 2025.
En parallèle, Tesla change de cap : priorité à l’intelligence artificielle et aux robotaxis autonomes. Un virage ambitieux, qui exige de recruter les meilleurs talents. Et selon le board, conserver Musk est indispensable pour y parvenir.
Le deal en chiffres
Pour recevoir la nouvelle prime, Musk doit verser à la société 23,34 dollars par action restreinte au moment de son acquisition, ce qui, selon la société, correspond au prix d’exercice par action de la prime salariale de 2018.. Si la cour suprême du Delaware réinstaure finalement le plan annulé, Musk dépasserait les 20 % de parts dans Tesla… et renoncerait à ce nouveau bonus.
En attendant, le marché semble approuver : le titre Tesla prenait 2 % à l’ouverture.
Daniel Ives, analyste chez Wedbush, y voit un soulagement :
« Ce plan dissipe l’incertitude et verrouille Musk à la tête de Tesla jusqu’à au moins 2030. »
Une dépendance risquée
Musk reste l’atout numéro 1 de Tesla. Mais cette dépendance a un coût. Entre pressions judiciaires, tensions politiques et performances décevantes, la stratégie du “tout sur Elon” est un pari risqué. Le conseil joue son va-tout, espérant que le génie d’hier saura redevenir le moteur de demain.
