- SharpLink Gaming devient le plus gros détenteur corporate d’ETH avec 280 706 ETH, dépassant les avoirs de la Fondation Ethereum et marquant une rupture symbolique dans l’histoire du réseau.
- La société a levé 413 millions de dollars en quelques jours pour acheter massivement de l’ETH, en staker une partie, et a recruté Joseph Lubin (cofondateur d’Ethereum) à la tête de son conseil d’administration.
- Cette offensive inspire d’autres sociétés cotées à accumuler de l’ETH, posant la question de la centralisation financière sur un réseau pourtant conçu pour être décentralisé.
SharpLink Gaming devient le plus gros détenteur corporate d’ETH au monde. Une annonce qui bouleverse l’équilibre historique du réseau Ethereum… et qui marque peut-être le début d’une nouvelle ère.
280 706 ETH dans le coffre : une stratégie assumée
Le chiffre claque comme une déclaration de guerre aux géants historiques du Web3. SharpLink Gaming (SBET), société cotée au Nasdaq, détient désormais 280 706 ETH, soit environ 840 millions de dollars. Ce montant dépasse les avoirs de la Fondation Ethereum elle-même, pourtant gardienne du protocole depuis sa création.
En l’espace d’une semaine, SharpLink a levé 413 millions de dollars en émettant plus de 24 millions d’actions entre le 7 et le 11 juillet 2025. Une opération éclair, suivie d’une acquisition massive de 74 656 ETH à un prix moyen de 2 852 $ pièce.
Et ce n’est pas fini : 257 millions de dollars sont encore disponibles pour continuer les emplettes.
La Fondation Ethereum reléguée au second plan
C’est une première. Historiquement, c’est la Fondation Ethereum qui dominait les portefeuilles institutionnels avec une réserve estimée aujourd’hui à 665 millions de dollars en ETH. Mais SharpLink a non seulement dépassé ce seuil, elle a même racheté directement 10 000 ETH à la Fondation dans une transaction de gré à gré.
Cette bascule symbolique cristallise l’arrivée des acteurs financiers dans le cœur du réseau Ethereum. Et certains y verront une forme d’ironie : un acteur privé possédant davantage d’ETH que l’organisation à l’origine du projet.
Une stratégie calquée sur le modèle Bitcoin
SharpLink suit une tendance bien identifiée depuis le « playbook » de Michael Saylor avec Strategy : transformer sa trésorerie en réserve de crypto-actifs.
Mais contrairement aux géants du BTC, la firme fait le pari d’Ethereum. Elle stake ses ETH, opère des validateurs, et gagne déjà des récompenses : 415 ETH accumulés depuis le début de l’opération en juin, soit 1,2 million de dollars au cours actuel.
Et pour souligner la crédibilité de sa stratégie, SharpLink s’est offert un poids lourd du secteur : Joseph Lubin, cofondateur d’Ethereum et CEO de Consensys, rejoint la société en tant que président du conseil d’administration.
L’ETH, nouvel eldorado des trésoreries publiques ?
Le mouvement de SharpLink pourrait faire tache d’huile. D’autres sociétés cotées comme Bitmine Immersion Technology (BMNR) ou BIT Digital (BTBT) ont amorcé une stratégie similaire, misant sur Ethereum plutôt que Bitcoin.
La montée en puissance de ces acteurs redistribue les cartes : Ethereum devient non seulement un protocole d’infrastructure, mais aussi un actif stratégique pour les entreprises cotées.
Un virage capital pour Ethereum
Cette prise de pouvoir par SharpLink pose une question : qui contrôle l’avenir d’Ethereum ?
Alors que le réseau se décentralise techniquement, sa centralisation financière pourrait bien devenir le prochain champ de bataille.
