- Le FMI a rejeté la proposition du Pakistan d’allouer 2 000 MW de surplus énergétique au mining de Bitcoin à tarif subventionné, invoquant un risque de distorsion du marché.
- Le projet avait déjà été modifié sous pression du FMI à plusieurs reprises depuis 2024, mais reste incompatible avec les conditions du soutien international.
- Le Pakistan souhaitait aussi constituer une réserve nationale en BTC pour inclure ses 100 millions de citoyens non bancarisés, mais cette stratégie inquiète fortement le FMI.
Le FMI refuse le plan du Pakistan d’utiliser son surplus d’énergie pour miner du Bitcoin
Le Pakistan veut miser gros sur le Bitcoin. L’idée ? Utiliser une partie de son surplus énergétique pour miner des cryptos à grande échelle. Mais le Fonds monétaire international vient de refermer la porte : pas de subvention pour le mining, ni pour les autres industries gourmandes en électricité.
2 000 mégawatts pour le mining ? Niet.
Le gouvernement pakistanais comptait allouer 2 000 MW de son excédent de 7 000 MW à l’industrie du mining, avec un tarif préférentiel de 23 à 24 roupies pakistanaises par kilowatt-heure, soit environ 0,08 $.
Mais pour le FMI, cette stratégie revient à déstabiliser artificiellement le marché. Les subventions massives, selon l’institution, créent des distorsions et ne tiennent pas dans la durée. Surtout : comment revenir aux prix normaux après avoir habitué l’industrie à du courant pas cher ?
Un projet recalé plusieurs fois
Le plan initial, dévoilé en septembre 2024, proposait un “tarif marginal” temporaire sur six mois. Premier coup de pression du FMI : il a été réduit à trois mois. En novembre, une nouvelle tentative ciblée a été de nouveau rejetée.
Même aujourd’hui, malgré les discussions encore en cours, la position du FMI reste ferme. Impossible pour le Pakistan d’implémenter son plan sans risquer un blocage des aides et du soutien international.
Pourquoi autant d’acharnement sur le Bitcoin ?
Parce qu’au-delà du simple mining, le Pakistan voulait aller beaucoup plus loin. En mai, le gouvernement a annoncé son intention de constituer une réserve stratégique en BTC, dans la lignée de la politique crypto de Donald Trump aux États-Unis.
Le but affiché : donner un accès à l’épargne et à l’investissement à plus de 100 millions de Pakistanais non bancarisés. “On veut qu’ils puissent briser les barrières sociales. Et je crois vraiment que la blockchain peut nous faire franchir un cap”, a déclaré Bin Saqib, le ministre d’État chargé du secteur, lors de la conférence Bitcoin 2025 à Las Vegas.
Le FMI, gardien de l’orthodoxie budgétaire
Mais pour le FMI, ces ambitions sonnent comme des raccourcis économiques dangereux. Subventionner massivement une ‘industrie aussi spéculative que le mining crypto‘, c’est prendre un pari risqué sur le dos des finances publiques.
Le message est clair : la croissance par la crypto ne se fera pas sans rigueur budgétaire. Et pour le Pakistan, qui dépend encore largement du soutien du FMI, la marge de manœuvre est étroite.