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L'équipe derrière Scroll, une blockchain Layer 2 d'Ethereum, a récemment annoncé son premier airdrop du token SCR, représentant 7% de l'offre totale de jetons.
Cette annonce, pourtant attendue par de nombreux utilisateurs, a rapidement provoqué des réactions négatives sur les réseaux sociaux, où certains expriment leur frustration quant à la manière dont la distribution a été conçue.
Selon un communiqué publié par Scroll, l'airdrop a pour objectif de récompenser équitablement les principaux contributeurs de l'écosystème. Un total de 5,5% de l'offre de SCR sera distribué à plus de 570 000 portefeuilles, parmi lesquels figurent 600 contributeurs open-source, 115 contributeurs techniques, une centaine de chercheurs spécialisés dans les preuves à connaissance zéro (ZK), ainsi que des organisations œuvrant pour le bien public et des fournisseurs de données.
Ce “community drop” se traduit par la distribution de 55 000 000 tokens SCR, équivalant à environ 77 millions de dollars. Une large partie de ces tokens, soit 40 millions de SCR, sera proportionnellement allouée aux participants on-chain ayant accumulé des “marks” (une version des points de participation sur Scroll) avant la date du snapshot fixée au 19 octobre.
Premier point de discorde, ce snapshot a été annoncé avant le lancement du SCR sur Binance, une pratique étrange.
À cela s’ajoute un programme supplémentaire, le “Flat Boost“, représentant 1% de l’offre totale en tokens (10 millions de SCR). Ce programme vise à garantir que tous les participants reçoivent une “allocation significative” de tokens, indépendamment du nombre de marks accumulés.
Bien que cet airdrop ait été anticipé avec impatience, une partie de la communauté n’a pas tardé à manifester son mécontentement. De nombreux utilisateurs pointent du doigt la répartition des tokens, qu’ils jugent déséquilibrée, notamment en faveur de certains acteurs institutionnels.
L’un des principaux sujets de mécontentement concerne la décision d’allouer 5,5% des tokens SCR à Binance Launchpool. Cette démarche a, selon plusieurs utilisateurs, permis à des “whales” (gros détenteurs de tokens sur Binance/BNB) de s'emparer de la majorité des tokens avant même que la distribution publique ne soit lancée.
Autre point de discorde : la concentration des marks (points de participation). Les 10 plus grands portefeuilles détiennent à eux seuls plus de 10% de l'ensemble des marks, tandis que les 100 premiers portefeuilles cumulent environ 30% du total. Pour de nombreux utilisateurs, cela va à l'encontre des principes de décentralisation promus par Scroll.
Au-delà des questions de répartition entre utilisateurs, certains critiques s'interrogent sur la place de l'équipe Scroll dans cette distribution. Avec 23% de l'offre totale réservée à l'équipe de développement et 10% allouée à la levée de fonds, ces deux parts représentent à elles seules des tokens d'une valeur totale estimée à 322 millions de dollars aux prix actuels.
Pour certains, ces chiffres posent question, notamment sur la justice de la répartition des tokens.
La distribution des tokens SCR marque un tournant important pour Scroll, l'un des derniers layer 2 d'Ethereum à lancer un token natif. Pourtant, la controverse qui entoure cet airdrop souligne les difficultés pour les projets blockchain de trouver un équilibre entre récompense des contributeurs, décentralisation et satisfaction des utilisateurs réguliers.
Alors que le prix du SCR se maintient actuellement autour des $1,40, soit une capitalisation de marché de $265 millions et une valorisation totale de $1,4 milliards, l’avenir de la plateforme dépendra en grande partie de sa capacité à répondre aux critiques et à ajuster ses stratégies de distribution pour éviter de nouveaux mécontentements.
