Getting your Trinity Audio player ready...
|
Les Etats-Unis pourraient voir un nouveau fleuron de l’industrie des crypto monnaies quitter leur territoire. En effet, Gemini, un exchange de crypto monnaies américain particulièrement populaire, vient de confirmer ses intentions d’installer une partie de son activité en Europe, et plus précisément en Irlande.
Le gouvernement américain est particulièrement hostile à l’encontre du secteur de la blockchain et des crypto monnaies. Depuis la faillite de FTX, les régulateurs ont décidé de resserrer grandement la vis. En revanche, cette obsession pour la régulation pourrait finir par faire fuir la majorité des entreprises de son territoire.
D’ailleurs, une récente loi pourrait avoir pour effet de définitivement bannir l’exercice d’une activité en lien avec la crypto sur le sol américain. Dès lors, en réponse, de nombreuses entreprises comme Binance ou Coinbase ont pris la décision de commencer à s’éloigner du cadre américain.
Grande gagnante de cet âpre combat entre les acteurs crypto et les régulateurs américains, l’Europe semble devenir une destination privilégiée. En effet, après Circle qui s’installe actuellement à Paris, c’est au tour de Gemini de poser ses valises sur le territoire européen, plus précisément en Irlande.
En savoir plus sur : JP Morgan devrait bientôt dévoiler sa propre IA
Gemini souhaite étendre ses activités en Europe
Dès le début de l’année 2020, Gemini a commencé à prendre ses dispositions pour commencer à préparer le déploiement de ses activités sur le sol européen et plus précisément en Irlande. En revanche, ce n’est qu’à l’été 2022 que l’entreprise a pu obtenir sa licence pour opérer en Irlande.
Concrètement, cette licence leur permet de proposer leur service d’achat, de vente et de stockage de crypto monnaies aux Irlandais, mais constitue également une porte d’entrée pour développer leur service en Europe.
Originellement, le choix de l’Irlande était stratégique pour Gemini puisqu’il permet à l’entreprise de bénéficier d’un cadre fiscal et réglementaire particulièrement accueillant. Néanmoins, ce choix n’est plus seulement lié à ces différents points.
En effet, en plus de l’hostilité actuelle du régulateur américain envers le secteur des crypto monnaies, Cameron Winklevoss, co-fondateur de Gemini, semble apprécier le récent règlement MiCA adopté par l’Union Européenne. D’ailleurs, il explique simplement « que MiCA est une régulation de sens commun ».
Dès lors, alors qu’ils sont souvent aperçus comme des partisans de la régulation, les frères Winklevoss sont un signe que la régulation américaine ne prend pas le chemin adéquat pour permettre l’essor d’un secteur fort sur le long terme.
Gemini toujours en bataille juridique avec la SEC
Au-delà des raisons précédemment évoquées, le choix de Gemini de se tourner de plus en plus sérieusement vers l’Europe pourrait également découler de ses récents déboires juridiques avec la SEC.
En effet, le gendarme financier américain a intenté un procès contre l’entreprise le 12 janvier dernier en l’accusant d’avoir participé à la vente de titres non enregistrés aux investisseurs particuliers dans le cadre de son programme de prêt, Gemini Earn.
Récemment, Gemini s’est exprimé à ce sujet en expliquant que « les accords de prêt conclus entre elle-même et ses clients n’étaient ni vendus ni échangés sur les marchés secondaires, qu’ils ne transféraient pas le titre de propriété des actifs et qu’ils n’étaient donc pas considérés comme des valeurs mobilières ».
En tout état de cause, l’actualité de Gemini est brulante, mais l’entreprise semble malgré tout garder un cap relativement ambitieux. Désormais, alors que la réglementation MiCA a fait grand débat au sein de l’Union Européenne, il reste à savoir si le régulateur européen continuera d’offrir un cadre suffisamment attirant pour inciter les entreprises américaines à venir sur son territoire.