- Visa autorise désormais les banques et fintechs américaines à régler leurs obligations envers son réseau directement en USDC.
- Ce déploiement aux États-Unis fait suite à un pilote déjà annualisé à 3,5 milliards de dollars de transactions.
- Cross River Bank et Lead Bank sont les premiers établissements à utiliser ce système via Solana, avec l’ajout de la blockchain Arc de Circle en préparation.
Visa permet aux banques de régler leurs obligations en USDC
Visa accélère l’intégration des stablecoins dans la finance traditionnelle. Le géant des cartes de paiement permet désormais aux banques et fintechs américaines de régler leurs obligations envers le réseau Visa directement en USDC, le stablecoin de Circle. Cette nouvelle phase marque l’entrée officielle du programme aux États-Unis, après un pilote qui affiche déjà un rythme annualisé de 3,5 milliards de dollars de transactions.
Les premiers établissements à utiliser ce mécanisme sont Cross River Bank et Lead Bank. Tous deux règlent leurs flux avec Visa en USDC, via la blockchain Solana. Pour les clients finaux, rien ne change. Les paiements par carte restent identiques. C’est l’infrastructure de règlement interbancaire, en coulisses, qui bascule partiellement onchain.
Des règlements quasi instantanés, 7 jours sur 7
L’objectif affiché est clair : fluidifier la gestion de trésorerie. En utilisant l’USDC, Visa promet des mouvements de fonds quasi instantanés, disponibles 24 h sur 24 et 7 jours sur 7, y compris les week-ends et jours fériés. Un contraste net avec les systèmes bancaires traditionnels, souvent ralentis par les délais de compensation et les horaires de marché.
Pour les banques émettrices et acquéreuses, cette option offre une meilleure prévisibilité de la liquidité et réduit le besoin de préfinancer des comptes de règlement. Rubail Birwadker, responsable mondial des produits de croissance et partenariats stratégiques chez Visa, résume la logique : les partenaires bancaires ne se contentent plus de demander ce type de solution, ils se préparent activement à l’utiliser.
Solana aujourd’hui, Arc demain
Le déploiement démarre sur Solana, une blockchain reconnue pour ses coûts faibles et sa rapidité d’exécution. Mais Visa voit plus large. Le groupe a annoncé renforcer son partenariat avec Circle en devenant partenaire de conception de Circle Arc, la future blockchain du stablecoin. Visa prévoit même d’opérer un nœud validateur lorsque le réseau sera lancé.
Cette stratégie multi-chaînes s’inscrit dans la continuité des expérimentations menées depuis 2021. Visa avait commencé à tester les règlements en USDC il y a quatre ans, avant de devenir en 2023 l’un des premiers grands réseaux de paiement à effectuer des règlements effectifs en stablecoins. Depuis, le pilote s’est étendu à plusieurs blockchains et actifs numériques, afin de laisser le choix aux partenaires.
Les stablecoins s’imposent comme rails de paiement
Les stablecoins sont devenus une brique essentielle de l’écosystème crypto, utilisés aussi bien pour les paiements que pour les transferts transfrontaliers. USDT de Tether domine toujours le marché, mais USDC s’impose progressivement comme un standard institutionnel, en particulier aux États-Unis.
Avec cette extension, Visa envoie un signal fort : les stablecoins ne sont plus cantonnés aux exchanges ou à la DeFi. Ils s’intègrent désormais au cœur des infrastructures de paiement mondiales. Le groupe prévoit d’ouvrir progressivement l’accès à davantage de partenaires américains d’ici 2026.
À mesure que les banques cherchent à moderniser leurs flux et à bâtir des solutions de « programmable money », la frontière entre réseaux bancaires historiques et blockchains publiques continue de s’estomper. Pour Visa, le pari est clair : l’avenir du règlement se jouera aussi onchain.